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mardi 22 juin 2010

DEJA DEUX ANS EN COMPAGNIE DES CREATURES...

Attention, la lecture assidue de ce blog peut rendre Créaturomaniaque !...

"Créatures et imagination" fête son deuxième anniversaire. Créé spontanément le 17 juin 2008 pour rendre un hommage au grand créateur de monstres Stan WINSTON, qui venait juste de disparaître, le site a rapidement élargi sa vocation de manière à présenter un large éventail de sujets susceptibles d'intéresser un public plus étendu, autour de la singularité du vivant, telle que celle-ci se manifeste tant dans la nature qu'au travers de sa célébration par les différentes formes d'imaginaire, comme le laisse entendre l'intitulé qui englobe les êtres fictifs au sein des créatures considérées dans toute leur diversité, entre nature et culture. Cette optique associant la science à l'imaginaire, mais en l'appliquant ici spécifiquement au domaine du vivant, s'inscrit en quelque sorte dans la continuité de l'ancien magazine télévisé "Temps X" des Frères BOGDANOV, des écrits de Roland LEHOUCQ et des périodiques de science-fiction américains comme Amazing Stories et Wonder Stories ainsi que dans la version française de la revue Galaxy qui faisaient alterner d'audacieux récits de fiction scientifique avec des textes de vulgarisation très approfondis décrivant le système solaire, la vie animale des abysses ou encore les espèces reliques qualifiées de fossiles vivants .

Comme l'habitué l'aura certainement déjà perçu, cette approche conduit à faire voisiner des articles relevant essentiellement de la science-fiction ou du fantastique, consacrés aux êtres imaginaires et à leurs créateurs, avec des textes de vulgarisation, ces derniers permettant notamment au lecteur non spécialiste de pouvoir être malgré tout sérieusement informé de certains sujets d'intérêt général touchant au monde vivant, comme la polémique sur l'évolution par l'intermédiaire du débat avec le créationnisme au travers de points concrets ("DARWIN et la controverse sur l'évolution") ou les enjeux environnementaux ("ALLEGRO FORTISSIMO"). D'autres encore orchestrent la rencontre des deux au point de compliquer l'indexation des articles.

Camille FLAMMARION, astronome et écrivain, un des premiers auteurs à s'intéresser conjointement à la science et à l'imaginaire, dont l'un des ouvrages a inspiré le sous-titre de ce site ( le titre quant à lui ayant résulté du choix de trouver des termes identiques en français et en anglais, à l'époque où l'option de la langue retenue n'avait pas été fixée ).

la science-fiction, continuation de la science par d'autres moyens

La logique retenue se fonde sur les recoupements entre les deux domaines, qui sont plus souvent associés qu'on n'est spontanément porté à le considérer.

Des chercheurs sont ainsi assez couramment sollicités par le cinéma, notamment pour les films mettant en scène des Dinosaures, afin que les recréations cinématographiques puissent s'appuyer sur les connaissances les plus récentes dans le domaine. Le paléontologue Dougal DIXON a pratiquement fondé la biologie spéculative et nombre de scientifiques américains - même si ceux-ci regroupent plutôt une majorité de physiciens que de biologistes (voir introduction du blog)- se sont tournés vers la science-fiction pour pouvoir pousser plus loin leurs spéculations.

De l'autre côté, reprenant en cela l'exemple des études anatomiques exécutées par Leonardo di VINCI à la Renaissance, des artistes s'inspirent partiellement de la nature, comme les techniciens d'effets spéciaux de l'équipe de Stan WINSTON ayant œuvré sur le film LEVIATHAN ou celle de Todd MASTERS sur HORRIBILIS, qui ont étudié la texture des animaux marins dans l'intention de conférer davantage de crédibilité à celle de leurs monstres.

L'éclectisme affiché n'empêche pas d'envisager chaque sujet de manière approfondie. Pour autant, on s'efforce ici de ne pas sacrifier la complexité du vivant au nom d'une simplification schématique excessive, s'attachant simplement à rendre compréhensible le sujet pour tout lecteur intéressé ou simplement curieux, sans requérir l'acquisition préalable d'une culture scientifique - malgré l'inévitable utilisation de noms scientifiques pour les espèces n'ayant pas de nom commun, sans lesquelles il n'y a pas de précision satisfaisante. L'exigence de sérieux et le désir d'être complet sont aussi une marque de considération à l'endroit des internautes qui fréquentent ces pages, en ne mésestimant pas leur capacité de compréhension.

Par ailleurs, l'indépendance de ce blog à l'égard des institutionnels, quels qu'ils soient, permet de concourir à l'expression du pluralisme des opinions sur les sujets concernés en exprimant des vues "hérétiques" à une époque ou le conformisme règne souvent en maître.

Il ne s'agit d'ailleurs pas à proprement parler d'un blog, qui consiste d'ordinaire en de courts sujets portant sur les domaines les plus divers, dont la seule raison d'être se rattache à la personnalité du créateur, alternant centres d'intérêts multiples, événements familiaux, etc... mais d'un site d'information et de réflexion autour d'un certain nombre de thèmes connexes.

Raison d'être du site

"Créatures et imagination" s'applique à proposer des angles originaux, des sujets transversaux, afin d'enrichir l'offre présentée par les autres sites; ainsi, on ne trouvait principalement qu'un seul dossier francophone sur le maquilleur Rob BOTTIN - référence qu'on avait d'ailleurs indiquée en lien internet - lorsqu'on a mis en ligne l'article sur le grand maquilleur rendant compte des derniers développements de sa carrière; il en existe depuis deux de plus. Sans vouloir prétendre avoir exercé quelque influence en la matière, on se félicite d'avoir participé à la remise au goût du jour d'un grand nom des effets spéciaux non numériques, dorénavant ignoré par les grands médias, à l'occasion d'un sujet qui mettait en perspective l'arrêt de son site avec le retrait de deux autres concepteurs de monstres du cinéma, Patrick TATOPOULOS et Steve JOHNSON. "Créatures et imagination" a sans doute été aussi le premier site francophone à rendre compte d'un investissement récent de son confrère Carlo RAMBALDI, le concepteur de E.T. L'EXTRATERRESTRE, pourtant lui aussi tombé dans un oubli général, de même qu'il a sans doute été seul à rendre hommage, avec un article détaillé, au grand compositeur Jerry GOLDSMITH pour le cinquième anniversaire de la disparition - elle-même originellement passée pratiquement inaperçue en France - dont les partitions ont servi d'écrin à tant de créatures cinématographiques. Quant au cinquième anniversaire du décès de l'acteur William BOYETT, aucun autre site n'a évoqué cet interprète étonnant qui a incarné de manière mémorable l'hôte d'un parasite extraterrestre dans le film THE HIDDEN, nécessaire évocation de la mémoire d'une personnalité tombée en désuétude, qui a elle seule justifierait la poursuite de cette entreprise, confortant le site dans sa vocation de "contre-programmation". Enfin, "Créatures et imagination, les êtres réels et les êtres imaginaires" ne s'est pas limité à signaler la disparition du producteur de cinéma Charles SCHNEER en mentionnant les titres des films bénéficiant des talents du grand créateur de monstres Ray HARRYHAUSEN qu'il avait produits, mais s'est ingénié à démontrer en quelle mesure son rôle avait été essentiel dans la carrière de ce dernier. Quant aux créatures bien réelles, le site n'entend pas se cantonner à une culture standardisée qui limiterait l'éventail des espèces jugées seules susceptibles d'intéresser le lecteur comme le pratique la muséologie moderne, n'hésitant pas, au contraire, à évoquer sans discrimination aussi bien les énormes Dinosaures si populaires que les minuscules Kinorhynques essentiellement connus des spécialistes, de manière à pouvoir intéresser le public à des espèces qui ne sont jamais montrées hors des publications scientifiques.

  Un végétal fantastique ? Un monstre lovecraftien ? Non, un simple ver annelé marin, éblouissant de beauté, loin de l'image dépréciative qu'a généralement de ces animaux le grand public. De quoi, bien loin de la virtualité abstraite, exalter l'imagination de ceux qui s'intéressent à la vie sous toutes ses formes.

"Créatures et imagination" permet aussi de conserver la disponibilité au public de documents qui ont disparu depuis d'internet, émanant par exemple de sites dorénavant fermés de créateurs, telles certaines photos de tournage du studio d'effets spéciaux de Patrick TATOPOULOS ainsi qu'un dessin de production réalisé par celui de Steve JOHNSON pour la série AU-DELÀ DU RÉEL, L'AVENTURE CONTINUE, ou bien encore les commentaires riches et variés d'internautes anglo-saxons exprimés sur un forum de discussion qui a depuis supprimé le sujet et dont l'essentiel peut toujours être lu en exclusivité dans l'article intitulé "Un hommage purement virtuel". D'autres photos rarissimes présentées par Créatures et imagination ont même, en sus des reprises par notre confrère canadien Mario GIGUÈRE, été réutilisées sur d'autres sites, comme deux photos en noir et blanc présentant des monstres de THE THING ou une photo en couleur de l'extraterrestre du fort peu connu téléfilm SHOCK INVADER que j'avais fait numériser à partir d'une cassette en location, laquelle a permis d'illustrer la page d'un site référençant l'œuvre - la source du document n'a pas été citée, mais on ne s'en offusquera pas, n'étant pas détenteur des droits du document. De la même façon, certaines espèces vivantes singulières ne font qu'un passage éphémère sur internet et méritent que leurs photos soient conservées de manière à pouvoir en faire à nouveau profiter les amateurs.

Ceux qui apprécient ce site

La fréquentation de ce site francophone ( au moins 14 000 visites en deux ans - les premiers compteurs installés ayant connu des dysfonctionnements ) témoigne d'un certain intérêt du lectorat, ce qui incite à reconduire l'entreprise pour une durée au moins égale, avec l'espoir de pouvoir proposer de nouveaux éclairages originaux voir surprenants. On pourra par contre exprimer quelque regret sur le nombre étique de commentaires, "Créatures et imagination" gagnerait sans doute à davantage d'interactivité de la part de ceux qui trouvent quelque intérêt à le fréquenter ( cela dit, après tout, une formule populaire postule que : "qui ne dit mot consent" ). Quelques lecteurs et correspondants ont cependant fait connaître spontanément leur adhésion, au moins partielle ( tous ne sont pas aussi catégoriques à l'encontre de l'imagerie virtuelle ), à cette entreprise : "articles intéressants et toujours bien écrits", Mario GIGUÈRE, créateur du site Le Club des monstres (www.clubdesmonstres.com) et de son fameux Bestiaire (http:/www.clubdesmonstres.com/bestiaire.html) tentative titanesque de recenser tout ce qui marche, court, rampe, vole ou nage dans la fiction ( vaste programme, Mon Général... ), lequel, coïncidence, fête également en ce mois de juin son dixième anniversaire d'existence. Avec les compliments de "Créatures et imagination". "Plusieurs articles évoquent ces créatures d'avant les images de synthèse avec une passion pour la vie non circonscrite à notre espèce. Original et inattendu", écrit Jacques HAMON, créateur d'un site remarquablement bien illustré, une véritable référence internationale, sur la littérature de science fiction (http://www.collectorshowcase.fr/index.htm), lequel inclut depuis peu un visuel présentant, simultanément, peut-être pour la première fois, les photographies des principaux illustrateurs de l'Age d'or de la littérature de science-fiction américaine . Il a depuis précisé fort aimablement : "Inutile de vous dire que je suis toujours avec un grand intérêt le développement de votre blog sur les créatures imaginaires. Je pense que votre blog est d'une grande originalité et ne ressemble à rien de déjà vu sur le web". "Un blog utile", Robert SOUBIE, traducteur, spécialiste de Stanley WEINBAUM (http://www.astrosurf.com/soubie/stanley_g__weinbaum.htm, dont l'éditeur se trouve à la page: http://stores.lulu.com/store.php?fAcctID=1040304) "Blog SUPER, très documenté et fort intéressant !!", Nicolas BILLIOTEL, artiste à la large palette de talents (http://nbilliotel.blogspot.com).

Qu'ils soient ici chaleureusement remerciés pour leur soutien et leur encouragement.
Ajoutons une petite pensée pour les deux personnes qui m'ont soutenu dans ma marche à reculons vers l'informatisation, sans lesquelles le blog n'aurait peut-être pas vu le jour, ainsi naturellement qu'une certaine gratitude pour l'hébergeur qui donne la liberté de présenter ces articles sans qu'il soit nécessaire de faire appel aux dons des lecteurs.

Un regret, cependant, le manque d'intérêt d'éditeurs jusqu'à ce jour, lesquels fréquentent paraît-il les blogs en quête d'inédits, alors que ce site pourrait servir de tremplin à certaines parutions. Que ceux-ci ne craignent pas de vaincre leur timidité naturelle, certains textes, consacrés à l'imaginaire, sont tout à leur disposition. Beaucoup de critiques affirment que les éditeurs publient n'importe quoi, doit-on alors se laisser aller à penser que si l'on n'est pas publié, c'est précisément qu'on n'écrit pas "n'importe quoi"?

 
Les êtres imaginaires promus ambassadeurs des créatures réelles ?

L'éclectisme de ce site peut dans une certaine mesure paraître un peu inhabituel au lecteur francophone. Il s'approche cependant d'une tradition plus répandue dans le monde anglo-saxon; cela dit, même une revue de science-fiction française comme la revue "Fiction" consacrait à une certaine époque quelques pages à de la vulgarisation scientifique en complément des nouvelles qu'elle proposait aux lecteurs. Notons d'ailleurs aussi, à l'inverse, que les auteurs scientifiques anglo-saxons rechignent moins à évoquer les œuvres de fiction pour illustrer leur réflexion - alors que les œuvres d'imagination sont souvent perçues comme un sujet indigne d'intérêt dans nos contrées par les chercheurs "sérieux" - et que la biologie spéculative est pratiquement devenue une discipline à part entière dans cet univers culturel.

Par ailleurs, même s'il n'apparaît pas d'emblée que les amateurs de fantastique et les naturalistes aient des intérêts liés, "Créatures et imagination, les êtres réels et les êtres imaginaires", continuera à illustrer les recoupements qui peuvent s'opérer entre les êtres réels et la fiction. N'y aurait-il pas, d'ailleurs, quelque paradoxe, à ce que ceux qui sont fascinés par les Loups-garous se désintéressent totalement du devenir des animaux qui ont inspiré ces êtres légendaires, ou que les passionnés de science-fiction qui portent toute leur attention sur la quête de la découverte d'une vie extraterrestre soient indifférents à la disparition de la diversité biologique qui nous entoure encore - dans les revues anglo-saxonnes consacrées à l'imaginaire, il n'est d'ailleurs pas exceptionnel que celles-ci intègrent des encarts en faveur d'associations de protection des espèces menacées, sans parler des publicités occasionnelles pour des ouvrages ou illustrations sur la vie préhistoriques. Il ne paraît en fin de compte pas complètement illogique que ceux qui se passionnent pour les représentations fantasmatiques ou conjecturelles des êtres vivants ne soient pas totalement insensibles à la disparition des créatures bien réelles, dont la beauté et la variété composent un fantastique héritage qu'il serait vraiment regrettable de laisser anéantir.
Le Gollumjapyx ( en haut ) est un Insecte primitif sans ailes ( et non un "mille-pattes" comme un spécialiste l'indiquait récemment à la télévision française en montrant un animal similaire ) vivant sous terre et capturant ses proies avec sa pince terminale. Son nom vient de la combinaison de Japyx, un genre voisin déjà connu, et du nom Gollum ( modèle en résine, au-dessous ), celui d'un personnage inventé par l'écrivain J.R.R. TOLKIEN, devenu blafard à force de vivre dans une grotte. Il symbolise ainsi la convergence d'intérêt entre histoire naturelle et fiction; pour davantage d'informations sur ce thème, lire l'article "la peoplisation du monde vivant" d'octobre 2009.

Comme on l'avait déjà proclamé dans l'introduction, les espèces animales, méprisées par les tenants anthropocentristes de la culture, sont souvent aussi belles et merveilleuses que les tableaux de la Renaissance et, bien que non créées par l'homme, méritent autant d'être protégées. Quant aux êtres imaginaires, ils sont justement une émanation de sa culture, et l'accompagnent depuis l'aube de son histoire. Par conséquent, formes vivantes comme créatures inventées par l'homme méritent d'êtres reconnues; on continuera à affirmer ici que toutes ces créatures les plus diverses font aussi partie de notre culture.

PS : Pour permettre aux lecteurs réguliers de s'y retrouver plus facilement dans l'historique, un index des principaux sujets, mis à jour régulièrement, sera dorénavant proposé, ainsi qu'un sommaire.

vendredi 20 juin 2008

UN SITE DÉDIÉ AUX CRÉATURES ACTUELLES ET DISPARUES, RÉELLES ET IMAGINAIRES

Sans les êtres vivants ( terme consacré mais qui, jusqu'à l'apparition d'une vraie génération de robots intelligents, apparaît pléonastique ), le monde ne serait qu'un désert minéral. La végétation habille le décor et les animaux l'animent. Pourtant, tout particulièrement à notre époque, les êtres humains se désintéressent pour la plupart des autres espèces avec lesquelles ils partagent leur planète, et si une totale inculture en histoire, en littérature générale ou en art passe encore souvent pour quelque peu infamante dans la plupart des milieux, il n'en va pas de même pour le domaine du vivant. Alors que laisser entendre que Napoléon BONAPARTE ou Winston CHURCHILL seraient antérieurs à Jules CESAR entraînerait un ridicule immédiat pour celui qui commettrait une telle anachronie, ne pas savoir si l'Araignée est un Insecte ou même si l'Ecrevisse est un Mollusque, comme il était affirmé dans une ancienne émission animalière par un animateur pourtant par ailleurs passionné et tout à fait estimable, ne suscite pas la moindre critique. Combien d'hommes de la rue pourraient simplement citer les dix plus importants groupes animaux actuels correspondant aux principaux types d'organisation ( sur au moins une trentaine existant ), alors qu'ils sont tous représentés par des espèces connues du grand public ? La connaissance des grandes lignes du vivant est de moins en moins requise dans la culture de "l'honnête homme", et même les animaux les plus connus sont ainsi pour l'opinion publique laissés dans l'indéterminé, dans un flou général dont les seules catégories acceptées sont en général "comestibles" et "nuisibles" - ce qui est d'usage pratique, mais un peu limité, on en conviendra, et ne représente pas une appréhension plus fine que celle qui devait prévaloir chez nos ancêtres cro-magnons.

Il faut dire que certaines des meilleures émissions consacrées à la diversité animale, comme LES INVENTIONS DE LA VIE ( faisant suite aux deux extraordinaires séries de L'AVENTURE DES PLANTES ) de Jean-Pierre CUNY et Jean-Marie PELT, datant de bien avant l'avènement de la télé réalité – celle qui est censée montrer de "vrais gens", alors que tout y est scénarisé, paraît-il ! non seulement ne sont plus diffusées depuis une quinzaine d'années mais ne sont même plus disponibles du tout à l'heure où cette présentation est écrite. Par ailleurs, les musées d'histoire naturelle restreignent actuellement toujours plus l'accès du public aux collections jadis présentées plus largement, pour cause d'une muséographie moderne qui, au nom du pédagogique et du ludique ( non critiquables lorsqu'ils ont leur place sans se substituer complètement au reste ), le prive de pouvoir de lui-même découvrir la variété des espèces - mais il est vrai que nous sommes dans l'ère de l'instantanéité, aussi l'époque commande-t-elle sans doute d'aller à l'essentiel, au lieu d'inciter le visiteur à acquérir les connaissances de manière active, ce qui est pourtant la clé de la parfaite assimilation, de la bonne compréhension et de la mémoire à long terme. Par ailleurs, tandis que les crédits affectés à la recherche fondamentale sont toujours davantage réduits, les milieux scientifiques pratiquent de plus en plus la cooptation, et nombre de publications mises sur internet sont-elles même à présent interdites d'accès au vulgus pecum qui ne dispose pas des précieux sésames, comme si ceux qui ont le privilège d'exercer dans un domaine représentant un intérêt particulier n'étaient guère enclin à faire partager ce qu'on s'imagine pourtant être leur passion - nonobstant, d'aucuns ( voire les mêmes) déplorent pourtant le peu d'intérêt et de culture du grand public pour le domaine scientifique.

La connaissance de l'histoire de la vie devrait cependant conduire à la relativisation et à l'humilité, lorsqu'on réalise le nombre de faunes différentes qui se sont succédées avant l'avènement de l'homme moderne, dernier venu sur la grande scène de la vie, et cette méconnaissance assez générale ( excepté dans une moindre mesure pour les Dinosaures si populaires auprès de la jeunesse ) témoigne d'un anthropocentrisme avéré. Plus grave, cette indifférence quasi-complète se traduit par la disparition non naturelle d'un nombre toujours plus grand d'espèces victimes du "progrès" et d'un matérialisme omniprésent. On peut penser qu'une meilleure connaissance de la diversité animale permettrait un plus grand respect et un désir de protection à l'égard des animaux les plus méconnus, dont certains existaient déjà sur notre planète il y'a plus de 500 millions d'années - grand âge qui devrait susciter plus d'égard !..

Une simple Anémone de mer peut fasciner par sa beauté, comme ce spécimen qui évoque un œil.

Ce manque de curiosité pour le monde vivant, plus étonnamment, se rencontre même souvent chez les auteurs de science-fiction qui imaginent des formes de vie extraterrestres, lesquelles ne peuvent pourtant en théorie que s'appuyer sur le seul exemple que nous connaissions, la vie qui s'est développée sur notre planète. Il faut dire que ceux-ci, en dépit de leurs multiples talents, viennent presque tous de la physique ( John CAMPBELL, Isaac ASIMOV, Arthur CLARKE, Gregory BENFORD, etc... ), ce qui est un atout évident pour décrire les réalités physiques de l'univers mais amène quelquefois des approximations dans le domaine des sciences naturelles. Il me paraît même un peu surprenant qu'on se passionne pour les créatures imaginaires sans éprouver réellement d'intérêt pour les êtres si divers qui existent réellement, de même peut-être qu'à l'inverse, on puisse se passionner pour le monde vivant sans jamais se demander si la vie s'est développée sur d'autres mondes et à quoi, en ce cas, elle pourrait ressembler. Dans les romans de science-fiction, les extraterrestres ne sont souvent qu'à peine évoqués, de manière impressionniste, l'auteur ne prenant pas la peine de les décrire, comme s' il ne s'agissait que d'un atour puéril du genre, sur lequel il ne convenait pas de s'attarder. Il n'est jusqu'aux films de monstres dont les réalisateurs coupaient parfois presque tous les plans dans lesquels figuraient la créature, comme si porter un peu d'attention à une forme de vie étrangère était ressenti comme une médiocre diversion, le recours là encore à un pauvre artifice détournant de la pureté de la mise en scène - il est vrai que c'était avant le déferlement des images de synthèse, qui montrent à présent complaisamment des créations édulcorées dont le rapport à la réalité concrète a été perdu, et qui ne sont plus que des chimères ectoplasmiques et infographiques, ce qui en fait, selon moi, disparaître tout l'attrait ou peu s'en faut.

A l'inverse, certains sites assument par contre parfaitement leur prédilection pour la pornographie ou pour le mauvais goût, ou bien pour d 'autres intérêts divers, que chacun estimera plus ou moins acceptables selon les sensibilités de chacun. Le présent blog affirme quant à lui clairement son intérêt aussi bien pour la diversité de la vie que pour les genres de l'imaginaire qui ont plus ou moins directement rapport avec les créatures issues de l'imagination et dont les êtres réels constituent malgré tout peu ou prou le modèle. Ce site, en dépit de la portée du champ envisagé, n'a à priori qu'une ambition modeste tant il est vrai que les sujets les plus divers sont déjà abordés, souvent tout à fait valablement, sur internet alors que son développement devient de plus en plus incontournable, mais il ne vise qu'à enrichir l'offre, espérant pouvoir peut-être susciter un peu de curiosité de la part de ceux qui ne sont pas insensibles aux thèmes concernés; seule la suite dira si cette initiative était fondée. Des suggestions pertinentes éventuelles sont également susceptibles de faire évoluer le site, en fonction naturellement de l'optique ici retenue. L'auteur ne s'interdit pas d'aborder si nécessaire les sujets avec une certaine liberté de ton, réticent à céder à tous les conformismes dominants, mais jamais sans rigueur - tout en s'efforçant, au nom peut-être d'un "élitisme de bon aloi" de rester accessible au plus grand nombre, se tenant autant à l'écart de la trivialisation actuelle de la langue que, à l'inverse, de l'utilisation de jargons trop abscons compris seulement d'un petit nombre. Les partis pris inévitables ne sont d'ailleurs que la conséquence de l'émerveillement pour le monde vivant sous toutes ses formes et de l'admiration pour les vrais passionnés et les créateurs dont les réalisations sont à la hauteur de leurs rêves. Le philosophe ERASME écrivait qu'à un humaniste, rien de ce qui concernait l'homme n'était étranger ; ici, affirmons qu'aucune créature, qui est, a été ou sera vivante, dans le monde réel comme dans les projections imaginaires, ne nous laisse indifférents...

De tous temps, les hommes ont inventé des créatures imaginaires, comme la Gorgone, ici dans une version "modernisée" ( illustration originale ).


NOTE: à ceux qui estimeraient éventuellement que ce site pratique le mélange des genres, il convient de préciser que, même si son objet n'est pas identique, il souhaite renouer avec l'esprit, entre autres, de l'éclectisme de l'ancienne émission TEMPS X, regrettée et jamais remplacée.

PS: le sous-titre est un hommage à l'astronome et écrivain français Camille FLAMMARION, et à son ouvrage LES MONDES IMAGINAIRES ET LES MONDES REELS.

( les sources iconographiques externes sont utilisées à titre d'exemple et d'illustration dans un but non lucratif selon les dispositions consacrées, généralement avec leur référence; les omissions seront rétablies immédiatement sur simple demande des auteurs. De la même façon, les textes et illustrations originales de ce blog peuvent être reprises à titre de citation, mais ne doivent pas être exploités à des fins commerciales sans l'aval de l'auteur. )