dimanche 17 septembre 2017

UNE CARRIÈRE SOUS LE SIGNE DU MASSACRE


Après Wes Craven, puis tout récemment George Romero évoqué le mois dernier, c’est la troisième figure du cinéma américain spécifiquement associée à l’horreur, Tobe Hooper, qui vient de s’éteindre, le 26 août 2017, laissant seuls subsister les deux grands maîtres du cinéma fantastique récent, John Carpenter et David Cronenberg.

Le cinéaste américain né le 25 janvier 1943 à Austin, au Texas, restera principalement dans la mémoire collective comme le réalisateur d’un seul film, Massacre à la tronçonneuse (The Texas Chain Saw Massacre), parfois classé à tort dans les films fantastiques, puisqu’il ne comporte aucun élément de nature surnaturelle. Il s’inspire au contraire lointainement d’un sinistre fait divers, le parcours d’un tueur en série de femmes nommé Ed Gein, qui se constitua un costume à partir de morceaux prélevés sur les corps de ses victimes, et on rapporte qu’il inspira aussi deux autres films célèbres, Psychose (Psycho) d’Alfred Hitchcock et, au travers de l’adaptation du roman de Thomas Harris, Le Silence des agneaux (The Silence of the lambs) de Jonathan Demme. Son intérêt pour le sinistre personnage avait été initiée par un médecin qui lui confia qu’étudiant, il s’était confectionné un masque d’Halloween à partir de la peau du visage d’un pensionnaire de la morgue. Il mit donc en scène en 1974 les exactions d’un groupe d’individus dégénérés, anciens ouvriers d’abattoir, qui décident d’appliquer leur savoir-faire de la découpe sur des congénères vivants, et dont l’un des membres surnommé "Leatherface" ("Face de cuir") revêt un masque fait de peau humaine. Le film fut interdit aux moins de 18 ans non pas en raison d’un contenu sanglant explicite, le film ne relevant pas du "gore" auquel on l’associe parfois, mais du caractère insoutenable sourdant des scènes de terreur. À l’occasion de la sortie d’un remake, les producteurs cultivèrent d’ailleurs le caractère scandaleux du film jusqu’à indiquer un peu fallacieusement sur l’affiche « tiré d’une histoire vraie », l’allégation que les cruautés sur lesquelles repose le spectacle étant censée le rendre encore plus excitant. Il est intéressant de relever qu’alors que certains metteurs en scène considérés comme "réactionnaires" se sont attachés à dépeindre, même s’ils n’en ont pas le monopole, la violence dans les grandes villes, comme Michael Winner dans sa série Le Justicier dans la Ville (The Vigilant) mettant en vedette Charles Bronson en supplétif d’une police impuissante ou George Pan Cosmatos dans Cobra, dans lequel Sylvester Stallone, préfigurant le personnage analogue qu’il interprétera dans Demolition Man de Marco Brambilla, incarne un policier qui affirme qu’il ne peut mettre hors d’état de nuire les pires criminels qui y font régner leur loi qu’en recourant à des méthodes radicales, des réalisateurs considérés comme « progressistes » ont au contraire choisi de représenter le monde rural comme le foyer du crime, où sévissent des êtres frustres, déculturés, issus de la consanguinité, dans la lignée de Délivrance de John Boorman, tels Tobe Hooper (avec aussi dans une certaine mesure Les Vampires de Salem) et Wes Craven avec des films comme La dernière maison sur la gauche (The Last House on the left) et son dyptique La colline a des yeux (Hills have eyes) et sa suite.

Le choc créé par le film incite le studio Universal, qui a fait signer au réalisateur et à son scénariste Kim Henkel un partenariat, à lui confier un projet ambitieux dont le producteur Ned Tannen vient d’acquérir les droits, une nouvelle adaptation, plus fidèle que La Chose d’un autre monde, de la novella de John Campbell, La Bête d’un autre monde (Who Goes There?). Les deux hommes se consacrent au sujet pendant 18 mois, désireux d’appliquer la méthode éprouvée de Massacre à la tronçonneuse à l’histoire, en la faisant reposer sur des poursuites, des scènes spectaculaires dans la neige avec des avalanches, des explosions, et instaurant l’entité extraterrestre comme une bête puissante et féroce à la manière du cachalot de Moby Dick auquel doit se mesurer le héros. Leur traitement n’emporte finalement pas l’adhésion, et le producteur Stuart Cohen indiquera des années plus tard que la version des deux hommes s’éloignait vraiment trop pour lui du texte originel qu’avec son partenaire David Foster ils souhaitaient voir transposé à l’écran. Le réalisateur et le scénariste se montrent pour leur part peu empressés à reprendre leur travail, estimant y avoir consacré suffisamment de leur temps. Les parties se séparent d’un commun accord.

Les films suivants de Tobe Hooper se situent dans la même veine de l’atroce avec Le crocodile de la mort (Eaten Alive) en 1977, dans lequel un aubergiste sadique livre ses clients à un crocodile vivant dans sa cave, réunissant une partie de la distribution du film qui l’a fait connaître, et Massacre dans le train fantôme (The Funhouse), en 1981, pour Universal. Il a aussi l’occasion d’adapter pour la télévision sous forme d’une mini-série de deux épisodes totalisant une durée de trois heures Les Vampires de Salem (Salem’s Lot) de Stephen King, dans lequel Ben Mears interprété par David Soul (célèbre pour son personnage de policier de la série Starsky et Hutch) revenu dans le village de son enfance avec son fils, découvre qu’un antiquaire, Straker (James Mason), établi dans la vieille demeure Marsten, y a fait venir dans son cercueil un vampire, Barlow (dont l’apparence à la peau fine et bleutée, créée par le maquilleur qui œuvra aussi sur Chromosome 3 (The Brood) de David Cronenberg, s’apparente à celle de son homologue du remake de Nosferatu réalisé la même année par Werner Herzog). Le personnage maléfique ne tarde pas à convertir les habitants en ses affidés, capables de léviter, et Ben est contraint de planter un pieu dans le cœur de sa bien-aimée interprétée par Bonnie Bedelia. L’œuvre, qui pâtit peut-être d’une durée un peu trop longue, a été raccourcie pour être remontée sous forme de film pour le grand écran.







La demeure des Vampires de Salem, son propriétaire qui commence par inquiéter Ben Mars, son terrifiant locataire et un de ses affidés interprété par Geoffroy Lewis.

        C’est par contre pour le cinéma qu’il réalise une autre œuvre d’épouvante faisant appel au surnaturel, Poltergeist (1982), sous l’égide du producteur Steven Spielberg. Deux scénaristes, Michael Grais  et Mark Victor, accusent ce dernier de les avoir spoliés d’un scénario qu’ils lui avaient envoyé, comportant notamment la séquence dans laquelle un arbre soudain possédé enlève le jeune fils de la famille au travers de la fenêtre ; on peut supposer qu’ils ont pu avoir en partie gain de cause puisque, s’ils ne furent pas crédités, c’est à eux qu’il fut fait appel pour l’écriture de la suite, Poltergeist 2 : The Other side. Le film qui raconte les épreuves de la famille Freeling en proie aux attaques de forces occultes maléfiques, culminant lorsque la mère (Jobeth Williams) arrache sa petite fille Carol Ann (Heaher O’Rourke) d’un conduit organique menant vers l’au-delà, connut le succès, mais les critiques spéculèrent sur la part réelle du travail de Tobe Hooper, étant enclins à penser que Steven Spielberg avait en réalité largement supervisé le film, ou estimant plus précisément que ce dernier avait traité la vie de cette famille confrontée à des évènements extraordinaires avec la même patte que celle dont il avait fait preuve avec E.T. L’extraterrestre, déléguant au réalisateur officiel de diriger essentiellement les scènes plus horrifiques. La scène la plus crue, dans laquelle un enquêteur du surnaturel se voit s’arracher lui-même la peau de son visage dans le reflet d’une glace, est cependant une contribution du maquilleur Michael McCracken au scénario, qui l’a proposée pour faire suite à une séquence dans laquelle un beefsteak est ravagé par des asticots – celui-là devait initialement se muer en une masse informe inspirée d’un globule blanc, mais Spielberg a estimé que cette transformation pourrait déconcerter le spectateur. Plus macabre encore, des squelettes humains furent importés d’Inde pour la séquence dans la piscine dans laquelle les morts du cimetière amérindien surgissent pour se saisir de la mère de famille au cours de la tempête.


tournage de la scène du spectre dans Poltergeist.

Le père de famille de Poltergeist éprouve les liens de la famille et prend un coup de pied occulte en découvrant la monstrueuse apparition qui se tient derrière la porte.

Le passage très organique qui s'ouvre dans la chambre de Carl-Ann pour l'aspirer dans l'autre monde.

Tobe Hopper a porté à l’écran en 1985 le roman de Colin Wilson Les vampires de l’espace sous le titre de Lifeforce. Le début du film est assez mystérieux avec l’exploration d’un gigantesque et étrange vaisseau spatial, puis le retour sur Terre de la navette spatiale Churchill remplie des cadavres de l’équipage. Les extraterrestres vident leurs victimes de leur énergie vitale et de leur essence spirituelle, et Londres est bientôt ravagée par des hordes de morts-vivants sans âme. Les créatures, qui reviennent périodiquement avec la comète de Halley, ont donné naissance à la légende des vampires. Le seul astronaute survivant, Carlson (Steve Railsback) est obsédé par l’un des vampires qui a pris l’apparence de la femme de ses rêves (Mathilda May). Dans l’épilogue, il fera échec, pour cette fois, aux envahisseurs, s’accouplant avec sa partenaire idéale dans un abandon mutuel tout en la mettant à mort avec une épée le transperçant conjointement dans une symbolique morbide de l’orgasme. Lifeforce paraît de prime abord bien hétéroclite, mais une seconde vision permet d’apprécier toute sa richesse thématique, alliant l’effroi de la révélation de l’existence d’êtres cosmiques auprès desquels l’homme n’est qu’une créature pitoyable et totalement sans défense, le vertige métaphysique, avec la colonne bleutée des âmes s’élevant vers le ciel jusqu’au vaisseau des vampires qui s’en repaissent au-dessus d’une ville livrée à la destruction, et la peinture intimiste du tourment incoercible qui s’est emparé de l’esprit de Carlson et dont la musique d’Henry Mancini traduit fort bien la progression.





L'exploration de l'inquiétant vaisseau de Lifeforce, et ses occupants en animation suspendue, qui ne sont humains qu'en apparence, et auxquels Carlson tente de faire échec en affrontant au plus près l'ennemi intime.

L’invasion vient de Mars (Invaders from Mars) réalisé l'année suivante est le remake des Envahisseurs de la planète rouge de William Cameron Menzies. Le jeune David Gardner (Hunter Carson) a vu atterrir une soucoupe volante, mais personne ne le croit, et bientôt son entourage lui paraît étranger. Les Martiens, qui ont installé leur société sous la surface de la planète rouge, ont implanté dans la nuque de leurs victimes une sonde électronique qui contrôle leurs pensées et leurs actes, en faisant de parfaits esclaves. Le film n'est pas totalement exempt de défauts : L'invasion vient de Mars comporte parfois quelques longueurs et les éclairages outranciers et multicolores du repère extraterrestre rappellent davantage ceux d'une discothèque qu'ils ne suscitent l'étrangeté. Pourtant le film ne manque pas de moments forts ; lorsque David Garner voit partir sa mère en sachant qu’elle ne reviendra pas avec la même personnalité, lorsqu’il se retrouve face à ses parents qui complotent contre lui pour le livrer aux envahisseurs, ou que son institutrice autoritaire jouée par Louise Fletcher, qui avale des grenouilles vivantes, le rattrape par surprise, on ne peut réprimer un frisson. De plus, les extraterrestres créés par l’équipe de Stan Winston ont beaucoup d’allure : l’Intelligence martienne au cerveau hypertrophié est particulièrement inquiétante, tandis que les troupes sur lesquelles elles règnent partagent le spectateur entre le rire et l’effroi ; ces dernières ont été animées par un animateur de petite taille attaché à l'envers sur un interprète très grand, le premier faisant mouvoir les petits membres en forme de pince tandis que le second assurait le mouvement du monstre. L’amateur de créatures pourrait être tenté de dire que ces êtres monstrueux à la texture très organique justifient presque à eux seuls l’existence de ce remake.

 Tobe Hooper face à un des menaçants guerriers de L'Invasion vient de Mars.

Le professeur de sciences naturelles a intérêt très particulier pour les grenouilles.

Les deux films de science-fiction de Tobe Hooper produits par la société Cannon fondée par les cousins Menahem Golan et Yoran Globus n’ont pas été épargnés par les critiques, qui ont considéré que le réalisateur avait perdu sa capacité à terrifier le spectateur. Le cinéaste revient à ce qui a fondé sa notoriété, en réalisant en 1986, toujours pour la Cannon, une suite à Massacre à la tronçonneuse, dans lequel il fait tourner son quasi homophone Dennis Hopper, puis signera en 2000 Crocodile dans lequel sévit un nouveau reptile affamé. Cependant, à la différence de Wes Craven qui parvint à renouer avec le succès avec Scream, Tobe Hooper demeurera un metteur en scène révéré principalement pour ses tous premiers films, plus particulièrement Massacre à la tronçonneuse. La critique se montre plutôt peu convaincue par ses films de la décennie suivante, comme Spontaneous combustion en 1990, qui s’intéresse comme son titre l’indique aux cas inexpliqués de cadavres retrouvés partiellement calcinés sans explication apparemment compatible avec les lois de la thermodynamique, ici connectés aux radiations nucléaires, dans lequel le réalisateur John Landis interprète un technicien de radio qui se consume devant la caméra, ou The Mangler en 1995 dans lequel l’interprète du croquemitaine de la série de film initiés par Les Griffes de la nuit, Robert Englund, immole des victimes à la presse d’une blanchisserie sous influence démoniaque. Il tourne à l’occasion quelque épisode de diverses séries fantastiques, contribuant ainsi aux Contes de la Crypte (Tales from The Crypt), à Amazing stories, Freddy’s Nightmares), met en scène le pilote en deux épisodes de la série Dark Skies : l'impossible vérité, réalise la séquence Oeil pour œil avec l’acteur Mark Hamill recevant les visions de meurtre du criminel dont on lui a greffé un œil dans le téléfilm à sketch de John Carpenter Petits cauchemars avant la nuit (Body Bags) en 1993 avant d’être sollicité au même titre que ses autres collègues fameux pour l’anthologie télévisuelle en 2005-2006 Masters of Horror. Alors qu’il vient de disparaître, la presse rend hommage à celui qui n’aura pratiquement été pour elle que le réalisateur de son premier film, comme si sa carrière honorable s’était achevée dans les années 1970.



J.T. Walsh, prématurément disparu, incarne l'inquiétant responsable des services secrets Frank Bach (en haut), combattant l'invasion de parasites extraterrestres, les "ganglions" qui infiltrent l'humanité comme dans Marionnettes humaines de Robert Heinlein, dans Dark Skies : l'impossible vérité, dont Tobe Hooper a lancé la série en filmant le long épisode initial qui pose les bases de l'intrigue.



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Un écrivain britannique renommé de science-fiction Brian Aldiss, a quant à lui disparu le 19 août 2017 à l’âge de 92 ans. Il était un des plus célèbres représentants du courant de la science-fiction anglaise ayant émergé dans les années 1960 sous le nom de « Nouvelle vague » avec Jim Ballard et John Brunner, et a abordé nombre de thèmes au travers de ses créations. Parmi ses romans les plus connus figurent Croisière sans escale (Non-stop) en 1959, sur le monde en réduction qui se constitue dans un vaisseau spatial interstellaire, Le monde vert (Hothouse : The long afternoon on Earth) en 1961, dans lequel le réchauffement climatique a stimulé la croissance des végétaux et en conséquence poussé les insectes à devenir gigantesque, de telle sorte que les humains font figures de lilliputiens dans cette jungle démesurée, et le cycle volumineux d’Helliconia, dans lequel des Terriens rapportent leurs observations des querelles monarchiques chez des extraterrestres humains vivant parmi des bisons humanoïdes sur une planète soumise à de très longues saisons, dont on peut s’autoriser à dire en dépit de la très bonne critique qu’il a obtenu, que l’intérêt n’est pas nécessairement corrélé au nombre de pages. Il avait aussi écrit un certain nombre de nouvelles, dont certaines peuvent parfois sembler obscures, et s’adonnait aussi à la peinture moderne.

Il a décrit à l’occasion des créatures imaginaires, comme l'envahisseur de nature végétale de sa novella L’Arbre à salive, et les Nuls, extraterrestres à la symétrie triradiaire qui dominent la Terre dans L’Interprète (The Intrepreter), roman inspiré des relations coloniales qu’il a eu à connaître quand il était conscrit dans l’armée britannique en Birmanie.

Brian Aldiss a été adapté deux fois au cinéma, par Roger Corman pour sa dernière réalisation, avec Frankenstein Unbound, dans lequel une arme du futur propulse un scientifique dans le passé, l’amenant à rencontrer le Docteur Frankenstein et à prendre conscience de sa propre irresponsabilité, et Supertoys, projet de Kubrick mené à terme par Steven Spielberg sous le titre A.I. Intelligence artificielle, sur la solitude éprouvée par un androïde conçu à l’image d’un garçonnet pour servir de complément aux couples en mal d’enfant.

Il était aussi un anthologiste qui estimait avec raison que le roman Frankenstein de Mary Shelley signait le point d’origine de la science-fiction, en faisant pour la première fois reposer sur un cadre conjecturel rationnel les éléments fantastiques.


"L'Arbre à salive", le monstre du court roman inspiré de La Guerre des Mondes d'H.G. Wells.

 Le Wutra, le ver géant de la célèbre trilogie Helliconia.

 Les "Nuls" dans L'interprète qui régissent la Terre du futur, vus respectivement par un illustrateur américain et français.

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              L'acteur Harry Dean Stanton est décédé à l'âge de 91 ans le 15 septembre 2017.  Il était apparu dans de nombreux films comme New-York 1997 (Escape from New-York) et Christine dans lequel il incarnait un détective, tous deux mis en scène par John Carpenter, avait figuré dans une autre adaptation d'après Stephen King, La Ligne verte (The Green Mile), et avait été dirigé par David Lynch dans son adaptation cinématographique de sa série Twin Peaks et dans sa mélancolique Une Histoire vraie (The straight story). Pour les amateurs de créatures, il restera aussi la première victime du monstre adulte d'Alien de Ridley Scott, saisi et dévoré sous le regard du chat qui par son indocilité avait causé la mort du technicien de l'espace taciturne.



mercredi 2 août 2017

L'HOMME QUI FAILLIT ETRE SPOCK





           Deux acteurs qui s’étaient illustrés dans des films au côté de créatures ont disparu récemment. 

         Décédé le 15 juillet 2017 à l’âge de 89 ans Martin Landau, né dans le quartier juif de New-York, avait débuté comme dessinateur pour le Daily News, avant d’embrasser une carrière d’acteur menée à la fois au cinéma, sous la direction de metteurs en scène renommés comme Alfred Hitchcock, et sur le petit écran, dans Les Incorruptibles, Colombo, Arabesque, Au-delà du réel (The Outer Limits), La Quatrième dimension (The Twilight Zone), Les Mystères de l’Ouest ou encore La Cinquième dimension.


   Martin Landau méconnaissable dans le rôle d'Andro, un mutant du futur dans l'épisode The Man who was never born de la série Au-delà du réel (The Outer Limits), qui espère échapper à cette triste condition grâce à un paradoxe spatio-temporel même si le titre  laisse augurer d'assez peu d'espoir.

     Le grand public se souvenait notamment de lui pour son rôle récurrent de Rollin Hand dans la série Mission impossible, dans la seconde moitié des années 1960, lequel était chargé de fournir des masques réalistes permettant aux agents secrets d’infiltrer des réseaux criminels au travers d’une identité usurpée. Il déclina la proposition d’incarner Mr Spock dans la série Star Trek, estimant qu’incarner un personnage dépourvu de sentiment n’était pas un rôle intéressant, laissant ainsi la place à Leonard Nimoy, qu’il avait côtoyé dans Mission impossible, et qui accéda ainsi à la notoriété. Prenant acte du succès de Star Trek, il saisit au milieu de la décennie suivante l’occasion de tourner dans une autre série de science-fiction, Cosmos 1999 (Space 1999), incarnant le rôle principal, celui du Commandant John Koenig dirigeant une station sur la Lune, laquelle se trouve subitement projetée dans l’espace, dérivant avec toute sa population lancée malgré elle vers des aventures dans l’espace profond, entrant en contact avec d’autres civilisations. Il y retrouvait sa partenaire de Mission impossible, Barbara Bain dans le rôle du médecin chef de la base, qui était son épouse. La série de Gerry Anderson connaîtra deux saisons très différentes, la première un peu austère, au rythme lent, aux intentions frôlant le métaphysique, avec Barry Morse dans le rôle de Victor, un scientifique d’allure retenue, puis la seconde reprise en main par Fred Freiderberg, beaucoup plus destinée au jeune public avec davantage d’action, et une extraterrestre humanoïde interprétée par Katherine Schell, capable de se changer en monstres d’apparence grotesque. Il endosse aussi le rôle du maudit Roderick Usher dans l'adaptation télévisée réalisée en 1979 par James L. Conway de La Chute de la Maison Usher d'Edgard Poe.

       
    Martin Landau en vedette dans la série Cosmos 1999 (Space : 1999) dans le rôle du Commandant John Koenig, et en dessous dans une scène avec son épouse.

      Au cinéma, Martin Landau avait tourné dans des petites productions de science-fiction au début des années 1950, telles que deux œuvres de Greydon Clark en 1980, le téléfilm The Return traitant d’enlèvement extraterrestre et Terreur extraterrestre (Without warning), ainsi que dans The Being de Jackie Kong en 1983 dépeignant les agissements d’un monstre qui n’est autre qu’un être humain que l’exposition dans sa prime jeunesse à la radioactivité a changé en cyclope effrayant et anthropophage. L’acteur portait un regard très sévère sur ces productions qu’il estimait indignes d’intérêt, déclarant qu’il n’avait accepté de figurer dans la distribution que pour des raisons alimentaires. Le jugement peut paraître un peu excessif, notamment dans le cas de Terreur extraterrestre, qu’on pourrait considérer comme un classique mineur. L’histoire de cet tueur venu sur Terre pour rapporter des trophées humains, devancier du Predator du film homonyme, qui utilise pour chasser les services d’une bien étrange fauconnerie, des parasites volants sous forme de disques à tentacules, créés par Joseph Quinlivan III et animés par Greg Cannom, ancien assistant de Rob Bottin, bénéficie d’une atmosphère de mystère et d’épouvante très bien rendue, et de la prestation très réussie de Jack Palance et Martin Landau qui composent deux personnages patibulaires et inquiétants; Martin Landau en particulier est remarquable lorsqu’il occupe seul l’écran durant quelques minutes, terrorisant l’auditoire en racontant, en tant qu’ancien vétéran du Vietnam, comment les extraterrestres, tel l’ennemi qu’il fut alors amené à combattre, vont plonger dans le noir le village en coupant l’électricité pour causer la panique, jusqu’à ce que les assiégés s’entre-déchirent.



    Martin Landau dans le rôle de Fred Dobbs, l'assez inquiétant vétéran du Vietnam de Terreur extraterrestre.


     Une raison pour laquelle Martin Landau ne garde peut-être pas un très bon souvenir de sa rencontre avec le précurseur du Predator (Kevin Peter Hall endossa d'ailleurs le costume des deux créatures) conformément à l'annonce réitérée dans la bande-annonce : "Rencontres d'un certain type à éviter".



De haut en bas : Le visiteur extraterrestre hostile s'apprêtant à lancer une de ses créatures chasseresses sur des proies humaines terrorisées; en dessous, Jack Palance dans le rôle de Joe Taylor est fier d'avoir capturé une créatures hématophages ; en bas, contrairement à Stan Winston qui reniait son travail sur la petite production d Charles Band, Parasite, Rick Baker est assez fier de sa création pour l'avoir publié sur son compte Twitter.

           Au cours de cette longue carrière, on relèvera aussi en matière de fantastique son interprétation à l’humanité bouleversante de Gepetto dans l’adaptation de Pinocchio (The Adventures of Pinocchio) réalisé en 1996 par Steve Barron, dans laquelle il couve de son affection paternelle non assouvie le pantin de bois animé grâce à un beau travail de marionnetterie. Martin Landau a l’occasion d’interpréter à nouveau le personnage de Gepetto dans une adaptation télévisée du conte de Collodi, Pinocchio et Gepetto (The New Adventures of Pinocchio) réalisée en 1999 par Michael Anderson. Durant les années 1990, il apparaît aussi dans l’adaptation cinématographique de la série conspirationniste Aux Frontières du réel, réalisée par Rob Bowman en 1998, X-Files the movie, et dans le conte d’épouvante de Tim Burton en 1999, Sleepy Hollow, mais c’est grâce à un film précédent de ce dernier qu’il reçut l’Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation pathétique et quelque peu poignante de l’acteur Bela Lugosi, vieillissant et assez pitoyable, dans Ed Wood qui rendait hommage en 1994 à celui qui est considéré comme un des plus mauvais metteurs en scène de tous les temps et qui avait tenté de donner quelque faste à sa passion du cinéma en enrôlant une vedette oubliée. Martin Landau avait donné à l’écran au travers de son rôle une nouvelle existence à l’acteur renommé des années 1930, et on peut dire qu’à son tour, ce personnage a contribué à sa postérité.

Il est sans doute plus facile de témoigner de l'affection à un pantin de bois animé qu'à une création virtuelle, comme dans la belle adaptation de Pinocchio de 1996.

Une transformation en monstre marin dans The new adventures of Pinocchio en 1999.


    Martin Landau doit son Oscar à son interprétation de l'ancienne vedette Bela Lugosi, mise en scène par le réalisateur Ed Wood, incarné par Johnny Depp, dans le film que lui a consacré Tim Burton.



       John Heard, disparu à l’âge de 71 ans le 21 juillet 2017, avait lui aussi mené une carrière prolifique tant sur le petit que le grand écran. Le grand public le connaissait notamment pour son rôle de père de famille Peter McCallister dans la comédie Maman, j’ai raté l’avion (Home alone) et la suite Maman, j’ai encore raté l’avion (Home alone 2 : Lost in New-York), mais il est aussi apparu dans des oeuvres évoquant le péril écologique, avec le téléfilm Dead ahead : The Exxon Valdez Disaster en 1992 et le film L’Affaire Pélican (The Pelican Brief) en 1993. La bonhomie qu’il inspirait assez naturellement à l’écran contrastait étrangement avec la dureté du personnage du chef du Ku Klux Klan qu’il interprète dans la mini-série télévisée Cross of Fire en 1989. Il avait figuré en haut de l’affiche de deux films avec des créatures monstrueuses au début des années 1980, conférant à ses personnages au travers de son jeu sobre une grande crédibilité. Dans le remake de La Féline (Cat people) réalisé en 1982 par Paul Schrader, il incarne Oliver Yates, le directeur du parc zoologique qui s’éprend d’Irena Gallier, la jeune femme interprétée par Natassia Kinski, victime d’une malédiction ancestrale la destinant à se métamorphoser en panthère lorsqu’elle pratique l’acte charnel, se trouvant partagé entre son penchant pour elle et la crainte que suscite sa compréhension de sa terrifiante nature. Les effets spéciaux impressionnants contribuent aussi à la réussite du film, même s’ils ont été beaucoup édulcorés, notamment la transformation principale d’Iréna, comme c’est malheureusement souvent le cas – on avait évoqué dans l’hommage au maquilleur Dick Smith la désillusion qu’il avait éprouvée lorsque la majeure partie de ses effets d’Au-delà du réel (Altered states) avaient été coupés ou occultés par des retouches. Dans C.H.U.D. de Douglas Cheek, en 1984, John Heard incarne au côté de Daniel Stern (le méchant principal des deux comédies évoquées au début de ce paragraphe, mais les acteurs n'y ont pas de scènes communes) le rôle de George Cooper qui mène des investigations le conduisant à découvrir dans les recoins les plus cachés du métro une population de sans-abris devenus d’effroyables mutants anthropophages. Son interprétation convaincante, la mise en scène soignée et les créatures conçues par le maquilleur John Caglione qui suscitent la révulsion, permettent à C.H.U.D. de s’élever au-dessus du standard ordinaire du film de série B. À la télévision, John Heard avait figuré en 1995 dans un épisode de la nouvelle série Au-delà du réel, l’Aventure continue (The new outer limits) Dark matters, à l’atmosphère étouffante, dans lequel l’équipage d’un vaisseau spatial prisonnier d’un trou noir est confronté aux fantômes d’extraterrestres, ainsi en 2006 que d’un épisode de la nouvelle mouture de Battlestar Galactica.






     John Heard incarne dans le remake de La Féline (Cat people) se demande quel est le secret que veut enfouir Iréna Gallier (Natassia Kinski) dont il s'est épris, lequel sera révélé au travers des effrayants effets spéciaux de Tom Burman.




 Les effrayants mutants de C.H.U.D. soumettent à rude épreuve les nerfs des protagonistes, et John Heard a fort à faire pour rassurer sa partenaire (Kim Greist, moins assurée que dans Brazil).


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         Le réalisateur George Romero, disparu le 16 juillet 2017, a consacré sa carrière à mettre en scène des créatures maléfiques, même si on ne peut pas à proprement parler les qualifier de monstres, les morts-vivants. La figure n’était certes pas inédite au cinéma, avec les envoûtements de The White Zombie puis de L’invasion des morts vivants (A plague of the zombies) dans lesquels la technique apprise du vaudou permet de disposer d’une main d’œuvre corvéable à merci – Romero dira s’être notamment inspiré du second. Néanmoins, dans ces deux films, conformément au folklore haïtien, les morts-vivants ne sont principalement que de pauvres créatures dont toute volonté a été subtilisée par leur maître. Le réalisateur indépendant, qui tournera ses films dans sa ville de Pittsburgh à l’écart du système hollywoodien, n’en retient que l’idée de horde de morts-vivants à la déambulation claudicante, ayant perdu toute humanité mais mus par une force sauvage tournée entièrement vers l’anthropophagie, comme si seule la consommation de la chair de congénères vivants était susceptible de prolonger leur semblant de vie. La Nuit des mort-vivants (The Night of the living dead), tourné en 1968 en noir et blanc, frappe le spectateur par sa dureté, sa peinture sans concession – passé le prologue un peu loufoque – d’un monde qui n’est plus que violence, avec des survivants assiégés par des masses affamées de morts-vivants que la terreur pousse à s’entre-tuer, jusqu’au paroxysme, avec la fillette contaminée qui tue sa mère et dévore ses parents, tel un documentaire brut, sans dramatisation étudiée, sans emphase musicale, qui ne propose aucune distanciation au spectateur, et qui s’apparente moins à un spectacle qu’à un témoignage sans fard d’une horreur sans limites. L’ultime survivant est abattu par une milice qui le prend pour un zombie. Le second volet tourné en couleur en 1978, Zombie (Dawn of the dead), est fort différent, avec son rythme plus lent, semblant étiré presque à l’excès, dans lesquels quelques survivants se sont établis dans un supermarché délaissé, avant de devoir faire face à un gang de voyous (dont le chef est interprété par le maquilleur Tom Savini, traumatisé par son expérience de photographe au Vietnam, qui dit être contraint de réaliser de l’horreur sanguinolente factice pour exorciser celle insoutenable dont il fut le témoin – et qui joue aussi dans Une nuit en enfer de Tarantino, autre film d’ailleurs à l’intérêt discutable), puis au déferlement des morts vivants avides, satire implicite de la déambulation des consommateurs dans une grande surface, préambule à un déferlement d’images sanglantes. N’en subsiste principalement que l’inquiétante découverte dans les sous-sols d’un immeuble de populations précarisées décaties festoyant de restes humains, le court moment un peu glaçant dans lequel un des protagonistes mordu commence à sentir sa température baisser et supplie qu’on le tue avant de devenir à son tour un mort-vivant, et le slogan assez marquant de l’affiche : « Quand il n’y a plus de place en Enfer, les morts reviennent sur Terre ». Le dernier volet de la trilogie, Le jour des morts-vivants (The Day of the dead) en 1985, est encore d’un style un peu différent, dépeignant de manière assez prenante les dissensions qui opposent militaires et scientifiques travaillant à apprivoiser un mort-vivant dans une base souterraine, jusqu’à ce qu’un illuminé, dans un moment de délire mystique, ouvre la trappe permettant à la foule qui les assiège de s’engouffrer dans le réduit et d’y faire un carnage. Seuls quelques survivants parviennent à s’enfuir en hélicoptère, trouvant un nouveau refuge dans une île tropicale, sur fond d’une musique traduisant l’atmosphère détendue de ce havre paradisiaque dans un épilogue qui tranche étrangement avec le ton du reste de l’œuvre, comment une touche humoristique qui renverait à celle de l’ouverture du premier film. George Romero a aussi réalisé Creepshow en 1982, un film à sketchs basé sur des histoires de Stephen King qui incarne lui-même un des protagonistes, mais la plupart de ses films d’épouvante, comme Incidents de parcours (Monkey shines) en 1988 sur un singe capucin meurtrier, et La Part des ténèbres (The dark half) en 1992, cependant généralement prisé des critiques, n’auront pas la même notoriété que sa trilogie, tandis que les zombies, notamment dans le cinéma italien, vont se banaliser. Alors que l’horreur sans fard des morts-vivants redevient actuellement un véritable phénomène au travers de la série Walking Dead, avec ses maquillages très crus conçus par KNB, laquelle suscite un véritable engouement et se situe clairement dans l’héritage des films de Romero, il y’a comme une cruelle ironie à voir le public focaliser toute son attention sur ces morts-vivants, à une époque dans laquelle les informations télévisées sont de plus en plus souvent amenées à rendre compte des actions d’individus dont le cerveau paraît ne plus être rempli que de la rage de tuer ou mutiler indistinctement hommes, femmes, enfants, vieillards, et nous ne saurons pas si cette triste vague aurait inspiré au réalisateur quelque nouvelle œuvre.


         Bill Hinzman dans le rôle du mort-vivant par lequel la terreur débute dans La Nuit des morts-vivants (Night of the living dead); l'acteur apparaîtra de nouveau en mort-vivant en 1988 dans son propre film The Flesh Eater.




La terreur se déchaîne dans La nuit des morts-vivants, causant dissensions mortelles parmi le petit groupe de réfugié et destruction effroyable de la famille.

George Romero sur le tournage de Zombie (Dawn of the Dead)

         De terrifiants laissés pour compte dans les sous-sols d'un immeuble infesté par la vague de morts-vivants.
Les survivants en sursis de Zombie.

    Le chef des voyous, incarné par le maquilleur Tom Savini, maquilleur traumatisé par la Guerre du Vietnam qui exorcisait son traumatisme en confectionnant de l'horreur factice pour oublie la vraie, qui a été le créateur d'effets spéciaux attitré de George Romero. Il incarne un rôle similaire dans Une nuit en enfer de Quentin Tarantino. Il 1990, il a réalisé un remake de La nuit des morts-vivants

      Les ordres de morts-vivants tentent d'investir le supermarché - les créatures d'outre-tombe n'étant pas sans rappeler les foules déchaînées qui se précipitent dans les grands magasins au moment des soldes.

                              George Romero et Stephen King collaborant sur Creepshow.

 
     Leslie Nieslen - vedette à laquelle on a rendu hommage lors de sa disparition - passe dans Creepshow un bon moment non partagé avec Ted Danson (futur interprète principal de Loch Ness et de la première adaptation quasi-intégrale des Voyages de Gulliver d'après Jonathan Swift).


       Il semble que Leslie Nielsen ait pris congé un peu vite du couple laissé sur la plage en attente de la marée haute dans Creepshow, celui-là ne paraissant pas décidé à lui laisser le dernier mot.

 

       E.G. Marshall qui apparaît aussi dans Creepshow ne devrait pas trouver trop à son goût l'article consacré à nos petites bêtes (https://creatures-imagination.blogspot.fr/2016/02/vous-finirez-par-les-regretter.html

 Le monstre de Creepshow avec le maquilleur Tom Savini (en haut) et le réalisateur George Romero.

Après la Nuit des morts vivants, l'aube ( traduction de Dawn of the Dead), ne tarde pas à se lever pour laisser la place au Jour des morts-vivants, qui ont totalement pris possession des Etats-Unis.


          Le chef de la base militaire n'apprécie pas trop les expériences des chercheurs du Jour des morts-vivants.


               Bud, le mort-vivant apprivoisé - non ce n'est pas l'acteur Claude Brosset..


    Après divers essais, le mort-vivant semble donner quelques signes d'intégration à la civilisation, mais chercher à apaiser la sauvagerie d'une masse toujours croissante qui n'est mue que par la volonté de destruction ne peut mener qu'à l'échec.

     George Romero est un admirateur maquillé en l'un des êtres maudits auxquels le réalisateur a voué un intérêt quasiment exclusif tout au long de sa carrière.

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   Après plusieurs tentatives de nouvelle mouture, un film inspiré de The Dark Crystal devrait à nouveau être initié, relatant le combat de Gelflings contre les Skeksès. La mise en scène devrait être confiée à Louis Leterrier, un protégé de Luc Besson, qui confie qu’il sera intéressant de pouvoir utiliser toutes les techniques d’effets spéciaux disponibles pour concrétiser une seconde fois l’univers porté à l’écran par Jim Henson. Si l’on songe à sa version de Hulk, et à son personnage totalement en image de synthèse (même si celui-ci provient de la bande dessinée), on peut avouer qu’on attend sans impatience cette version, alors que c’est justement l’émerveillement suscité par la vision d’un monde basé entièrement sur l’animation de marionnettes réalistes qui constituait tout l’intérêt de The Dark Crystal – et probablement à jamais sa singularité...


    Dessins conceptuels d'une précédente tentative abandonnée de réintroduire l'univers de The Dark Crystal, The Power of the Crystal, avec en haut une forêt pétrifiée et en bas un champ de lave gelé qui semble receler le corps de créatures figées, un projet qui devait déjà mêler les techniques d'effets spéciaux avérées à l'imagerie créée par ordinateur.


    PS : Le lecteur régulier aura peut-être noté la raréfaction des articles, imputable aux activités connexes de l'auteur qu'on aura probablement l'occasion d'évoquer ultérieurement.