dimanche 28 juin 2015

ADIEU RICK BAKER


 
 Une célèbre silhouette à queue de cheval achève de remplir une poubelle avec les derniers restes de son studio.

On se fait facilement traiter de passéiste lorsque, admiratif des monstres de cinéma conçus par les grands créateurs d’effets spéciaux, on déplore leur remplacement par des animations générées par ordinateur, chacun s’empressant de faire montre de son pragmatisme et de sa modernité en proclamant tous à l’unisson que chaque technique a sa place et que les effets spéciaux concrets comme virtuels se maintiendront dans une belle harmonie. Rick BAKER vient hélas de nous donner raison; peu après avoir été consacré au travers de l’attribution d’une étoile sur le fameux Hollywood Boulevard en 2012, le grand créateur d’effets spéciaux avait annoncé au début de l’année, comme on l’avait alors relaté, la fermeture de son studio, la destruction de ses moules et la vente de ses créations; depuis, les choses se sont encore davantage concrétisées : la vente aux enchères des effets spéciaux conçus pour le cinéma se poursuit, et le maquilleur qui a officiellement annoncé qu’il arrêtait les effets spéciaux ne cache pas que la suprématie des trucages virtuels prônés par les Dennis MURREN et consorts est la principale cause de son retrait, lui qui était parvenu à faire de sa passion précoce sa profession, et avec quel succès. Il voulut longtemps croire que les maquillages spéciaux pourraient davantage que les créatures robotisées (les animatroniques) échapper à l’emprise si manifeste du virtuel – le robot pour le cafard géant de MEN IN BLACK, vendu aux enchères, n’avait pas été utilisé, sous le prétexte d’un changement conceptuel tardif qui démontre une fois de plus le manque de conscience professionnelle des producteurs de films fantastiques velléitaires qui versent à présent dans l’impréparation, comme le souligne Rick BAKER; cependant, son travail sur le loup-garou de THE WOLFMAN, victime des ciseaux de Benicio del TORRO au profit du virtuel là encore, comme on l’avait aussi évoqué à l’époque pour les lecteurs, avait commencé à lui prouver qu’aucun effet spécial n’était à l’abri de cette véritable épidémie de pixels ravageant tout sur son passage, et il faut effectivement ajouter que dernièrement, une nouvelle mouture de LA BELLE ET LA BÊTE s’était passée de maquillage pour représenter le protagoniste monstrueux à l’écran. Rick BAKER a pris sa décision après un constat implacable : pour cause de concurrence par le virtuel, on ne faisait plus appel au studio qui avait abrité l'effervescence nécessitée par des films comme LE GRINCH (HOW THE GRINCH STOLE CHRISTMAS), GREMLINS 2, LA NOUVELLE GENERATION (GREMLINS 2 : THE NEW BATCH) ou LA PLANETE DES SINGES (PLANET OF THE APES) que pour des pièces infimes comme un faux nez, et il s'est ainsi aperçu qu'entretenir en été la climatisation de près de 5600 mètres carré lui coûtait plus que ce que rapporterait le travail qu'effectuait ainsi pour un film un unique salarié façonnant de fausses dents (entretien original : http://www.vice.com/read/legendary-rick-bakers-retirement-auction-marks-the-end-of-the-non-cgi-era-888).

"Oh non, pas Rick Baker!!!.. Je ne veux pas croire que même lui soit contraint de mettre la clé sous la porte...."


 
Rick BAKER dans les derniers moments de sa gloire, recevant un Oscar accueilli avec une expression montrant qu'il a durablement été marqué par son travail sur LE LOUP-GAROU DE LONDRES, et se voyant décerner le 30 novembre 2012 une étoile sur Hollywood Boulevard, n'oublie pas de remercier chaleureusement son mentor, le très sympathique maquilleur Dick SMITH, disparu le 31 juillet 2014 (voir hommage en ces pages dans l'article du 2 août 2014).

 
Rick BAKER également doublement honoré le 30 novembre 2012 par Le Livre des Records, pour avoir obtenu le plus d'Oscars, et pour avoir été le plus souvent sélectionné pour la catégorie du meilleur maquillage.

La décision de Rick BAKER de mettre un terme à son activité n’exclue évidemment pas des raisons secondaires; à 64 ans, il a derrière lui une carrière bien fournie et il est vrai que dans ses dernières années, le grand Stan WINSTON lui-même travaillait de moins en moins dans son atelier, occupé par la direction de son studio à superviser ainsi qu’à obtenir des contrats prestigieux – ce qui n’avait d’ailleurs pas empêché Rick BAKER de finalement reprendre la main pour le remake de LA PLANÈTE DES SINGES (THE PLANET OF THE APES) lorsque le projet était finalement revenu au réalisateur Tim BURTON. Il arrive un moment où après avoir mis longtemps au premier plan sa passion, on peut avoir envie de passer davantage de temps avec ses proches. Cependant, des passionnés mettent rarement un terme définitif à leur activité pour ce seul motif; le maître de l’animation image par image Ray HARRYHAUSEN, qui avait mis en avant cette raison lorsqu’il prit sa retraite, avait en réalité, comme on l’avait évoqué dans le long hommage qui lui fut consacré, tenté pendant des années de monter de nouveaux projets, même sans l’aide de son producteur attitré Charles SCHNEER, et avait même envisagé à défaut une contribution pour le petit écran, espérant notamment y retranscrire L’ODYSSÉE d’HOMÈRE. De la même manière, même si des créateurs de monstres célèbres comme Rob BOTTIN (THE THING, TOTAL RECALL) et CHRIS WALAS (GREMLINS, LA MOUCHE (THE FLY) de David CRONENBERG ) souhaitaient s’affranchir quelque peu des effets spéciaux notamment en se tournant vers la mise en scène ( le premier voulait réaliser le projet FREDDY CONTRE JASON – le tueur de la série de film LES GRIFFES DE LA NUIT (NIGHTMARE ON ELM STREET) affrontant celui des films VENDREDI 13 (FRIDAY THE 13TH) tandis que le second a dirigé LA MOUCHE 2 (THE FLY 2) – ce qui d’ailleurs n’empêcha pas pour sa part Stan WINSTON, après avoir réalisé LE DEMON D’HALLOWEEN (PUMPKINHEAD) et UN GNOME NOMMÉ GORN (A GNOME NAMED GORN), de revenir aux effets spéciaux, des considérations professionnelles liées notamment à l’emprise des trucages virtuels ne peuvent naturellement pas être étrangères à leur décision de mettre fin à leur vocation, à fortiori lorsqu’il s’agit de fortes personnalités, aimant être leur propre maître d’œuvre et étant peu enclines à dépendre de l’arbitraire de cinéastes et producteurs peu connaisseurs des effets spéciaux et bien peu respectueux de ceux qui les créent, n’ayant pas le moindre scrupule à couper au dernier moment la création dans laquelle ils ont investi toute leur créativité et leur énergie, ou pour le moins à les faire retoucher par les infographistes au point d’effacer pratiquement toute trace de leur art.

Comme beaucoup de passionnés de maquillage spéciaux, Rick BAKER avait commencé très tôt à s’exercer en solitaire; ses parents se souviennent qu’il s’enfermait durant des heures dans sa chambre, et qu’ils ne savaient jamais sous quelle apparence monstrueuse il allait finalement ressortir, sous l’aspect d’une momie ou d’un gorille. Il est apparu dans un film parodique amateur, THE NIGHT TURKEY, réalisé par William MALONE - qui deviendra connu pour ses films de monstres à petit budget comme SCARED TO DEATH et CREATURE (film cité dans l’hommage à Michael McCRACKEN) avant d’œuvrer sur un projet inabouti inspiré par GIGER comme évoqué dans l’article consacré à ce dernier suite à sa disparition.

Le jeune Rick BAKER et certains de ses premiers travaux de maquillage.

Rick BAKER entouré de masques - celui de gauche est inspiré du centaure à l’œil unique du VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD.

Il conçut des costumes pour un certain nombre de films de série B, le premier étant pour OCTAMAN en 1971, l’histoire d’un monstre mi-pieuvre mi-humain engendré par la radioactivité, dont le tournage fut compliqué par la chaleur du désert qui craquelait le latex, puis l’anthropoïde velu de la comédie SCHLOCK de John LANDIS (1973), premier d’une grande série de primates, avant de concevoir l’effrayant bébé mutant du MONSTRE EST VIVANT (IT’S ALIVE) de Larry COHEN.

Bien avant l'Homme-douve vu dans un épisode de la série AUX FRONTIERES DU REEL (X-FILES), il y'eut l'Homme-pieuvre d'OCTAMAN. Il est de bon ton de rire du monstre, mais vu de dessous, il est quand même plutôt inquiétant.

Un bébé mutant qui cause bien des tracas dans la série de films de Larry COHEN- créateur de la série LES ENVAHISSEURS (THE INVADERS), amenant un questionnement difficile sur la notion d'humanité.

Grand admirateur de Dick SMITH qui fut l’un des premiers à expliquer ses secrets aux amateurs – il avait été précédé par William TUTTLE - Rick BAKER parvint à le rencontrer et devint son assistant; il fut chargé de la création du mannequin capable de tourner la tête à 360 degré comme doublure de Linda BLAIR pour la scène de L’EXORCISTE (THE EXORCIST) de William FRIEDKIN (1973), dans laquelle son personnage présente d’effroyables stigmates de possession.

Rick BAKER continue dans la seconde partie de la décennie 1970 de se partager entre petits budgets et grandes productions. Il œuvre sur les effets spéciaux de SQUIRM (1976) représentant des victimes humaines dont le visage est attaqué par des vers marins subitement anthropophages qu’on voit ramper sous la peau et sur l’effroyable liquéfaction de l’infortuné astronaute de THE INCREDIBLE MELTING MAN (1977). Par ailleurs, il est recruté par le producteur Dino de LAURENTIIS pour concevoir le costume de singe du remake de KING KONG, dont Carlo RAMBALDI conçoit les mécanismes d’animation du visage, et que le maquilleur endosse lui-même, souffrant du port des lentilles. L’expérience lui laissera une expérience assez amère, car il n’est pas autorisé à lui conférer l’attitude d’un véritable gorille, le monstre étant censé agir davantage comme un humanoïde primitif, et, outre des relations peu aisées avec Carlo RAMBALDI dues notamment à l’absence de langue commune entre l’Américain et l’Italien, il voit dans le générique sa participation réduite à la portion congrue et ne fait pas partie des membres de l’équipe honorés par un Oscar.

Tournage du remake de KING KONG prisonnier de la cale du navire pétrolier; par la grâce de la photographie et du montage, il apparaîtra titanesque à l'écran.

Rick Baker sous le costume de Kong, mais la couronne et les honneurs ne furent pas pour lui.

Sur une autre grande production des années 1970, LA GUERRE DES ÉTOILES (STAR WARS) de George LUCAS, Rick BAKER est appelé en renfort pour augmenter le nombre de masques d’extraterrestres devant apparaître dans la séquence de la taverne interstellaire connue sous le nom de « Cantina Band » au côté de ceux déjà conçus par le maquilleur britannique Stuart FREEBORN (voir hommage à ce dernier – ainsi que celui sur Dale KUIPERS, autre contributeur).

Une des réalisations les plus époustouflantes de Rick BAKER est la transformation du LOUP-GAROU DE LONDRES (AMERICAN WEREWOLF IN LONDON). Le projet de John LANDIS ayant été un temps suspendu, Rob BOTTIN, le jeune assistant de Rick BAKER qui, encore mineur, lui avait officieusement apporté son renfort sur KING KONG et LA GUERRE DES ÉTOILES, accepta de créer des loups-garous pour HURLEMENT (THE HOWLING) de Joe DANTE, tandis que le premier était finalement mis en production. Rick BAKER ne pardonna jamais au jeune homme à qui il avait donné sa chance d’avoir utilisé les techniques qu’il lui avait enseignées pour concevoir un loup-garou concurrent du sien, et Rob BOTTIN ne vint ainsi pas écouter l’hommage que Rick BAKER consacra à Dick SMITH suite à sa disparition, à la différence de l’immense majorité des maquilleurs d’effets spéciaux qui tenaient à être présents, alors qu’on le vit par contre à la soirée commémorative de BLADE RUNNER, classique des années 1980 auquel il n’avait pas pris part - une autre rupture plus intime marquera Rick BAKER lorsque son épouse Elaine le quittera après dix ans de vie commune pour son interprète favori Peter ELLIOTT avec lequel il travaillait en osmose pour donner vie à ses singes.

 
Préparation d'un plan pour la transformation du loup-garou de Londres utilisant un faux plancher dissimulant l'acteur David McNAUGHTON (procédé également utilisé pour l'extraction du parasite interne d'ALIEN hors du corps de John HURT et une métamorphose de THE THING impliquant l'acteur Charles HALLAHAN), puis le très efficace résultat à l'écran en dessous.


vidéo montrant la préparation des scènes avec le loup-garou sous sa forme complètement animale, incluant un plan coupé.

En dépit de la compétition inévitable avec HURLEMENT, LE LOUP-GAROU DE LONDRES reste particulièrement saisissant, tant rien n’est laissé dans l’ombre de la métamorphose qui transforme un jeune Américain en bête velue féroce. Mais ce n’est pas le seul coup d’éclat de la longue carrière de Rick BAKER, passionné par les gorilles, qui a consacré une part importante de sa carrière à s’efforcer de concevoir le « singe parfait », la restitution la plus réaliste possible à l’écran de ce proche parent de l’homme, qu’il voulait déjà réaliser à l’occasion du remake de KING KONG de John GUILLERMIN en 1976. Outre ce dernier, Rick BAKER s’est chargé des costumes de simiens qui apparaissent dans THE THING WITH TWO HEADS en 1972, THE INCREDIBLE SHRINKING WOMAN en 1981, GREYSTOKE (THE LEGEND OF TARZAN, LORD OF APES) en 1984, de l’homme singe hypothétique appelé « Bigfoot » de HARRY AND THE HENDERSONS en 1987, dont il se montrait particulièrement fier en raison de la variété de ses mouvements faciaux obtenus mécaniquement, des australopithèques de THE MISSING LINK en 1988, du gorille de BÉBÉ EN VADROUILLE (BABY’S DAY OUT) en 1993, du gorille géant du remake de MIGHTY JOE YOUNG en 1993 dont il existe aussi une version robotisée géante, et des nombreux protagonistes du remake de LA PLANÈTE DES SINGES par Tim BURTON en 2001, ne laissant faire ses preuves en la matière à son concurrent Stan WINSTON, à qui ce dernier projet a échappé quand son copain l’acteur Arnold SCHWARZENEGGER s’en est retiré, que sur CONGO. S’il fallait démontrer que Rick BAKER est bien parvenu à créer le « singe parfait », il suffirait pour s’en convaincre de visionner le film consacré à l’anthropologue Diane FOSSEY, GORILLES DANS LA BRUME (GORILLAS IN THE MIST) en 1988, en constatant l’adéquation totale de ses créations avec les vues des vrais animaux présentés à l’écran en alternance, la différence entre les séquences étant tout à fait indiscernable à l’écran (pour davantage de détails sur les singes de Rick BAKER, lire l’article : « A la recherche du singe parfait » de mai 2013, ainsi pour les anglophones que cet article bien documenté : http://www.puppeteers.org/news/blog/the-best-gorilla-puppets-and-suits-that-nobody-knew-they-saw/).

Rick BAKER mettant la dernière touche au costume très perfectionné du Bigfoot d'HARRY AND THE HENDERSONS,interprété par Kevin Peter HALL (PREDATOR); après sa brouille avec Peter ELLIOTT, Rick BAKER fera apppel à d'autres interprètes pour incarner ses personnages simiens, notamment John ALEXANDER, l'autre grand spécialiste en la matière (voir l'article "A la recherche du singe parfait").

La tête robotisée (ainsi qu'un bras) pour la version grandeur nature du gorille de MIGHTY JOE YOUNG ( l'original avait été animé image par image par Ray HARRYHAUSEN, qui fait une courte apparition parmi la distribution du remake).

Rick BAKER était aussi revenu aux loups-garous avec WOLF de Mike NICHOLS puis avec THE WOFMAN évoqué plus haut. En matière de créatures à fourrure, il avait aussi conçu le personnage de RATBOY en 1986, le masque léonin porté par l’acteur Ron PERLMAN de la série LA BELLE ET LA BÊTE ( THE BEAUTY AND THE BEAST) initiée l’année suivante, et les virevoltantes créatures de GREMLINS 2 : THE NEW BATCH de 1990, reprenant le flambeau de Chris WALAS à qui on devait les personnages du film original. Il avait aussi en 1982 donné corps aux visions fantasmatiques dérangeantes de David CRONENBERG dans VIDEODROME (le poste de télévision organique, le pistolet fait de chair, l’ouverture verticale sur le ventre de Max Renn (James WOODS) devenu une sorte de magnétoscope vivant), mais avait décliné la proposition du réalisateur pour LE FESTIN NU (THE NAKED LUNCH) en raison de la connotation sexuelle des effets spéciaux, désireux de ne pas rééditer le « vagin abdominal » arboré par James WOODS, alors qu’il était devenu père de famille (ce qui ne l'empêchera pas pour un gag d'une finesse relative de doter un humanoïde de deux gonades sur le menton pour MEN IN BLACK 2).

 
Un Gremlin de GREMLINS 2.

Néanmoins, Rick BAKER ne fut pas mécontent, après être parvenu à remporter le défi du « singe parfait », de se diversifier en concevant nombre de créatures extraterrestres pour MEN IN BLACK, même si le monstre final tout comme le clandestin du prologue lorsqu’il tente de s’échapper, ont été en définitive remplacés arbitrairement par des images de synthèse. Sur la suite, ni le ver géant ni la forme végétale de Séléna (Lara Flinn BOYLE) ne sont malheureusement créés par le moyen d’effets spéciaux concrets, mais le studio de BAKER conçoit cependant différents êtres pittoresques, tout comme dans le troisième volet, même si celui-ci, profusion d’images créées par ordinateur, le cantonne principalement aux costumes d’humanoïdes, de même que sur HELLBOY (2004), le Béhémoth n’étant qu’une création numérique. Dans un registre plus comique, Rick BAKER a la responsabilité de faire grossir démesurément Eddie MURPHY dans LE PROFESSEUR FOLDINGUE (THE NUTTY PROFESSEUR) en 1996.

Rick BAKER entourée des masques de MEN IN BLACK 3 (le poisson vu dans la cuisine a quant à lui déjà eu l'honneur de figurer en ces pages au titre de la photo-mystère).




Documentaire consacrée à Rick BAKER, "Le métamorphoseur" par la série « La magie des effets spéciaux » (Movie Magic) de Don SHAY évoquant notamment MEN IN BLACK; cependant, contrairement à ce que pourrait laisser accroire le documentaire, certaines créatures ne sont pas sorties du studio de Rick BAKER mais de ceux de KNB, comme les petites créatures rampantes et les standardistes, et de XFX de Steve JOHNSON, comme la créature à aspect de limace géante. On peut aussi y voir notamment la manière dont des poches gonflables permettent à un personnage de gonfler instantanément, séquence hilarante issue des coulisses du PROFESSEUR FOLDINGUE.

 L'entrée gothique du studio de l'ancien studio Cinnovation de Rick BAKER.

 Comme Stan WINSTON, Rick BAKER avait consacré un partie de son studio à un musée présentant ses créations; ici le personnage de Joe tenant en respect un policier et derrière le Grinch qui déteste Noël.
 
d'autres photos du défunt studio de Rick BAKER sur ce site, et vidéo, ci-dessous :  http://www.thevine.com.au/entertainment/news/men-in-black-3s-rick-baker-i-just-beat-the-crap-out-of-him-with-it-he-was-really-screaming-20120524-226124



 Hommage récent lors du Festival Monterpalooza à Rick BAKER, reproduit sous forme de mannequin réaliste le représentant en train de déguiser David McNAUGHTON en lycanthrope pour LE LOUP-GAROU DE LONDRES (AMERICAN WEREWOLF IN LONDON) de John LANDIS.

Quand on se contemple soi-même, c'est souvent que la destinée touche à sa fin (avec l'acteur du LOUP-GAROU DE LONDRES David McNAUGHTON).

Rick BAKER déclare qu’il va devenir principalement consultant sur des films ; on sait comment cela s’est terminé avec Rob BOTTIN qui avait ainsi été consultant sur MIMIC car les producteurs avaient souhaité accoler à l’équipe de Rick LAZARRINI un nom prestigieux pour le générique. Il a par la suite rapidement cessé de créer des monstres. La manière dont l’industrie hollywoodienne traite les noms les plus révérés des effets spéciaux ( Rob BOTTIN avait été renvoyé d’UN CRI DANS L’OCEAN (DEEP RISING) en raison de son perfectionnisme au bénéfice d’un monstre créé à 100% par ordinateur ! ) ne fait pas honneur à ses nouveaux maîtres…

 
Le cafard extraterrestre géant de MEN IN BLACK, inutilisé, sort du studio emballé de manière à être livré en bon état à l'acquéreur.

Le fauteuil du Maître, désormais vide, encore une sommité des effets spéciaux évincé par cette véritable épidémie des trucages infographiques.

Le départ forcé de Rick BAKER signale de manière évidente que l’emprise des images générées par ordinateur se fait bien au détriment des effets spéciaux physiques. La bande annonce de la nouvelle mouture de JURASSIC PARK, JURASSIC WORLD, évoqué dans l’article précédent n'avait, comme celle de la préquelle de THE THING, laissé aucun doute à ce sujet. Quelques studios résistent heureusement encore à cette pression, tels KNB fx, Amalgamated Dynamics qui a réussi à produire son propre film, HARBINGER DOWN, grâce à la souscription publique, le studio de Vincent GUASTINI, et Steve JOHNSON qui, après avoir quitté le métier comme on l’avait signalé dans l’article « Les derniers créateurs déclarent forfait », et tenté de faire publier un roman, découvrant que sa notoriété ne le servait guère hors de son domaine professionnel, relève le défi en ayant le mois précédent ouvert son propre atelier. Nous ne pouvons que dire : « tenez bon ! », ils sont assurés de toujours trouver ici un soutien inconditionnel.


Que nos amis créateurs d'effets spéciaux ne nous reprochent pas d'alimenter le pessimisme à l'endroit des effets spéciaux traditionnels, bien que sans illusion quant à la manière dont les producteurs les malmènent et les édulcorent, on ne manque jamais ici de souligner les éléments plus encourageants, comme la réouverture d'un atelier par Steve JOHNSON, surplombé par l'iconique fantôme vert Slimer de S.O.S FANTÔMES (GHOSBUSTERS) auquel il a donné vie dans sa jeunesse (photo du haut).

Historique de la carrière de Rick BAKER (mais les liens vers les photos sont désactivés) :
http://www.horreur.net/dossier/rick-baker-itineraire-d-un-surdoue-41299
 
La création de singes par Rick BAKER a déjà été évoquée plus en détail en ces pages dans les articles suivants :
http://creatures-imagination.blogspot.fr/2012/08/cetait-le-pere-de-et.html   ( le remake de KING KONG)
http://creatures-imagination.blogspot.fr/2013/05/a-la-recherche-du-singe-parfait.html



DRACULA aussi déposé sa cape.

 
Qui ose défier le prince des ténèbres.. "Are you talking to me?!.."

L’acteur britannique Christopher LEE s’est éteint le 7 juin 2015. Il était mondialement célèbre pour avoir incarné le Comte Dracula pour la société de production anglaise la Hammer, déjà évoquée à l’occasion de la disparition d’un de ses principaux scénaristes Jimmy SANGSTER.

D’abord engagé au côté de la Finlande contre l’Union soviétique en 1941, il participe dans le service du renseignement à la lutte contre les Allemands en Afrique du Nord puis participe à la dénazification en Europe. Devenu acteur, il peine à s’imposer en raison de sa grande taille qui le cantonne à des rôles secondaires jusqu’à ce que cette caractéristique devienne un atout dans le domaine du fantastique, lui permettant d’obtenir l’interprétation du monstre de Frankenstein pour le remake de la Hammer FRANKENSTEIN S’EST ÉCHAPPÉ (FRANKENSTEIN MUST BE DESTROYED) en 1957. En dépit de l’intention de Terence FISHER d’humaniser la créature, Christopher LEE incarne un pantin muet dont l’épiderme grumeleux (la Hammer n’ayant pas obtenu les droits l’autorisant à s’inspirer du maquillage conçu par Jack PIERCE pour transformer Boris KARLOFF dans la fameuse version de James WHALE) le rend peu expressif, ce qui n’est pas en contradiction avec le titre qui fait du Docteur Frankenstein joué par Peter CUSHING (avec qui il avait déjà tourné une adaptation télévisée d’HAMLET de William SHAKESPEARE) le vrai monstre du film, pervers et cynique. L’année suivante, il retrouve son partenaire dans LE CAUCHEMAR DE DRACULA, interprétation puissante combinant le maintien altier du personnage aristocratique avec la sauvagerie et une impression de puissance incoercible lorsqu’il révèle sa nature de vampire. Contrairement à son prédécesseur Bela LUGOSI qui affirmait s’identifier totalement au Comte Dracula au point de dormir dans un cercueil, Christopher LEE disait n’avoir reprit de manière récurrente son personnage de vampire que pour que le reste de l’équipe ne se retrouve pas au chômage.. Sa haute silhouette a tout naturellement endossé la reprise du rôle titre du remake de LA MOMIE, LA MALEDICTION DES PHARAONS (CURSE OF THE MUMMY) qu’avait incarné de manière plus mélancolique Boris KARLOFF dans l’original. Comme Peter CUSHING qui avait joué dans L’ILE DE LA TERREUR (ISLAND OF TERROR), il a aussi retrouvé son partenaire ainsi que le metteur attitré de la Hammer, Terence FISHER, pour la société concurrente Planet sur NIGHT OF THE BIG HEAT, dans lequel ils tentent de s’opposer à des extraterrestres d’aspect protoplasmique organisant le réchauffement climatique de notre planète pour en faire leur nouveau monde.

 
Un extraterrestre de NIGHT OF THE BIG HEAT voulant augmenter la température de notre globe; quelques années plus tard, ceux de la série LES ENVAHISSEURS (THE INVADERS) aspiraient à en faire un monde liquide; quelle manie ont ces visiteurs de chercher à nous imposer leur mode de vie..!

Christopher LEE était aussi ami avec l’animateur Ray HARRYHAUSEN, ayant été un temps son voisin lorsque le créateur d’effets spéciaux s’était établi en Angleterre. Si l’acteur a interprété à trois reprises le rôle de Sherlock Holmes et celui, plus ambigu, de RASPOUTINE, sa carrière l’a principalement conduit à multiplier les rôles de méchant dans les films d’horreur italiens inspirés de la Hammer pour laquelle il avait tourné, dans JAMES BOND, ou encore dans GREMLINS 2 dans le rôle d’un expérimentateur sadique.

Christopher LEE (à gauche en noir) et Ray HARRYHAUSEN, séparés par le créateur de magazines Forrest J. ACKERMAN s'apprêtant à se prêter à une séance de moulage dans les célèbres studios de fabrication de masques d'Halloween de Don POST.

Désireux d’être également reconnu par le jeune public, l’acteur accepta de tourner dans de grandes productions récentes, notamment la nouvelle trilogie de LA GUERRE DES ÉTOILES (STAR WARS) de George LUCAS, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX (LORD OF THE RINGS) ainsi que THE HOBBIT. Une volonté de plaire à un large public qui n’est pas méprisable mais il est vrai que voir Christophe LEE se battre à l’épée laser avec un Yoda dessiné à l’ordinateur est un autre forme de cinéma…

Autres disparitions récentes, l'acteur Patrick McNEE, incarnation du flegme britannique (ce qui ne l'empêchait pas de reconnaître avoir conçu dans sa jeunesse une passion pour la pornographie et sa diffusion qui lui valut son exclusion des écoles religieuses) et interprète iconique de la série CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR (THE AVENGERS) qu'on avait vu à l'occasion affronter robots tueurs, plante extraterrestre meurtrière et rat gigantesque; il avait aussi tourné avec Leslie NIELSEN dans la comédie de science-fiction THE CREATURE WASN'T NICE et incarné le chef des loups-garous dans HURLEMENT (THE HOWLING). Il s'est éteint en Californie le 25 juin 2015.

 

Le compositeur James HORNER a quant à lui péri dans son avion de tourisme le 22 juin 2015. Compositeur de la musique de TITANIC, qui avait eu l'idée discutable de recruter Céline DION pour faire du thème principal une chanson - amorçant la tendance visant à remplacer la musique de film par des "tubes" à la mode, il avait dans ses jeunes années illustré musicalement certains films fantastiques et de science-fiction comme WOLFEN, LES MERCENAIRES DE L'ESPACE (BATTLE BEYOND THE STARS), LES MONSTRES DE LA MER (HUMANOIDS FROM THE DEEP), STAR TREK 2 THE WRATH OF KAHN, STAR TREK 3 THE SEARCH OF SPOCK, BRAINSTORM, KRULL, COCOON, ALIENS ou encore WILLOW - avant d'être plus récemment engagé pour AVATAR, mais ceci est un autre genre de science-fiction...



mardi 16 juin 2015

UN SEUL "VRAI DINOSAURE" DANS JURASSIC WORLD !


Les spécialistes des effets spéciaux de Legacy fx (héritier des studios de feu Stan WINSTON) ont du batailler ferme pour que les responsables du quatrième volet de la série JURASSIC PARK, intitulé JURASSIC WORLD, puissent être autorisés à concevoir une portion robotisée de dinosaure, en l’occurrence le cou et la tête d'un brontosaure. Et encore peut-on noter que la sculpture a été réalisée d'après un modèle numérisé (depuis plusieurs années, les sculptures sont souvent créées par un laser d'un modèle à partir d'un modèle informatisé - ce qui conduit les connaisseurs à estimer que le détail de la peau est moins réaliste que s'il avait été façonné directement par les sculpteurs eux-mêmes à partir de la glaise comme cela se pratiquait auparavant).

Un contact charnel avec un dinosaure, un Brontosaure à la peau plissée - le seul de tout JURASSIC WORLD.
 
Tous les autres dinosaures, à la manière des singes des dernières version de LA PLANÈTE DES SINGES, sont des animations numériques, comme on pouvait le craindre - d'autant que le concepteur des effets animatroniques des trois premiers films, Stan WINSTON et son studio, ont depuis disparu (voir hommage sur l'ouverture de ce blog). Aux modèles concrets animés par de grands artistes se substituent donc des modèles informatiques créés par une foule anonyme d'infographistes lesquels, quelque soit leur implication et leur savoir-faire, ne peuvent aussi bien retranscrire à l'écran des animaux disparus que ne le rendent possible leur recréation par le moyen de robots réalistes.


"Monsieur Hammond, combien avez-vous créé de dinosaures avec tout votre argent pour ce nouveau parc? Seulement UN dinosaure! Et tous les autres sont juste des animations graphiques par ordinateur ? Hmmm, c'est un parc à dinosaures sans dinosaures, alors..!"

 
"Je ne peux croire qu'ils ont produit un film de la série JURASSIC PARK ne faisant pratiquement pas appel à des dinosaures robotisés!"
 
 
"Et les foules se précipitent en masse dans les cinémas pour le voir, comment est-ce possible ?"

Les décors de JURASSIC WORLD sont eux-mêmes pour leur grande majorité des créations numériques, aussi, en dépit de leur esthétique, le film se rapproche finalement plus d'"un dessin animé réaliste" dans lequel on aurait inséré des acteurs.

Les thuriféraires du modernisme feront valoir que le public se rue en masse dans les salles pour le visionner ; c'est d'une part oublier qu'une partie importante des budgets des films est consacré à la promotion (rappelons qu'AVATAR qui a coûté 237 millions de dollars, s'est vu de surcroît gratifié de 150 millions de dollars pour assurer sa publicité, on imagine ce que cette somme faramineuse aurait pu engendrer si elle avait été convertie en décors et créatures réalistes); et d'autre part que les spectateurs vont voir par nature ce qu'on leur propose et qu'ils n'ont plus guère d'autre choix, à charge pour ceux qui sont attachés aux films tels qu'on les entend traditionnellement de garder leur argent pour financer les projets qui leur sont fidèles (voir à ce sujet l'article de novembre 2015 "Le nouveau cinéma fantastique hors d'Hollywood?": http://creatures-imagination.blogspot.fr/2014/11/le-futur-de-lanimation-hors-dhollywood.html).

La tête d'un reptile volant primitif, un Dimorphodon, sculpté par l'équipe de Legacy Fx ; malheureusement, cette superbe création n'apparaît pas directement dans le film, n'étant destinée qu'à être scannée et retouchée par ordinateur.


 
Si la séquence de l'attaque du Mosasaure avait été réalisée par des effets spéciaux concrets, sans doute eut-elle ressemblé à ces vues de cette très belle figurine de la collection Sideshow, dont les détails sont très soignés et permettent même de reconnaître quelque parenté entre le monstre marin éteint et les varans, dont il est un proche cousin.

 Il est d'ailleurs pour le moins paradoxal que Steven SPIELBERG qui produit ce nouveau volet presque intégralement en images de synthèse déclare régulièrement qu'Hollywood s'expose à des déconvenues car le public va finir "par se lasser des images de synthèse et revenir vers des films avec des effets spéciaux concrets filmés avec un éclairage direct"; certains d'entre nous n'ont pas attendu plus longtemps que le premier film pour s'en lasser...


Hélas, la déviance est ancienne, la saga JURASSIC PARK retranscrivant de manière très édifiante le processus fatal qui a amené la fin des créatures concrètes à l'écran. Le premier film est célèbre pour avoir remplacé par des séquences agencées par ordinateur l'animation image par image de Phil TIPPETT, digne héritier de Ray HARRYHAUSEN, en dépit des tests d'animation très convaincants qu'il avait effectués sur le film, notamment pour la marche du tyrannosaure; néanmoins, le film comportait encore nombre de versions robotisés grandeur nature réalisées par l'équipe de Stan WINSTON. Pour la première suite, LE MONDE PERDU (THE LOST WORLD), la part du virtuel s'est accrue, le stégosaure mécanique adulte n'ayant pas eu l'honneur de l'écran, seules des versions infographiques des spécimens adultes figurant dans la scène, comme pour celle de la poursuite des dinosaures par l'équipe du neveu de Hammond; dans JURASSIC PARK 3, une version grandeur nature des deux prédateurs géants fut construite, mais la part du virtuel était importante, avant de conduire à l'éviction pratiquement totale des modèle concrets dans le dernier opus, JURASSIC WORLD. Ainsi, le reptile volant de la volière de JURASSIC PARK 3, incarné par un interprète dans un costume remarquable, n'a pour ainsi dire pas été utilisé, au profit d'une version virtuelle. La vidéo ci-jointe montre le réalisme stupéfiant de cette création filmée dans les studios de Stan Winston pour un essai malheureusement sans suite.


 
Pour représenter un reptile volant, on peut utiliser un modèle mécanique grandeur nature, ou bien une figurine animée image par image, comme celle de ce court métrage de Mark SULLIVAN (HOUSE 2, THE BLOB, ROBOCOP 2) intitulé MISS BURMA; là encore, on appréciera le réalisme de l'épiderme de l'animal, rien ne vaut décidément les vrais modèles en trois dimensions.*




Le créateur a aussi réalisé une vidéo qui retrace la création de la séquence, l'animation seule du ptérosaure suivie de son intégration dans la séquence avec l'actrice, qui ne peut être visionnée que sur la page de Mark SULLIVAN : https://vimeo.com/20431648.

Ne cherchez pas ailleurs, vous ne verrez nulle part que sur cette page de reconstitutions plus proches de ce qu'ont pu être les véritables reptiles volants qui emplissaient les cieux au temps de l'ère mésozoïque. 

* Une conférence est donnée le vendredi 26 juin 2015 en direct sur internet par les créateurs des robots géants de JURASSIC PARK : inscription pour 5 euros avant le 21 juin, 10 euros après : http://bit.ly/JurassicPartyFB


samedi 6 juin 2015

SCIENCE-FICTION DANS LE NORD DE LA FRANCE..?


La nappe de boue à Epenancourt, dans le département de la Somme, consécutive à l'orage du 5 juin 2015 n'est pas sans rappeler de manière irrésistible l'effrayante créature immémoriale surgie des profondeurs de la terre dans le classique de la Hammer écrit par Jimmy Sangster (auquel on a rendu hommage lors de sa disparition) X THE UNKNOWN* (1956)...!

Espérons que ce genre d'évènement favorisé par les changements climatiques ne deviendra pas plus fréquent, l'épouvante est plus appréciable quand elle demeure cantonnée à l'écran.

                                                                       La réalité.



Le monstre de X THE UNKNOWN, une forme d'énergie primordiale qui sème sa radioactivité mortelle au travers de la coulée de boue qui l'abrite, consumant les infortunés qui croisent sa route..

Rien n'arrête le monstre créé par le concepteur d'effets spéciaux Leslie BOWIE.


* Les amateurs de la série LE PRISONNIER pourront reconnaître dans la distribution Leo McKERN qui fut le dernier "Numéro 2" de la série et qu'on retrouvait dans l'épilogue montrant enfin le célèbre captif interprété par Patrick McGOOHAN retrouver sans doute définitivement cette fois son domicile londonien où il avait été enlevé.