jeudi 17 décembre 2015

PHOTO MYSTÈRE N° 3


D'où provient cet œil énigmatique : oiseau exotique, personnage possédé par Satan dans un film fantastique ou mutant vu dans une sérié télévisée? Une photo en tout cas en rapport avec notre prochain sujet. A vos suggestions.


Réponse : pas de suggestions? Il s'agit de l’œil d'une personne notamment infecté par une amibe, de quoi rappeler certaines conseils de prudence en matière d'hygiène...

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Personne à gâter pour Noël ?

Un vrai cadeau est fait de manière désintéressée, sans attendre de retour. Le rhinocéros blanc et le timide hippopotame nain sont en grand danger d'extinction; la sous-espèce du nord pour le premier vient de disparaître victime du braconnage, et le milieu naturel du second ne cesse de se réduire du fait de la déforestation, des guerres, de l'accroissement démographique. Vous pouvez les parrainer pour les aider dans leur milieu naturel. Ils n'ont aucune idée de ce que signifie Noël, mais leur bien-être sera votre récompense (dons déductibles des impôts) :

https://www.cerza.com/parrainez-un-animal/



 - insertion offerte par le blog Créatures et imagination, les êtres réels et les les êtres imaginaires -
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dimanche 8 novembre 2015

SUR LES TRACES DE CARLO RAMBALDI

 
Carlo RAMBALDI à l'âge de cinq ans, en compagnie de ses parents et de son frère; on avait évoqué ici en exclusivité la figure du père de cet artiste dans l'hommage ayant fait suite à sa disparition.

"Créatures et imagination" avait probablement été le seul site à donner des nouvelles récentes du créateur de E.T. de son vivant, Carlo RAMBALDI, amené à superviser les effets d’un opéra italien adapté de la DIVINE COMÉDIE de Dante ALIEGHERI. Évidemment, un très long hommage a été proposé suite à sa disparition, précurseur de Stan WINSTON par les créatures mécanisées géantes qu’il concevait, comme le personnage de E.T. L’EXTRATERRESTRE et celles de DUNE qui sont encore dans toutes les mémoires.

Un site officiel rendant hommage à Carlo RAMBALDI vient d’être mis en ligne cet été, présentant notamment des photos de familles et les coulisses de créations comme celles conçues pour les films KING KONG (le remake de John GUILLERMIN) et LE BISON BLANC (THE WHITE BUFFALO).


La version grandeur nature de Kong pour le remake de John GUILLERMIN (en haut). Il faut rendre justice à Carlo RAMBALDI, même si Rick BAKER, interprète de Kong ayant agencé son costume, les mécanismes de la tête qu'il revêtit furent bien conçus par Carlo RAMBALDI (bas), comme il en avait déjà été question dans les différents articles ayant évoqués ici le film, notamment celui en deux parties relatif à l'histoire des costumes de singes au cinéma.  

 
Le bison blanc du film éponyme, montrant en haut sa construction, révélant une partie de la mécanique sophistiquée et l'impressionnant résultat final.

Tête d'un mutant de DUNE et Dagoth, le monstre de CONAN LE DESTRUCTEUR ( CONAN THE DESTRUCTOR) vaincu par le héros incarné par Arnold SCHWARZENEGGER, deux des créations de Carlo RAMBALDI présentées lors d'une exposition qui lui avait été consacrée et dont il avait présidé  l'inauguration, qu'on retrouvera probablement dans le futur musée.



Un musée devrait aussi voir le jour, permettant d’immortaliser le souvenir de ce créateur, comportant, outre une librairie, une section sur la jeunesse de Carlo, sa passion pour la mécanique et ses études, une seconde relative à ses créations italiennes de 1957 à 1975, se rapportant notamment aux films d'horreur et à la série PINOCCHIO de 1972, enfin une troisième consacrée à sa période hollywoodienne, avec ses travaux pour des films comme le remake de KING KONG, ALIEN et E.T. L'EXTATERRESTRE, lesquels lui ont valu ses trois Oscars. Le Fonds Carlo Rambaldi y présentera sa collection, constituée de croquis, maquettes, des trucages des films d'horreur, des modèles pour Pinocchio, King Kong et E.T., des prototypes et mécanismes pour la mâchoire de l'Alien et la main de King Kong, des monstres, 55 peintures à l'huile représentant des visions de l'espace et des extraterrestres, ainsi que des documents personnels comme la lettre lui accordant la nationalité américaine et celles lui décernant les Oscars. 

 
Plan du musée, accolé à l'école primaire de Vigarano Mainarda, commune qui l'a vu naître en 1925 - espérons que personne n'aura l'idée saugrenue d'incendier l'école comme il arrive que cela se pratique en France.
Projet de salle avec reproduction de la main géante de Kong.

articles précédents consacrés à Carlo RAMBALDI : 


Postérité lointaine


La tradition est également maintenue par le studio italien Makinarium, qui s’est signalé ces derniers mois à l’attention des amateurs d’effets spéciaux au vrai sens du terme par la création de créatures pour le film TALE OF TALES (IL RACONTO DI RACONTI) de Matteo GARRONE, réalisateur du remarqué film GOMORRA (2008) sur la Camorra, la maffia de Naples. Inspiré de contes d’un auteur sulfureux de la Renaissance, Giambattista BASILE, le film entrecroise des histoires se déroulant dans plusieurs royaumes, au sein desquels les personnages sont confrontés à leur destin, souvent cruel. Pour être apprécié pleinement jusqu’à son épilogue qui a pu dérouter le public, le film nécessite que le spectateur abandonne son esprit logique pour se laisser entraîner dans un univers fantasmagorique et absurde, dont le caractère baroque constitue à la fois la forme et le fond. Les effets spéciaux portent sur la transformation d’une vieille femme en jeune fille et la création d’un ogre, d’un dragon aquatique, d’une puce à la taille démesurée ainsi que d’une chauve-souris géante monstrueuse, laquelle avait d’abord était conçue comme semi-humaine avant que le réalisateur décide finalement d’opter pour une créature terrifiante plus proche de l’abomination d’AUX PORTES DE L’AU-DELÀ (FROM BEYOND) et de THE CAVE.



Préparation du tournage sur fond vert de la scène avec le dragon endormi, un bel bel animal malheureusement promis à une existence écourtée (en bas).

Assemblage du corps d'une puce devenue plus grosse qu'un homme - les peignes céphaliques composés d'épines, notamment celui qui entoure la bouche en présentant l'allure de dents aiguisées, ont été retranchés de manière à conférer un aspect moins effrayant au parasite démesurément grossi. A côté de cette licence artistique qui confère à l'insecte une apparence inhabituelle, les créateurs ont poussé l'application jusqu'à faire figurer sur le flanc de l'animal géant une sangsue.



Version initiale de la tête de la Créature-chauve-souris (en haut), avant que le metteur en scène Matteo GARRONE ne demande une version plus terrifiante, au second plan derrière Leonardo CRUCIANO sur la photo du bas. La monstruosité est noyée dans l'obscurité dans la séquence du film au cours de laquelle  elle s'attaque à un des jumeaux royaux, mais la vidéo du tournage ci-dessous permet d'apprécier à quel point elle est terrifiante.

 

L’impression finale est cependant légèrement mitigée. Si les créatures créées par l'équipe de Leonardo CRUCIANO sont fort réussies, dignes des créations hollywoodiennes de l’époque, son parti-pris délibéré d’en réaliser également une version numérique est plus discutable, et ce d’autant plus que les créatures n’ont pas nécessairement à effectuer de complexes mouvements, le dragon étant tué durant son sommeil et la puce géante ayant perdu son aisance depuis qu’elle est devenue un animal familier ventripotent nourrie à la main par le monarque qui l’a adopté, les dispositifs mécanisés qui ont été agencés auraient ainsi largement suffi à leur donner la vie, les quelques plans fondus au numérique altérant ainsi quelque peu leur crédibilité, notamment obtenue par la qualité du travail effectué sur leur texture.

Réussites techniques et frustration du spectateur

Une réussite, donc, qui ne pâtit que, une nouvelle fois, d’un certain manque d’audace et de confiance dans le pouvoir absolu des trucages traditionnels, comme en témoigne aussi la quasi-obscurité qui imprègne le film HARBINGER DOWN, dont la première raison d’être était pourtant d’apporter la démonstration éclatante de leur supériorité sur les animations infographiques ; il semble qu’au final le réalisateur ait préféré verser dans une approche plus impressionniste alors même que certaines séquences de tournage sont époustouflantes, la cruelle ironie étant que, apparaissant floutés, obscurcis ou filmés de loin, même le satellite du prologue, les bélougas qu’on voit brièvement nager sous l’eau ou encore le navire de pêche dont la maquette est d’une finition remarquable, paraissent à tort être des images de synthèse ! On renoue ainsi avec la triste tradition qui voulait que les créatures les plus réussies soient généralement montrées très fugitivement et fragmentairement à l’écran, ce qui était toujours beaucoup trop explicite pour les critiques de cinéma prônant la suggestion, alors que depuis que les films ne sont souvent plus qu’une addition ininterrompue d’images générées par ordinateur depuis la nouvelle trilogie de LA GUERRE DES ÉTOILES (STAR WARS) de George LUCAS et autres AVATAR de James CAMERON, les critiques sont devenues extatiques… Cela est d’autant plus regrettable que les premières apparitions de créatures, soit les Tardigrades mutants sous l’objectif du microscope, et la masse tapie sous le lit qui s’apparente à un amas cellulaire proliférant couvert de mucus, sont de pures merveilles, qui laissaient augurer les plus grands espoirs. Le grand soin apporté au rendu organique des créatures est pour l'essentiel perdu par l'obscurité des plans ou l'éclairage bleuté saturé créé par les lampes torches qui font perdre toute la subtilité des textures et des couleurs.
 

Quelques images montrant des manifestations monstrueuses des créatures d'HARBINGER DOWN, des monstruosités issues de Tardigrades dont l'A.D.N. modifié s'est recombiné avec celui d'autres espèces marines - l'apparition vermiforme en bas à droite, quelque peu réminiscente de la séquence finale du chenil de THE THING, semble ainsi emprunter quelques caractéristiques à la fois aux vers tubicoles géants des abysses - il faudrait imaginer qu'il en ait absorbé une larve - dont il emprunte la morphologie générale, et le calmar vampire pour la membrane couverte d'épines. Seules les deux photos du bas sont issues du film, figurant parmi les moins sombres.

Il reste à craindre qu'HARBINGER DOWN ne demeure le chant du cygne du film de monstre non virtuel ; Alec GILLIS et Tom WOODRUFF ont apporté récemment leur talent à la suite du film LE LABYRINTHE (THE MAZE RUNNER), intitulée LE LABYRINTHE: LA TERRE BRÛLÉE (MAZE RUNNER: THE SCORCH TRIALS), mais seuls des embryons des créatures, hébergés dans des bocaux, renvoyant à une scène d'ALIEN IV sur laquelle ils avaient œuvré, ont été créés en studio, tous les monstres adultes apparaissant dans le film n'étant que des animations virtuelles engendrées par ordinateur. 
 

Ceux qui persistent avec justesse à promouvoir les effets spéciaux concrets doivent plus que jamais les assumer en tant que tels au lieu de les noyer sous les retouches numériques, ou de les présenter sous une forme minimaliste, au seuil de la visibilité, il en va de leur survie !

L'acteur qui incarne la taciturne professeur d'université dans HARBINGER DOWN, au côté du célèbre Lance HENRIKSEN auquel est dévolu le rôle du capitaine qui met à sa disposition son chalut crabier pour ses recherches sur les cétacés, n'est autre que le sympathique Matt WINSTON, fils aîné de Stan WINSTON qui a repris le flambeau familial des effets spéciaux, et qu'on avait pu voir récemment lors de la réunion spéciale évoquée récemment qui rassemblait nombre de responsables des effets spéciaux robotisés de la saga JURASSIC PARK.

La vidéo ci-jointe donne un (trop) court aperçu des talents déployés pour le film HARBINGER DOWN, rappelant la grande époque du cinéma hollywoodien des années 1980; on eut aimer retrouver dans le film une si belle photographie qui eut permis de faire apprécier à l'unanimité des effets spéciaux de la meilleure qualité.



Ceux qui n’ont pas contribué financièrement au projet peuvent toujours visionner le film sur le réseau Netflix depuis le 1er novembre 2015 :
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Deux disparitions.


                                                                                                
A propos du remake de KING KONG évoqué en tête de la présente parution, il faut ici indiquer le décès de son réalisateur John GUILLERMIN à l'âge de 89 ans le 27 septembre 2015. KING KONG et sa suite en 1986 - films évoqués dans l'hommage au producteur Dino de LAURENTIIS en décembre 2010 - furent les seuls de ses différents films d'aventures qui se rattachaient au fantastique ; la filmographie de ce metteur en scène de nationalité britannique comporte aussi le célèbre film-catastrophe LA TOUR INFERNALE (THE TOWERING INFERNO), tourné en 1974, soit deux ans avant le remake de KING KONG dont le dénouement mettait aussi en valeur un gratte-ciel moderne, immortalisant le Wold Trade Center avant sa destruction ultérieure par des terroristes, et un classique du film policier, MORT SUR LE NIL (DEATH ON THE NILE), la seule adaptation du roman homonyme d'Agatha CHRISTIE; le film dont la photographie était signée Jack CARDIFF à qui on a rendu hommage en mai 2009, comportait, au côté de Peter USTINOV dans le rôle d'Hercule POIROT, la future vedette de la série MANIMAL, Simon MACCORKINDALE, dans un rôle moins sympathique. 

 

La communauté de la science-fiction française déplore quant à elle la disparition d'AYERDHAL (à ne pas confondre avec l'auteur américain Vance AANDAHL), né Marc SOULIER, à seulement 56 ans le 27 octobre 2015 des suites d'un cancer du poumon. Utilisant notamment la fonction métaphorique de l'imaginaire pour exprimer ses convictions politiques, l'étrangeté physique de ses créatures n'était pas le souci premier, ses extraterrestres pouvant être ainsi semblables à des Lémuriens comme dans LE CHANT DU DRILLE (1992), préférant détailler la bizarrerie résultant des clans que différentes mutations ont fait naître chez les être humains ayant colonisé un monde extraterrestre dans MYTALE (1991). Considéré comme un des auteurs de science-fiction français les plus célèbres de la génération actuelle avec Laurent GENEFORT et Jean-Claude DUNYACH, il s'était associé en 1999 avec ce dernier pour le roman ÉTOILES MOURANTES, la suite du roman ÉTOILES MORTES que son collègue avait fait paraître en 1991, et qui raconte comment de gigantesques créatures interstellaires hébergent des humains, vivant en symbiose et s'étant séparés en trois rameaux différents ayant fini par développer chacun leurs spécificités et leur culture, jusqu'au moment où les singularités sont amenées à coopérer pour sauver l'univers.

samedi 10 octobre 2015

INVITATION A UNE PLONGEE AVEC SANDY



 Alors que le projet HARBINGER DOWN, porté par les grands créateurs d'effets spéciaux Alec GILLIS et Tom WOODRUFF après le sabotage de leur travail sur la préquelle de THE THING, qu'on a régulièrement évoqué, vient d'aboutir, et que celui de DARK EARTH, qu'on a également soutenu, progresse en dépit de la somme modeste recueillie, une nouvelle initiative faisant appel à la souscription populaire afin de produire un film avec les effets concrets que méprise l'Hollywood moderne, est initié, SHALLOW WATER.

Le film est une entreprise de Sandy COLLORA, qui a acquis son expertise en maquillage en se formant auprès des plus grands noms de la profession, même si son nom figurait rarement au générique. A 17 ans, il a ainsi intégré l'équipe de Stan WINSTON, à laquelle appartenaient également encore Alec GILLIS et Tom WOODRUFF, sur le film LEVIATHAN, puis celle de Steve JOHNSON sur THE ABYSS; ensuite, on le retrouve au côté de Rob BOTTIN sur ROBOCOP II et TOTAL RECALL, Rick BAKER sur MEN IN BLACK et Vincent GUASTINI sur DOGMA.  Après cette décennie, il a créé sa compagnie de production de figurines en résine. A partir de l'an 2000, il se lance dans la réalisation, dirigeant des cours métrages puis un film d'action HUNTER PREY, et a récemment produit deux ouvrages sur la conception de personnages monstreux, "The art of creature and characters design", tomes 1 et 2, par financement participatif.

Les deux ouvrages consacrés aux concepteurs contemporains de créatures par Sandy COLLORA.

Sandy COLLORA au travail sur la maquette du prototype de la créature de SHALLOW WATER, derrière une figurine du monstre de PREDATOR.

S'adonnant à la plongée et à la pêche sous-marine, Sandy COLLORA veut porter cet intérêt au travers de SHALLOW WATER, un projet qu'il veut ambitieux, et qui met en scène de menaçantes créatures amphibies à l'aspect reptilien, dans la lignée de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR (THE CREATURE FROM THE BLACK LAGOON) - le final montrera une autre version encore plus terrifiante, une "reine". Le costume, dont la tête est assez similaire à celle de certaines espèces de tortues et qui rappelle aussi certains reptiles disparus du Trias, les Placodontes, est d'un réalisme tout à fait remarquable, tranchant tellement avec les monstres en image de synthèse qui ont envahi les écrans. Il appartient dorénavant aux amateurs de fantastique intéressés d'apporter, en fonction de leurs moyens, leur soutien à ce film, leur participation étant nécessaire pour que le film voit le jour.

Gros plan sur la tête qui a fière allure.

"On se reverra un jour ou l'autre, si vous le voulez autant que moi..."

Lien sur Kickstarter :
https://www.kickstarter.com/projects/292967578/shallow-water-terror-runs-deep




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ADDENDUM: Le projet n'a finalement pas été concrétisé faute d'avoir obtenu le montant requis, même s'il a réuni près de la moitié de la somme, avec tout de même près de 250 000 dollars et 744 contributeurs - versements non encaissés puisque le principe du site Kickstarter est de ne valider les dons que si l'objectif est atteint. Néanmoins, contrairement à HARBINGER DOWN, il n'y a pas eu mobilisation spectaculaire dans les derniers jours. Peut-être que le fait que le costume de la créature principale avait déjà réalisé avant la collecte a pu démobiliser quelque peu les énergies, d'autant que s'agissant d'un film devant en principe comporter une gamme moins étendue d'effets spéciaux comme tenu de la nature humanoïde de la créature que dans le projet précité monté par Alec GILLIS et Tom WOODRUFF, la somme importante espérée a pu sembler un peu trop élevée, alors que Sandy COLLORA souhaitait en faire un film ambitieux et très travaillé artistiquement. Il affirme cependant qu'il parviendra par d'autres moyens à donner vie à son film. Faisons confiance à son énergie et attendons donc la suite pour voir s'animer à l'écran son énigmatique créature reptilienne...

mardi 29 septembre 2015

OBAMA EST UN VER !



Non, ce n’est pas une injure proférée à l’encontre du président des États-Unis d’Amérique par les écologistes, dénonçant le double discours de celui qui veut - tardivement à l’issue de son second mandat - fédérer les nations autour de la lutte contre le réchauffement climatique, tout en validant un projet de forage pétrolier en Alaska en contradiction avec les engagements de campagne.

 Si un président avait effectivement bien été qualifié de ver, c’était le président CHIRAC il y a un certain nombre d’années, avec la Une de ce quotidien anglais, « The Sun » qui titrait « Chirac is a worm » (« Chirac est un ver » pour l’édition française tirée exceptionnellement) en l’assimilant à un lombric (animal cela dit fort utile pour le recyclage organique comme Charles DARWIN l’a démontré dans une étude), parce qu’il avait reçu avec les honneurs le président-dictateur du Zimbabwe, Robert MUGABE.


La couverture française de « The sun » fustigeant le président CHIRAC pour sa complaisance à l’égard du dirigeant du Zimbabwe. Celui-ci, qui se qualifie lui-même de « Hitler noir », et lançait ses troupes brûler des familles entières de fermiers blancs dans leur ferme, inspire toujours les dizaines de milliers de tortures et d’assassinats dont sont victimes des Afrikaners – bébés inclus – en République d’Afrique du sud, mais cela ne l’empêche pas de présider pour un an l’Union africaine, sans curieusement que des associations comme Amnesty international ne s’en choquent – indifférence d’ailleurs comparable pour certains crimes parfois abominables commis au Kosovo à l’encontre des populations serbes et, dans une certaine mesure, pour les exactions perpétrées en Tchétchénie*; à croire que comme aurait dit l’humoriste COLUCHE, toutes les races et tous les peuples sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres.


En ce qui concerne l’actuel maître de Washington, les lecteurs se souviennent peut-être avoir lu ici que sitôt le nouveau président des États-Unis élu, un chercheur, vraisemblablement en quête de subventions, avait donné son nom à une espèce de lichen, Caloplaca obamae, comme annoncé en tête de l'article intitulé "La peoplisation du monde vivant" (http://creatures-imagination.blogspot.fr/2009/10/la-peoplisation-du-vivant.html).


Dans un addendum ajouté à fin d’actualisation, on précisait que, par la suite, un autre chercheur avait également forgé le nom d'une espèce de ver gordien - ces organismes parasites d'arthropodes qui ne vivent que quelques heures à l'état adulte pour se reproduire une fois hors de leur hôte - sur le patronyme du même personnage, l'espèce Paragordius obamai ayant été découverte au Kenya non loin du lieu dont le père du dirigeant était originaire.

Espèces nommées en l'honneur de Barack OBAMA, le lichen à gauche et le ver gordien à droite, en l’occurrence une femelle avec sa ponte plus claire.


Mais le nom du président américain est aussi le nom de genre d'un ver plat! Cette planaire terrestre d'Amérique du sud nommée Obama n'est pourtant, cette fois, en rien une référence au locataire de la Maison blanche. Le nom du genre a en fait été forgé en 2013 en combinant deux mots de la langue indigène tupi. Ce télescopage illustre une nouvelle fois la violation des règles de la nomenclature scientifique, dans la lignée notamment des scientifiques chinois, s'affranchissant de l'étymologie gréco-latine qui avait été officiellement établie comme règle dans les conventions scientifiques fondatrices de la discipline - ainsi, le nom du genre voisin Geoplana a de manière bien plus transparente été constitué par les termes planus, qui signifie "plat" et qu'on retrouve dans le terme général de planaire qui s'applique aux vers plats libres des espèces les plus courantes, et de geo, la terre, laissant clairement entendre qu'il s'agit d'un ver plat (Plathelminthe) terrestre.

Geoplana vaginuloides, une espèce parente du genre Obama décrite par Charles DARWIN

Cette évolution rend dorénavant indéchiffrable la taxonomie, c’est à dire la compréhension du nom savant des animaux, contrairement à ce qui avait à juste titre prévalu jusqu’à récemment.

*on pourrait encore citer les Karens chrétiens de Birmanie, les Ouïgours musulmans de Chine, les Rohingyas musulmans de Burma, les tribus amazoniennes poussées au suicide tandis que le défrichage de la forêt vierge se poursuit; quand aux Tibétains, submergés par l'implantation massive de populations chinoises, ils ont eux droit à leur minute de célébrité tous les douze ans environ..!


Disparition de Wes CRAVEN 




Le 30 août 2015 disparaissait à 76 ans le réalisateur Wes CRAVEN. Ancien professeur de science humaines et de dramaturgie, il avait intégré une maison de production a New-York et réalisé des films d'épouvante à partir du début des années 1970, dont notamment le célèbre LES GRIFFES DE LA NUIT (A NIGHTMARE ON ELM STREET), en 1984, autour du personnage de croquemitaine de Freddy Krueger qu'il avait inventé. Déplorant l'utilisation de celui-ci sous une forme plus parodique dans les suites, il réalisa un nouveau volet, FREDDY SORT DE LA NUIT (NEW NIGHTMARE) en 1994 pour revenir aux sources et proposer une mise en abyme de la terreur au cinéma. Il s'intéressa aussi au vaudou (THE SERPENT AND THE RAINBOW), aux promesses inquiétantes de la science de ressusciter des personnes sans leur âme (L'AMIE MORTELLE et le téléfilm TERREUR FROIDE - titres originaux respectifs : DEADLY FRIEND et CHILLER), aux psychopathes (LA COLLINE A DES YEUX, LE SOUS-SOL DE LA PEUR, la série SCREAM, SHOCKER avec Mitch PILEGGI - le supérieur de Mulder dans X-FILES - dans le rôle d'un assassin immortel) et aux loups-garous (CURSED). Il avait réalisé en 1982 la première adaptation à l'écran du personnage de bandes dessinées d'Alec Holland dans LA CRÉATURE DU MARAIS (THE SWAMP THING), et en matière de créatures toujours, il est l'auteur d'un téléfilm intéressant de 1984 bien qu'éreinté par la critique, sur lequel on reviendra probablement, INVITATION POUR L'ENFER (INVITATION TO HELL), un renouvellement du mythe de Faust, avec ces êtres maléfiques venus voler l'âme des personnes dévorées par l'ambition. C'est cependant sans doute lorsque ce spécialiste de la terreur évoquait l'horreur bien réelle, comme l'assassinat des proches dans SHOCKER, les accidents de voiture et le tremblement de terre dans FREDDY SORT DE LA NUIT, qu'il savait faire surgir avec le plus de force l'angoisse intime que peut susciter la réalité lorsqu'elle nous confronte au pire. Il était considéré comme un des grands maîtres de l'épouvante au cinéma avec David CRONENBERG, John CARPENTER et George ROMERO.

Deux séquences d’œuvres de Wes CRAVEN moins connues que LES GRIFFES DE LA NUIT et SCREAM : le héros tourmenté joué par Dick DUROCK dans LA CRÉATURE DU MARAIS (THE SWAMP THING), devenu un hybride mi humain mi végétal à gauche, et Robert URICH incarnant le héros d' INVITATION POUR L'ENFER (INVITATION TO HELL) revêtu de sa protection thermique s'aventurant dans une autre dimension qui n'est autre que l'Enfer pour sauver sa famille entraînée par des créatures maléfiques.

site officiel :
http://www.wescraven.com/

vendredi 14 août 2015

LA VIRTUOSITE D'UN ARCHER



 

Certains héritiers de Ray HARRYHAUSEN, le grand nom de l’animation image par image, se sont résolus à se mettre au service des images de synthèse comme Randall William COOK, scannant parfois leurs modèles avant de les animer par infographie comme Phil TIPPETT. Steve ARCHER, décédé le 15 juillet en Australie au côté de sa femme Barbara dans sa maison située à proximité de la mer, et inhumé à Fremantle le 23 juillet 2015, semblait quant à lui souhaiter demeurer fidèle au procédé d’animation de son mentor. L’animateur avait déjà connu de graves problèmes de santé il y’a une dizaine d’années, l’amenant alors à entrevoir une possible issue fatale.

Grand admirateur de Ray HARRYHAUSEN, notamment de son film JASON ET LES ARGONAUTES (JASON AND THE ARGONAUTS), ainsi que de KING KONG, Steve ARCHER, né le 1er août 1957, avait réalisé plusieurs courts-métrages d’animation lui rendant hommage, certains remarqués dans des magazines consacrés aux films d’amateurs. Sur les conseils de son ami Steve PICKARD, il contacta un spécialiste des peintures sur verre (matte paintings) pour le cinéma travaillant pour les studios Pinewood, Cliff CULLEY, qui lui offrit durant trois mois sa première expérience professionnelle dans le domaine des effets spéciaux, le prenant notamment comme assistant sur la comédie de 1976 QUAND LA PANTHÈRE ROSE S’EMMÊLE (THE PINK PANTHER STIKES AGAIN), film sur lequel il apporta son aide notamment pour la mise en forme du générique et peignit deux cents images sur lesquelles il fit disparaître le siège des Nations unies (O.N.U.).

Steve ARCHER en 1976 sur un court métrage.

Alors qu'il travaillait comme projectionniste, il apprit au début de l’année 1979 que son modèle, que Steve PICKARD lui avait permis de rencontrer sur SINBAD ET L’ŒIL DU TIGRE (SINBAD AND THE EYE OF THE TIGER), cherchait un assistant pour son dernier film. Après un appel chez Ray, ce dernier lui rendit visite à son domicile londonien à Barnes et, impressionné par son travail, le convia au studio Pinewood pour un test d’animation avec les figurines de SINBAD ET L’ŒIL DU TIGRE (SINBAD AND THE EYE OF THE TIGER). Celui-ci ne fut pas très concluant en raison de la nervosité du jeune homme mais Ray eut assez d’intelligence et de compréhension pour lui donner une seconde chance; le résultat fut bien meilleur et c’est finalement lui qui fut choisi parmi d’autres postulants. Une année plus tard, il rencontra le producteur attitré de Ray HARRYHAUSEN et fut engagé officiellement sur LE CHOC DES TITANS (CLASH OF THE TITANS) de Desmond DAVIES (1981). Ray HARRYHAUSEN lui demanda dans un premier temps d’étudier la décomposition des mouvements d’humains et d’animaux filmés par le cameraman Eadweard MUYBRIDGE.


 
Steve ARCHER feuilletant un ouvrage consacré à Ray HARRYHAUSEN, "Ray Harryhausen's fantasy scrapbook", en compagnie de son ami Steve PICKARD qui l'a mis en contact avec le célèbre animateur, ainsi qu'avec la veuve de Willis O'BRIEN.

Sur LE CHOC DES TITANS, Steve ARCHER eut d’abord la mission d’animer le vautour géant utilisé par le personnage maléfique de Calibos, ainsi que Bubo, le petit hibou mécanique cadeau d’Athéna, deux modèles suspendus par des fils sur un écran bleu, que le jeune animateur devait déplacer en gravissant une échelle pour chaque fraction de mouvement filmée, activité très physique que Ray HARRYHAUSEN avait souhaité déléguer. Steve ARCHER parvint à conférer une véritable personnalité à la petite figure métallique. A l’exception notable de la séquence des scorpions que Ray avait déjà filmés avant que le travail de Steve débute et de la scène de la Gorgone qu'il s'était réservée, ce dernier fut appelé à apporter sa contribution à l’animation de la plupart des différentes créatures du film, parmi lesquels le personnage démoniaque de Calibos.
 
Steve ARCHER et Ray HARRYHAUSEN se concertant au sujet de Bubo, le hibou mécanique.

Bubo, le contre-point comique de l'épopée du CHOC DES TITANS.

Ray prodiguant à son jeune protégé ses conseils pour animer le chien à deux têtes gardien des Enfers et de la demeure de la Gorgone Méduse, Dioskilos; l'essentiel de la séquence est cependant à porter au crédit de Jim DANFORTH, Steve ARCHER s'étant cassé un doigt alors qu'il avait commencé à animer le monstre (pourvu de deux têtes au lieu des trois du Cerbère de la mythologie pour des raisons d'économie, lesquelles avaient déjà coûté deux tentacules à la pieuvre géante de IT CAME FROM BENEATH THE SEE). 

Calibos, comme la Gorgone, a été puni par les Dieux de l'Olympe et été changé en être monstrueux à la démarche sinueuse et à la queue reptilienne (en haut); c'est Steve ARCHER qui a été chargé de lui donner son allure retorse, tandis que l'acteur Neil McCARTHY était employé pour les plans plus rapprochés. L'animateur a aussi été responsable du vautour géant qui le sert, rapportant chaque nuit en son antre le "double astral" de la Princesse Andromède.


Steve ARCHER au travail sur un plan avec le monstrueux Kraken, miniature qui devient titanesque à l'écran.

En 1981, quelque temps après avoir repris son travail en tant que projectionniste, il entra en contact avec le spécialiste des effets spéciaux des James Bond, Derek MEDDINGS, pour un autre grand film fantastique épique. A défaut des autres monstres qu'il avait été prévu d'animer lorsque le projet s'appelait encore "Les dragons de Krull" avant que ne sorte un autre film mettait en vedette un dragon, LE DRAGON DU LAC DE FEU (DRAGONSLAYER), il est engagé pour donner vie à une araignée translucide géante dans KRULL (1983) de Peter YATES. Steve ARCHER a pris le soin d'étudier préalablement des documentaires sur des araignées. Le résultat est brillant, l'Araignée de cristal paraissant très crédible,  et la séquence, à la fois terrifiante et empreinte de grâce et de féérie, est incontestablement une des plus mémorables du film. Il anima également un certain nombre d'armes qui apparaissent dans le film, et plus particulièrement le glaive magique commandé par le héros, le Prince Colwyn (Ken MARSHALL), virevoltant avec une élégance mortelle.

Steve ARCHER au travail sur l'Araignée de cristal de KRULL faite de plexiglas, d'une envergure de 90 centimètres (trente pour le corps et trente pour une patte).

Le saisissant résultat à l'écran, qui pourrait passer pour un véritable Aranéide.

Suite à l'expérience du CHOC DES TITANS, Ray HARRYHAUSEN avait prévu de travailler à nouveau avec Steve ARCHER à partir d'avril 1984 pour son troisième film mythologique, et il aurait vraisemblablement eu notamment la tâche de donner vie à un oiseau parleur et à un écureuil mécanique, nouveau petit personnage à potentiel comique dans la lignée du hibou Bubo du CHOC DES TITANS, mais THE FORCE OF THE TROJANS qui aurait du rassembler la majorité des héritiers de Ray HARRYHAUSEN puisque Jim DANFORTH et Phil TIPPETT devaient aussi faire partie de l'équipe, ne vit malheureusement jamais le jour faute de financement, tout comme le suivant, PEOPLE OF THE MIST, amenant le célèbre animateur à quitter le monde du cinéma. 

Une troisième grande production, L’HISTOIRE SANS FIN (THE NEVERENDING STORY) de Wolfgang PETERSEN en 1984, donna à nouveau l'occasion à Steve ARCHER de démontrer son grand talent, bien que plus fugitivement, notamment en raison de l'abandon de la séquence qui devait initialement faire intervenir les Géants du vent ainsi que du combat décrit dans le roman original de Michaël ENDE qui devait mettre aux prises Falkor, le dragon porte-bonheur, avec Ygramul, une araignée géante composée d'une multitude de petites entités. Steve ARCHER se chargea des quelques plans dans lesquels Falkor est vu en train de voler à travers les cieux, du sauvetage d'Atreyu pris dans les marécages de la tristesse qui ont englouti son cheval Artax alors que le loup Gmork s'était élancé pour le dévorer, et de l'arrivée à la Tour d'Ivoire qui abrite le Palais de l'Impératrice. Même si ces plans sont fort brefs, ils confèrent une vraie réalité à cette créature fantastique, qui se meut avec beaucoup de souplesse et même d'élégance au milieu des nuages, et dont même la fourrure ondule avec beaucoup de naturel.

Steve ARCHER devant le modèle du dragon Falkor, monté sur un dispositif permettant de créer un léger flou en faisant bouger le modèle, lequel se déplace en même temps que la caméra, afin d'accroître le réalisme d'un mouvement filmé image par image, une photo rare de tournage prise par Peter TYLER chargé de filmer la séquence. 

L'armature métallique du dragon, et la figurine de 30 centimètres terminée, en bas.

Un second modèle d'un mètre de long fut aussi animé pour un plan par Steve ARCHER (haut). En bas, séquence du film dans laquelle Falkor surgit de dessous les nuages.

Étant entré en contact avec Darlyne O'BRIEN, la seconde épouse du premier grand promoteur de l'animation image par image, par le truchement de son ami Steve PICKARD, Steve ARCHER tenta en 1986 avec son accord de monter THE LAST OF THE OSO SI-PAPU, un des nombreux projets non aboutis de Willis O'BRIEN. Le film, inspiré d'une nouvelle parue dans un magazine de l'Arizona, devait confronter des cow-boys à une ou plusieurs créatures légendaires monstrueuses, une sorte d'ours gigantesque à la peau reptilienne évoquant celle d'un monstre de gila (même si le créateur avait aussi songé un temps à lui conférer une apparence plus notablement reptilienne qui préfigurait celui du monstre éponyme du futur film britannique GORGO), qui devait s'attaquer à une équipe venue tourner un western et s'en prendre à un téléphérique. Steve ARCHER réalisa une nouvelle armature pour la créature sur le modèle de celle qu'avait confectionnée de Willis O'BRIEN. Mais ni un premier scénario écrit par Steve STERLING, ni une seconde version due à Dedry BALDWIN, ne parvinrent à susciter l'intérêt de producteurs.

Dessin de préproduction pour le projet de Willis O'BRIEN, THE LAST OF OSO SI-PAPU mettant en vedette, bien avant PROPHECY, un ours monstrueux inspiré des légendes indiennes, que Steve ARCHER aurait souhaité porter à l'écran, d'abord en 1986 sous le titre THE DIETY en le situant dans les années 1940, puis en l'actualisant sous le titre de CREATOR en 1991 avec l'histoire se déroulant à notre époque.

En 1988, Steve ARCHER devait animer les tentacules métalliques du Docteur Octopus, l'adversaire du super-héros dans le film SPIDERMAN que pensaient produire Menahem GOLAN et Yoram GLOBUS pour leur société CANNON, mais le projet sombra au fil des réécritures et des dépenses pour la préproduction qui atteignirent 10 millions de dollars.

Pour LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHAUSEN (THE ADVENTURES OF BARON MUNCHAUSEN) de Terry GILLIAM en 1989, son rôle se limita à animer une version miniature du baron qui, lors de son combat contre les Turcs, saute d'un boulet de canon à l'autre. Il déclina en effet la proposition d'animer image par image l'allégorie de la Mort, estimant que la mise en mouvement  des bribes de vêtement agitées par le vent de ce personnage ne se prêtait pas à la technique d'animation par image.

La façon bien fantasque par laquelle le Baron de Münchausen combat l'armée turque, une courte mais très réussie séquence de Steve ARCHER.

Sur THE GATE 2 (LA FISSURE 2), il a en 1990 l'occasion de travailler avec Randall William COOK qui avait animé les chiens de S.O.S FANTÔMES (GHOSTBUSTERS), pour donner vie à un gnome ainsi qu'à une version monstrueuse d'un des personnages d'adolescents changé par un maléfice.
Le démon géant de LA FISSURE 2 (THE GATE 2).

Cependant, les temps sont devenus difficiles pour l'animation image par image, laquelle, après avoir été concurrencée par des effets spéciaux mécaniques très performants, sont purement et simplement éradiqués par les images créées par ordinateur au début des années 1990. Comme son collègue David ALLEN, Steve ARCHER dut se tourner vers les spots publicitaires pour continuer à créer des séquences animées selon les méthodes traditionnelles, et il est fut aussi chargé de courtes séquences pour la série satirique SPITTING IMAGE (émission qui fut le modèle des GUIGNOLS de la chaîne française Canal +), ce qui ne le mit pas à l'abri de périodes de chômage. 

Informé par le neveu de Darlyne que tous les projets de films de Willis O’BRIEN lui ont été légués par sa veuve qu'il visitait régulièrement, Steve ARCHER, à défaut d'être parvenu à intéresser des producteurs, consacra un livre au principal créateur de l’animation image par image en 1993, «Willis O‘BRIEN special effects genius», faisant la part belle aux scripts des projets non réalisés, incluant notamment ceux orientés vers le western qu’il affectionnait également - comme on s'est aussi attaché à le faire pour ces pages dans l’hommage à Ray HARRYHAUSEN. Il a aussi écrit une étude sur un autre film jamais tourné, une transcription sur grand écran de la vie de Guillaume TELL avec Errol FLYNN dans le rôle principal.

Darlyne veuve O'BRIEN, devenue l'amie de Steve ARCHER, qui a mis à sa disposition tous ses scripts.

L'édition originale du livre de Steve ARCHER, recensant notamment les projets inaboutis du créateur des effets spéciaux du MONDE PERDU (THE LOST WORLD) tiré du roman de Conan DOYLE et du KING KONG, et mentor de Ray HARRYHAUSEN.


La passion de Steve ARCHER pour l'animation traditionnelle n'avait pas été émoussée par les difficultés, il aspirait à créer des films d'animation basés sur les contes de fée et à adapter la nouvelle LE CŒUR RÉVÉLATEUR (THE TELL-TALE HEART) d'Edgar A. POE.

On ne peut que déplorer que, non seulement, l'existence de Steve fut écourtée par sa santé défaillante, mais aussi que la carrière d'un aussi brillant animateur qui savait donner vue aux créatures les plus diverses fut aussi brève en raison de la concurrence redoutable bien que discutable des trucages créés par ordinateur, le conduisant à demeurer "en état d'"animation suspendue" pour reprendre sa propre expression ironique. Loin de cet Hollywood moderne oublieux, il convenait ici de célébrer sa mémoire.



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Un interprète qui prenait ses rôles à bras le corps.


On a appris la disparition à 61 ans le 31 juillet 2015 du catcheur canadien Roddy PIPER, qui avait tourné dans un certain nombre de films. Il est sans doute plus connu à ce titre en tant que héros du film INVASION LOS ANGELES (THEY LIVE) de John CARPENTER (1988), film mémorable pour son combat avec Keith DAVID (THE THING, ROBERT HEINLEIN's PUPPET MASTERS) durant dix minutes au cours desquelles il tente de convaincre son compagnon de misère de mettre sur son nez des lunettes de soleil qui lui révèlent, en annihilant les influx hypnotiques omniprésents, que la ville est investie par des envahisseurs extraterrestres à l'allure de goules décaties, venues piller la planète. A l'époque de la sortie, le pamphlet à l'encontre des Républicains pouvait paraître excessif, en les dépeignant comme des monstres assoiffés d'argent, mais depuis, les études révélant que la pauvreté s'était beaucoup accrue sous les mesures économiques de la présidence de Ronald REAGAN, la vidéo montrant George BUSH Sr. assurant d'avance l'aval de l'administration aux producteurs d'aliments d'origine transgénique pour la commercialisation ainsi que l'impunité en cas de problèmes sanitaires que leurs produits pourraient causer, la guerre en Irak déclenchée par George BUSH Jr. sous un faux prétexte probablement pour s'assurer l'approvisionnement en pétrole, telle que préfigurée métaphoriquement par Frank HERBERT dans son roman DUNE, ou encore les mensonges frénétiques de la plupart des Républicains pour nier le réchauffement climatique afin de protéger les intérêts des industriels, confèrent aujourd'hui une pertinence certaine à la charge virulente du cinéaste. Roddy PIPER, qui avait connu la précarité, partant de chez son père alors qu'il était encore un très jeune adolescent à la suite d'une dispute, incarna à la perfection, tout comme Kurt RUSSELL dans NEW-YORK 1997 (ESCAPE FROM NEW-YORK), THE THING et LES AVENTURES DE JACK BURTON (BIG TOUBLE IN LITTLE CHINA) ou Daniel BALDWIN (VAMPIRES), l'Américain moyen devenant héros malgré lui, avec sa fameuse réplique désabusée : "J'étais venu ici pour mâcher du chewing gum et botter quelques culs, et comme je n'ai plus de chewing gum..!"


Difficile de croire à la réalité une fois qu'on a chaussé les lunettes anti-hypnotiques..

Le réalisateur John CARPENTER et le maquilleur Frank CARRISOSA sur la préparation d'une scène laissant entrevoir un des "vampires capitalistes" sous sa vraie apparence..

La même année, Roddy PIPER était aussi à l'affiche de TRANSMUTATIONS (HELL COMES TO FROGTOWN) de Donald G. JACKSON et R.J. KIZER aux côtés de Sandhal BERGMAN, dans un univers futuriste peuplés de mutants aux allures de grenouilles. Si le film est peu prisé des cinéphiles, les maquillages spéciaux de Steve WANG sont de qualité.

Avec les résidents mal embouchés de HELL TO FROGTOWN, difficile de leur faire la prise dite des deux doigts dans les yeux, à moins d'avoir vraiment une très grande main...

Roddy PIPER était apparu dans des petites productions de science-fiction, comme SCI-FIGHTERS de Peter SVATEK (1996) et ALIEN OPPONENT de Colin THEYS (2010), ainsi que dans un épisode d'AU-DELA DU RÉEL, L'AVENTURE CONTINUE (THE NEW OUTER LIMITS),  ECLAIRS DE GENIE (SMALL FRIENDS).

Tout récemment, Roddy PIPER fut la vedette de PORTALL TO HELL, un film du réalisateur de comédies canadiennes Vivienno CADINELLI, financé à travers le site participatif Indiegogo, inspiré de l'univers de LOVECRAFT; on le voit sur cette photo partager la vedette avec un autre acteur qui ne semble que modérément humanoïde.. Pourquoi prendre "l'autoroute pour l'enfer" quand il suffit de pousser un portail..!?


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SI VOUS AIMEZ VRAIMENT TOUTES LES CRÉATURES...


On ne sait que trop comment depuis l'origine, l'humanité traite les autres formes de vie qui peuplent la planète. Un site sponsorise un certain nombre de causes : soutien aux refuges pour animaux familiers maltraités, lutte contre le réchauffement climatique, protection de l'océan et des forêts tropicales, sauvegarde des loups, bébés phoques, primates et félins. Il suffit d'un "click" par jour sur chacun de ces liens pour que le sponsor abonde les comptes affectés à ces causes, ainsi, même ceux qui n'ont pas de ressources peuvent grâce à ce site contribuer à ce que les autres espèces soient un peu moins maltraitées. Ne vous privez pas de mettre le lien dans vos favoris. Accorder quelques instants quotidiens à ces causes est un bien petit effort, mais pour ces animaux, ça fera une différence : un petit geste pour vous, un grand geste pour les êtres sensibles sans parole.. :
http://theanimalrescuesite.greatergood.com/clicktogive/ars/home

Merci pour eux... Ceux qu'on oublie, qu'on abandonne..