Seconde partie de la célébration de ce chef-d'oeuvre du cinéma pour la trentième année de sa sortie.
Une véritable usine à monstres
Sculpture de la tête de Norris par Will WHITTEN
( l'orifice est prévu pour l'insertion d'une patte ).
La collaboration entre le maquilleur Rob BOTTIN et le dessinateur Mike PLOOG afin de définir les différentes apparences de la Chose se poursuivit tout au long de la production, d'avril à fin octobre 1981, alors même que certains effets spéciaux étaient déjà en train d'être filmés, et le travail conceptuel se prolongea encore lorsque Mentor HUEBNER fut appelé pour remplacer le dessinateur attendu sur SUPERMAN 3. Rob BOTTIN disposait d'une équipe de 40 personnes. Des rivalités se firent jour entre l'équipe et deux jeunes spécialistes de la préparation du latex venus du studio de Tom BURMAN (LA FÉLINE), son propre fils Rob et son ami Vincent PRENTICE, et la paranoïa dépeinte par le film sembla atteindre le groupe, Rob BOTTIN veillant à ce que le véritable aspect de la Chose demeure confidentiel, et interdisant aux artistes la prise de photographies de leur travail ( il semble que quelques uns aient malgré tout bravé la censure, comme en témoignent les deux photos rarissimes alors présentées en exclusivité à l'occasion du passage évoquant dans l'article "Les derniers grands créateurs déclarent forfait" la carrière de Rob BOTTIN ). Une fois le film terminé, Rob BOTTIN ira jusqu'à fracasser à coups de masse ses créations afin de préserver les secrets de fabrication du film, bien que reconnaissant que les effets spéciaux qu'il avait agencés n'utilisaient aucune technique réellement nouvelle, mais une combinaison de celles déjà connues, associant marionnettes à main, marionnettes à fil, animation par le truchement de cordes, radio-commande, systèmes pneumatiques ainsi qu'hydrauliques, et montage de scènes à l'envers. De la même façon, différents matériaux furent employés, de la fibre de verre pour les créations qui n'avaient pas à se mouvoir comme pour le cadavre norvégien distordu, de l'uréthane pour les tentacules flexibles, de la mousse de latex pour la plupart des manifestations, mais aussi en complément de la gelée de framboise, de la mayonnaise, du chewing-gum chauffé, de la crème de maïs, des crayons gras fondus et de l’épaississant alimentaire.
Rob BOTTIN n'aura pas ménagé ses efforts pour le film, partageant son temps entre la constante révision des différents concepts du monstre avec le scénariste Bill LANCASTER et les dessinateurs Mike PLOOG puis Mentor HUEBNER, donner son aval aux sculptures en cours de ses quarante collaborateurs à l'œuvre sur les différentes parties des monstres, sculpter lui-même certaines têtes sur le réalisme desquelles reposait la majeure partie de la crédibilité des manifestations, réfléchir au meilleur moyen de réaliser techniquement les trucages impliquant la Chose, et superviser le tournage des séquences d'effets spéciaux. Ne quittant plus le studio, travaillant jusqu'à 18 heures par jour, se nourrissant exclusivement de sodas et de barres chocolatées, Rob BOTTIN sera finalement hospitalisé pour surmenage.
Ce sont les différentes têtes du personnage de Norris (Charles HALLAHAN) qui ont personnellement occupé le plus Rob BOTTIN, voulant atteindre la perfection afin de conférer son plein impact à la séquence sans doute la plus surréaliste du film.
Ce sont les différentes têtes du personnage de Norris (Charles HALLAHAN) qui ont personnellement occupé le plus Rob BOTTIN, voulant atteindre la perfection afin de conférer son plein impact à la séquence sans doute la plus surréaliste du film.
L'activité intense contribua probablement à ce qu'un technicien oublie dans un coin des viscères d'animaux achetés à la boucherie, destinés à la scène d'autopsie durant laquelle Blair découvre que l'aspect extérieur effroyable du cadavre norvégien contraste avec son anatomie ordinaire, jusqu'à ce qu'une semaine plus tard, on finisse par localiser l'origine de l'odeur de putréfaction qui a envahi le studio et qu'on opte alors pour de faux organes..
Le terrifiant cadavre norvégien, la première monstruosité à apparaître dans le film, et aussi la seule à avoir fait le voyage jusqu'aux régions polaires, pour le tournage en Colombie britannique à Stewart, découverte autour de la station des Norvégiens dévastée par la première attaque de la Chose. On espère que la production avait prévenu le douanier qui aurait été éventuellement amené à inspecter la caisse de son contenu très impressionnant.. (document exclusif proposé par le site http://www.outpost31.com ) - une autre photo des coulisses alors présentée en ces pages en exclusivité peut être vue dans la partie consacrée à la carrière de Rob BOTTIN dans l'article de mars 2009 sur les créateurs de monstres victimes des images de synthèse.
La scène du chenil est chronologiquement la première séquence d'effets spéciaux du film. Dans la conception initiale de la scène, la révélation de la vraie nature du chien pourchassé par les Norvégiens s'effectuait graduellement. Le principal responsable des effets spéciaux mécaniques, Roy ARBOGAST, conçut un chien mécanique dont Bob WORTHINGTON avait créé le dispositif d'ouverture de la tête, l'animal se dépouillant de son apparence canine pour révéler sa vraie nature dans des tressautements spasmodiques frénétiques de plus en plus rapides, comme s'il était frappé d'une crise d'épilepsie. John CARPENTER se convainquit finalement que la scène serait encore plus saisissante si la tête du faux chien explosait brusquement, et cette mécanique complexe disparut ainsi du montage final - le réalisateur prendra plus tard une décision encore plus radicale sur un autre film, coupant pratiquement tous les monstres créés par le studio K.N.B. pour L'ANTRE DE LA FOLIE (IN THE MOUTH OF MADNESS).
Le chien créé par Roy ARBOGAST se contorsionnant tandis que sa tête s'ouvre, coupé par le réalisateur, est fugitivement aperçu dans une des bandes annonces du film.
Le chien suivant poursuivant le processus de métamorphose, également agencé par Roy ARBOGAST, n'a plus de tête, mais un orifice béant, et se trouve bientôt pourvu de tentacules et de six pattes arachnéennes, animation qui requiert 17 techniciens durant cinq jours, actionnant fils ainsi que câbles de commande mécanique, sous la supervision de Rob BOTTIN et John CARPENTER. Le montage à l'envers est utilisé pour la séquence dans laquelle un chien blessé est envahi par une grappe de tentacules. L'abondance de la gelée utilisée pour donner une allure gluante aux créatures rendait les manipulations difficiles, de même que la place réduite qui conduisait les animateurs à enrouler les câbles autour de leur propre corps.
La créature issue du faux chien recueilli dans l'avant-poste 31 dessinée par Mike PLOOG dans un extrait très rare du storyboard, sur un dessin conceptuel proche de l'apparence finale (en haut), sa concrétisation prête à tourner (au milieu), version en couleur publiée par nos amis de Practical effects group (la version en noir et blanc avait été ici présentée en exclusivité pour l'hommage à Rob BOTTIN), et le rendu à l'écran (en bas).
Rob BOTTIN se résout à faire appel à l'équipe de Stan WINSTON pour qu'elle réalise la première manifestation monstrueuse du chenil que découvrent les occupants de l'avant-poste 31 tirés de leur sommeil, le chien mutant au long cou qui se contorsionne au sein de la masse monstrueuse. Le responsable des effets spéciaux de maquillage évoquera ensuite l'évènement par boutade, en prétendant qu'après HURLEMENTS, il n'avait plus souhaité créer quelque chose qui ressemblât de près ou de loin à un chien, "même avec un poil orange ou s'il fait du patin à roulettes"... Le concept fut sculpté par James KAGEL dans son style caractéristique et Stan WINSTON en conçut le mécanisme, réalisé par Lance ANDERSON, qui avait contribué avec James KAGEL à la conception de la créature, et par Michiko TAGAWA, ancienne créatrice de marionnettes au Japon pour le théâtre de marionnettes Takeda engagée par le studio Stan Winston qui a disparue récemment. Le chien glabre au long cou est fondamentalement une marionnette, le cou et la tête étant animés par le bras et la main du manipulateur caché à l'intérieur du dispositif. Stan WINSTON s'assura du résultat durant deux jours de tournage avec Rob BOTTIN et le réalisateur, mais eut la grande élégance de demander à ce que son nom ne figure pas dans le générique en tant que concepteur d'effets spéciaux pour ne pas que le crédit accordé à Rob BOTTIN pour les effets spéciaux de maquillage du film en soit réduit, se contentant de la mention "remerciements particuliers à Stan WINSTON". James KAGEL sculpta aussi les deux bras en latex portés par Rob BOTTIN lorsque le conglomérat de la Chose en pleine évolution tente de s'échapper par le haut du chenil en défonçant le faux-plafond.
Modèle conceptuel du chenil avec la Chose-chien s'emparant d'un husky avec ses tentacules.
La Chose-chien, dont l'apparence finale est due à James KAGEL et Lance ANDERSON, à laquelle Michiko TAGAWA apporte la dernière touche au studio de Stan WINSTON.
Tournage sur le plateau en hauteur au studio Hartland d'Universal, avec la Chose-chien.
Mike PLOOG avait déjà envisagé l'animation de la créature au long cou avec le bras d'un marionettiste, base du procédé employé par Stan WINSTON pour lui donner vie.
La manifestation à l'écran.
C'est le sculpteur Ken DIAZ qui a eu l'idée pour la fin de la séquence du chenil de substituer à la manifestation dessinée par Mike PLOOG, sorte de bouche de lamproie au bout d'un pédoncule surgissant d'un côté de la Chose recouverte de substance poisseuse, une sorte de "chou" composé de douze langues de chiens assorties à la manière de pétales et garnies de rangées de canines.
La masse informe de la Chose par Mentor HUEBNER (en haut) et à l'écran.
L'excroissance agressive qu'utilise la Chose acculée pour menacer les hommes vue par Mike PLOOG ( en haut), sa sculpture par Ken DIAZ selon son propre concept (document rare vu sur Practical effects group, au milieu) et son apparition subite dans le film (en bas ).
Une autre version de la bouche avec des jambes par Mike PLOOG (en haut), avec un corps beaucoup plus volumineux que celui présenté dans la première partie de cet hommage, une seconde qui n'est presque qu'un corps globulaire portée par des pattes d'insectes, plus faciles à réaliser techniquement (au milieu), laquelle est assez similaire à la forme finale du monstre du chenil étudiée par Blair lors de l'autopsie de la monstruosité du chenil.
Création d'une seconde "Chose-chien" (haut), au crâne grand ouvert, qui s'est formée à l'intérieure de la Chose comme dans une gigantesque matrice ( source iconographique : Practical effects group ); en dessous, gros plan sur la tête telle qu'elle est visible à l'écran.
Autre contrefaçon de chien, présente dans un plan coupé dans lequel Blair expliquait avoir décelé une trace d'activité cellulaire résiduelle dans les corps brûlés dans le chenil. On voyait aussi Blair et Fuchs examinant un genre de tendon enroulé autour d'un chien, expliquant qu'ils n'étaient pas certains qu'il s'agisse bien de structures cellulaires - le script poussait plus loin le paradoxe en affirmant que cette partie invasive était "organique mais non cellulaire".
La perspective de la mort spectaculaire du premier Américain victime de la Chose, Bennings, ayant été écartée pour des raisons de faisabilité comme évoqué dans la première partie de l'article, Roy ARBOGAST conçut un mannequin à l'effigie de Peter MALONEY parcouru de quelques mouvements saccadés, puis l'acteur prit la relève, réapparaissant avec une paire de gants difformes.
"Bennings était là (..) Et la Chose le tenait!"
La seconde importante scène d'effets spéciaux est la mort du faux Norris. Le dessinateur Mike PLOOG avait d'abord illustré la séquence en complétant le scénario de Bill LANCASTER, ajoutant aux vêtements et chaussures qui éclatent des tentacules jaillissant d'un talon, mais Rob BOTTIN ne fut pas long à songer qu'il serait plus efficace qu'une mâchoire s'ouvre dans le ventre pour mordre les bras de l'infortuné docteur qui appliquait des secousses électriques avec un défibrillateur dans l'espoir de rendre la vie à celui qu'il croyait être son compagnon. Un double en fibre de verre du corps du comédien Charles HALLAHAN est réalisé en fibre de verre et recouvert d'une peau en latex, tandis que seule la véritable tête de l'acteur, dissimulé sous le plateau, émerge - procédé déjà utilisé notamment pour la scène de l'irruption de la larve de ALIEN, la métamorphose du LOUP-GAROU DE LONDRES (AMERICAN WEREWOLF IN LONDON) et plus récemment l'accouchement de PROMETHEUS. Le corps créé par Archie GILLETT était si réaliste que l'interprète du Docteur Copper, Richard DYSART, s'offusqua de l'indécence de sa nudité partielle, avant de comprendre que ce n'était qu'une réplique.. Charles HALLAHAN était particulièrement méritant, celui-ci endura même une explosion, le corps devant au départ être parcouru d'un spasme. Un bélier hydraulique actionné par un animateur installé sous le plateau commandait l'ouverture des mâchoires, agrippant et arrachant les bras de l'infortuné praticien, en l’occurrence incarné par un amputé, Joe CARONE, revêtu d'un masque à l'effigie de l'acteur Richard DYSART et doté de bras en gélatine conçus pour être sectionnés par les crocs en acrylique.
Double du corps de Charles HALLAHAN (Norris) montrant la paroi de la cavité générale s'ouvrant pour laisser place à un horrifiant contenu...
Le résultat : une scène de réanimation comme on n'en voit qu'au cinéma. On espère que Charles HALLAHAN était confortablement installé... Attention, je crois que ça va couper !
La forme monstrueuse qui surgit du corps et s'agrippe au système de ventilation était animée à partir d'un trou fait dans le faux plafond, tandis que les expressions de la tête ( différentes versions furent conçues sous la direction de Bob WORTHINGTON notamment pour les gros plans ) étaient radio-commandées. Pendant ce temps, la tête originelle du faux Norris se détache afin de s'échapper du brasier allumé pour consumer la monstruosité. Les mouvements latéraux de la tête ainsi que la bouche furent réalisés manuellement par un marionnettiste caché sous la table, tandis que la tête était poussée par une barre d'acier manœuvrée hors champ, et dissimulée par de la pâte à chewing-gum chauffée juste avant le tournage. Une fois sur le sol, un long tentacule s'extrait de la bouche à la manière de la langue d'un caméléon et s'enroule autour d'un pied de table de manière à se hisser jusque sous le bureau afin de se soustraire au regard des hommes et de se faire pousser six pattes d'araignée lui permettant de s'échapper. La langue a en fait été enroulée autour du support puis tirée, et la séquence a été montée à l'envers. La sortie des pattes était télécommandée, quant à la course de la tête monstrueuse, l'extrémité était tout simplement attachée aux roues d'une petite voiture télécommandée, celles-ci entraînant le mouvement des pattes.
Version plus anthropomorphique du "monstre-Norris" du storyboard (haut) que dans la version montrée dans la première partie de l'article, et son incarnation à l'écran; la tête et le corps de la créature ont été sculptés par Jeff KENNEMORE, les entrailles par Willy WHITTEN, et les membres par Brian WADE, lequel contribua à l'animation de la monstruosité avec Rob BOTTIN.
Dessin de Mike PLOOG montrant le positionnement des deux animateurs pour la séquence dans laquelle la vraie tête de Norris s'émancipe du corps pour tenter une sortie autonome. Il est fort douteux que le marionnettiste caché sous la table ait allumé sa cigarette compte tenu des produits inflammables et des effets pyrotechniques déployés sur le plateau de tournage.
Bien des efforts furent requis pour le passage du stade du dessin de production à l'écran de la tête de Norris s'échappant, manifestant une vie propre, puis se faisant pousser deux yeux pédonculés et des pattes (quatre sur le dessin, six au final ) avant de s'enfuir (ci-dessous).
dessin du storyboard
La tête-araignée que Michael PLOOG a pris plaisir à dessiner une nouvelle fois postérieurement au film.
Quelque chose sous le bureau? Sans doute juste une bestiole...
Lorsque MacReady fait passer un test sanguin aux hommes afin de démasquer les imposteurs, un échantillon du sang de Palmer (interprété par David CLENNON) entre instantanément en éruption à l'approche de l'aiguille chauffée au rouge. Le storyboard prévoyait initialement que le sang jaillisse simplement de toute part hors de la coupelle, mais il a finalement été décidé de lui conférer une apparence plus fantastique. La scène apparaissant très rapidement à l'écran, le spectateur n'a cependant guère la possibilité de voir que l'échantillon sanguin a déjà pris une allure monstrueuse, celle d'une forme semi-anthropoïde pourvue d'une grande mâchoire et de deux bras minuscules anticipant l'apparence de "Slimer", le fantôme glouton de S.O.S. FANTOMES (GHOSTBUSTERS). La créature est propulsée par air comprimé hors de la fausse main creuse tenant la boîte de Pétri, censée être celle de l'acteur Kurt RUSSELL. Pour la séquence suivante au cours de laquelle le faux Palmer perd son apparence humaine, des mannequins mécaniques ont été pourvus d'yeux faisant saillie hors des orbites. Une version à la face se dilatant comme un ballon, parcourue de pulsations, a aussi été utilisée mais John CARPENTER n'en a conservé qu'une seule prise dans le montage final, estimant qu'elle manquait de puissance dramatique. Un plateau tournant comme dans 2001 L’ODYSSÉE DE L'ESPACE et plus tard LA MOUCHE (THE FLY) devait être réalisé pour permettre au faux Palmer de rester quelques instants agrippé au plafond après avoir bondi hors de sa chaise mais le coproducteur Stuart COHEN, comme il l'a relaté sur son blog, a estimé qu'on pouvait réaliser le trucage pour une somme plus raisonnable, et le cascadeur Tony CECERE grimé s'est en remplacement laissé tombé dans un décor construit à l'envers, de sorte qu'il ne suffisait plus alors que d'inverser l'image pour avoir l'impression que le personnage sautait jusqu'au plafond (un mannequin animé fixé prenant ensuite visiblement le relais dans la suite du montage pour permettre un travelling complet du sol au plafond impliquant les acteurs). Si l'équipe de Rob BOTTIN s'est chargée de la transformation de la tête du Palmer monstrueux, c'est celle de Roy ARBOGAST qui a conçu le trucage du monstre saisissant sa victime par la tête.
Le petit monstre qui se forme spontanément
dans la coupelle, éjecté de la main postiche.
Gros plan sur la créature, ternie par les ans.
Reproduction de la créature par le
sculpteur Bill A. JONES (monsterjones.com).
La face de Palmer se déforme grotesquement.
Réplique mécanisée de Palmer sans la peau.
La face de Palmer se déforme grotesquement.
Réplique mécanisée de Palmer sans la peau.
Dans la version initiale du storyboard, Palmer se jetait contre le mur, y restait fixé puis montait jusqu'au plafond avant de finalement plonger sur sa victime.
La version finale du film n'a conservé que ce qui était le plus étrange et surréaliste, éliminant tout ce qui paraissait le plus morbide, comme le charnier fait de squelettes de chiens et d'hommes emmêlés dans le camp norvégien dépeint sur le storyboard, le cadavre desséché empalé sur une porte avec un rictus douloureux découvert à l'intérieur de la station norvégienne peu après l'homme à la gorge tranchée, la vision détaillée du corps décharné de Fuchs brûlé dans la neige, bien moins discernable dans le montage définitif ( voir première partie du dossier ) l'aspect de viscères du corps du monstre-Norris plus édulcoré au final que sur le dessin conceptuel (voir plus haut), la mort de Garry moins explicite (voir plus bas ) ou encore le corps d'allure putréfié d'un homme à l'agonie, Nauls, assimilé par le monstre à la fin de l'histoire ( comme évoqué plus bas ). A part la mort effroyable du Dr. Copper victime du faux Norris et les dissections de créatures fantastiques ( dont les organes sont d'ailleurs factices comme indiqué plus haut ), seule la transformation de Palmer présente un caractère relativement macabre, lorsque celui qui paraissait un être humain perd son aspect trompeur, la chair se mettant à gonfler puis à se dissoudre avec une certaine quantité inévitable d'hémoglobine, à la manière de la transformation de l'astronaute du MONSTRE VENU DE L'ESPACE (THE INCREDIBLE MELTING MAN) sur laquelle Rob BOTTIN avait assisté Rick BAKER, puis le crâne s'altérant à son tour comme s'il était fait d'une substance colloïdale, s'effilochant pour laisser apparaître une seconde tête réduite à une bouche avide.
Conception alternative de la tête s'ouvrant simplement en deux, sans étapes transitoires.
Comme pour le chien des Norvégiens, notamment tel qu'il apparaissait dans la version originellement filmée, la tête du personnage de Palmer s'ouvre subitement pour laisser passer une langue démesurée, le crâne étant devenu une mâchoire aux dents acérées. Dans la version finale, c'est l'ensemble de la tête qui se déchire, visage inclus ( document précédent ).
La dernière scène d'effets spéciaux met aux prises dans le sous-sol de la station glaciale plongée dans l'obscurité celui qui semble alors le seul survivant du groupe, MacReady (Kurt RUSSELL), avec la Chose qui a adopté la forme la plus spectaculaire dans l'intention de terrifier son adversaire. Le silence y est alors soudain troublé par un vacarme considérable, le monstre surgissant en arrachant le plancher sur des mètres en longueur; c'est Roy ARBOGAST qui a conçu un dispositif roulant fonctionnant à la manière d'un gigantesque ouvre-boîte. L'équipe de Rob BOTTIN a construit le plus grand monstre du film, représentant la portion supérieure grandeur nature de la contrefaçon du personnage de Blair (le biologiste interprété par Wilford BRIMLEY), transformé, pourvu de pattes griffues monstrueuses et de nombreux tentacules, avant que son torse ne s'ouvre pour laisser apparaître une moitié de chien hargneux qui menace MacReady. Constitué de caoutchouc, de mousse de latex, de métal, d'uréthane et de fibre de verre, il était capable de mouvoir la moitié de visage humain ainsi que son oeil, la langue et les bras grâce aux efforts de pas moins de 63 techniciens, employant animation manuelle et manipulation par fils ainsi que par câbles de commande mécanique. Rob BOTTIN lui-même se trouvait à l'intérieur de la monstruosité suintante couverte de gélatine, protégé par des sachets plastiques alors qu'il animait le simulacre de chien qui s'extrait de l'abdomen dans une sorte de parodie grotesque d'accouchement, ce qui ne l'a pas empêché de se trouver dans l'incapacité de répondre de manière inintelligible au réalisateur John CARPENTER lorsqu'un des tuyaux acheminant la gélatine pourrie a soudain dévié, déversant dans sa bouche la substance nauséabonde... Le fruit de ces efforts intenses est malheureusement minoré à l'écran par l'obscurité qui baigne la scène.
Le chef de la station Garry (Donald MOFFAT) est le premier à périr suite à la réapparition de la Chose qui s'est emparée de Blair (Wilford BRIMLEY ); c'est en fait la main de Rob BOTTIN en personne qui introduisait les doigts sous la prothèse souple en latex couvrant l'acteur pour donner l'impression de l'action des cellules invasives de la créature - dans le storyboard initial, c'est sous la totalité du visage que la main devait se glisser, saisissant le crâne au travers de la chair.
Représentation en couleur de la créature finale telle qu'imaginée par Mentor HUEBNER avec le demi-chien sorti pour attaquer MacReady; une vision attentive permet de deviner vers l'extrémité du corps vermiforme, à gauche, ce qui subsiste du crâne de Nauls, sa victime précédente.
Conception finale, légèrement revue puisque les pattes latérales sont finalement moins proches de celles d'un insecte que sur le dessin, se voyant dotées de doigts griffus, et que la gueule est plus développée, et garnie tout du longs de crocs impressionnants.
La version en taille réelle du "Monstre-Blair"avec sur le sol une partie des systèmes de commande extérieure.
Le résultat final. La scène est beaucoup plus sombre à l'écran que sur l'image ci-dessus, le directeur de la photographie Dean CUNDEY, oeuvrant aussi bien sur le tournage principal que sur les plans d'effets spéciaux, devait constamment s'opposer au souhait de Rob BOTTIN de laisser ses créations le plus possible dans l'obscurité, de peur que le spectateur ne les juge trop factices d'apparence - les réalisateurs d'aujourd'hui sont bien moins regardants lorsqu'ils s'extasient sur les créatures virtuelles sans réalité concrète...
Le monstre a gardé pour MacReady "un chien de sa chienne"... La Chose prouve ici indubitablement qu'elle conserve la mémoire génétique de ses précédentes incarnations.
Rob BOTTIN avait décidé avec l'accord du coproducteur Stuart COHEN qu'il serait également donné vie à la créature par le procédé d'animation image par image (stop motion) popularisé par le premier KING KONG et les films auxquels contribua Ray HARRYHAUSEN. Randall William COOK - qui œuvra ensuite sur les chiens de l'Enfer de S.OS. FANTÔMES (GHOSTBUSTERS) et le grand monstre de LA FISSURE (THE GATE) - fut chargé de l'animation du monstre final pour un total 43 secondes comportant cinq séquences, devant permettre de présenter la Chose en plan large, avec la partie inférieure de son corps composée d'un gros tentacule vermiforme principal et pourvue de d'autres plus fins. C'est COOK qui eut l'idée de doter la tête de Blair d'une mâchoire sur le côté, et il proposa même que celle-ci soit articulée sur la version réduite mais John CARPENTER n'en vit pas alors l'utilité. Une version miniature du décor souterrain est reconstituée à la perfection sous la supervision de l'architecte John Lloyd par Susan TURNER qui avait déjà créé la soucoupe volante de l'ouverture du film. Ernie FARINO façonna séparément l'armature des différentes parties du "monstre-Blair", le buste, le corps vermiforme et les tentacules, ainsi que le simili-chien qui reste relié au monstre principal par un long cordon articulé; la production des nombreuses articulations des tentacules devant permettre des mouvements d'une grande souplesse nécessita à elles seule deux semaines de travail minutieux. Randall William COOK et son assistant Carl SURGES sculptèrent le monstre miniature par dessus l'armature. Donner vie à la version à petite échelle de la Chose qui réapparaît pour défier MacReady nécessita trois mois et demi de travail à raison de onze heures de travail quotidien. John CARPENTER, qui n'avait jamais caché son peu d'attrait pour l'animation image par image, estima finalement que le rythme de l'animation ne coïncidait pas parfaitement avec les gros plans sur le monstre filmé en temps réel et n'en conserva pratiquement rien - il aura d'ailleurs la correction d'en avertir personnellement Randall William COOK. Seuls subsistent en effet des plans projetés la sortie des tentacules s'extrayant du trou pour s'emparer du détonateur et la brève vision de la sortie de la partie inférieure du monstre; disparaissent par contre la sortie plus complète de la créature, sa rotation laissant apparaître le côté de visage résiduel de Blair, la sortie du chien s'avançant sur le sol loin de son réceptacle d'origine puis sa réaction dans l'ultime instant précédant l'explosion.
La version miniature du monstre final en vue rapprochée, permettant de voir que la mâchoire ne s'est pas simplement développée sur le côté de la tête de "Blair" mais a surgi d'en-dessous, en déchirant la peau du côté gauche du visage.
Photo permettant de voir que le pseudo demi-chien s'extraie du corps principal non pas pour effrayer MacReady comme le montage final le laisse penser, mais afin d'essayer d'atteindre physiquement son ultime adversaire.
Vue de l'arrière du monstre, permettant d'apprécier pleinement la taille du corps vermiforme de la dernière incarnation de la Chose.
Randall William COOK devait aussi initialement réaliser avec des miniatures la scène jamais tournée dans laquelle Nauls, qui dans le film définitif disparaît sans laisser de traces, réapparaissait à l'écran au bout d'un tentacule, affreusement rongé. La scène antérieure dans laquelle, alors qu'il vient de découvrir le cadavre de Garry, il est saisi par Blair à demi transformé, sera par contre tournée avec un monstre grandeur nature animé en temps réel, mais le résultat étant jugé plus grotesque qu'effrayant, elle sera éliminée du montage final.
La mort de Nauls ( interprété par T.K. CARTER ) par une première incarnation de la Chose devenue Blair. Décidément, un côté "grande gueule" du personnage... L'apparition de ce qui ressemble à un troisième œil rappelle l'entité de la nouvelle originelle.
Le sort ultime de Nauls escamoté dans la version finale: sa disparition a été coupée au montage (images précédentes) et sa réapparition alors que le malheureux était réduit à l'état d'un corps squelettique bientôt soufflé par l'extrémité tentaculaire du corps n'a pas passé le stade du storyboard (dessin ci-dessus).
Par manque de temps et aussi parce que le studio désirait une musique ambitieuse, la partition de THE THING ne fut pas composée par John CARPENTER lui-même comme à l'accoutumée. Le studio contacta Jerry GOLDSMITH, mais le grand compositeur était déjà pris par les partitions de POLTERGEIST et de LA QUATRIÈME DIMENSION ( THE TWILIGHT ZONE ); on ne peut que s'interroger sur l'œuvre qu'il aurait agencée pour le film; quelques courtes mesures de L'AVENTURE INTÉRIEURE assez désespérées pourraient peut-être en donner une idée, celles-ci se prêtant assez bien à dépeindre un drame se déroulant dans un endroit désolé*. Après avoir songé à d'autres compositeurs en remplacement, Stuart COHEN opta finalement pour Ennio MORRICONE, sentant qu'il était le seul à qui John CARPENTER pourrait accorder suffisamment de crédit pour l'illustration musicale de son film. Le compositeur italien étant alors justement aux États-Unis pour IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE (ONCE UPON THE TIME IN AMERICA) la production l'approcha, puis John CARPENTER se rendit deux jours à Rome en janvier 1981 pour le rencontrer, lui faisant une démonstration au piano du style de partition recherché. Lorsque le compositeur lui apportera la bande comportant le thème lancinant au martèlement caractéristique, le réalisateur sera heureusement surpris de découvrir qu'Enio MORRICONE avait parfaitement saisi le genre de composition qu'il désirait. Cela ne l'empêcha pas toutefois de retravailler la partition avec son collaborateur Alan HOWARTH.
John CARPENTER et Alan HOWARTH (à gauche)
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à suivre...
(*à écouter notamment le morceau "Lab gas attack"entre 1:52 et 2:42 minutes : http://www.youtube.com/watch?v=jeTKHwFkFg8)
(*à écouter notamment le morceau "Lab gas attack"entre 1:52 et 2:42 minutes : http://www.youtube.com/watch?v=jeTKHwFkFg8)
PS: retrouvez la plupart des séquences d'effets spéciaux du storyboard dessinées par Mentor HUEBNER sur le site d'Outpost 31 : http://www.outpost31.com/movie/storyboards.html
ou sur le site commémoratif officiel de l'artiste : http://www.mentorhuebnerart.com/
J.R. a raccroché son Stetson.
Larry HAGMAN, le célèbre interprète du magnat texan du pétrole, J.R. Ewing, dans la série DALLAS, s'est éteint à l'âge de 81 ans d'un cancer de la gorge le 23 novembre 2012. Il avait entrepris de reprendre son rôle dans la nouvelle série DALLAS, celle-ci assurant ainsi la continuité avec l'ancienne tout en mettant au premier plan de nouveaux protagonistes renouvelant la saga. Américain d'ascendance suédoise comme l'écrivain Ray BRADBURY récemment disparu, cet acteur habitué du petit écran avait aussi campé des personnages dépositaires de l'autorité dans différents films. Il avait par ailleurs réalisé en 1972 une curieuse comédie, ATTENTION AU BLOB! (BEWARE! THE BLOB), vesion parodique et potache de DANGER PLANÉTAIRE (THE BLOB) qui en 1958 mettait pour la première fois en vedette l'acteur Steve McQUEEN, aux prises avec une masse extraterrestre gélatineuse dévorant toute créature se trouvant sur son passage. L'aspect décousu du remake serait notamment dû à l'ignorance du script, laissé de côté au profit de l'improvisation qui prévalait sur le tournage. Le directeur de la photographie de TERREUR EXTRATERRESTRE, THE THING et RETOUR VERS LE FUTUR, Dean CUNDEY, directeur de l'équipe technique sur ATTENTION AU BLOB!, aurait aussi contribué à donner vie à la créature informe composée de silicone avec notamment James AUPPERLE, chargé de photographier le monstre miniaturisé de THE THING. Larry HAGMAN apparaît fugitivement dans le film sous les traits d'un sans-domicile fixe, tout comme le célèbre acteur Burgess MEREDITH et Del CLOSE, lequel incarnera un pasteur dans le remake suivant de DANGER PLANÉTAIRE, THE BLOB, dirigé en 1988 par Chuck RUSSELL.
Le baigneur avec son fez et son petit chien, un des nombreux personnages incongrus qui traversent ATTENTION AU BLOB ! Après avoir vu la créature, il s'enfuit dans la rue dans le plus simple appareil, accompagné d'une musique orientale pour un rendu parfaitement grotesque.
"C'est un de vos amis, celui qui fait le malin au milieu de la salle?" Oui, on l'a déjà vu quelque part, une ancienne fréquentation de Steve MacQUEEN, à ce qu'il me semble...
La dernière grande star du maquillage spécial obtient son étoile sur Hollywood boulevard.
Dans la matinée du 30 novembre 2012, une cérémonie a consacré le maquilleur Rick BAKER, qui s'est vu attribuer une étoile sur l'allée des célébrités d'Hollywood et est entré dans le Livre Guiness des records pour le plus grand nombre de nominations aux Oscars au titre du meilleur maquilleur ainsi que le plus grand nombre d'Oscars décernés puisqu'il lui en fut attribué sept - LE LOUP-GAROU DE LONDRES (AMERICAN WEREWOLF IN LONDON) en 1982 , HARRY ET LES HENDERSON (HARRY AND THE HENDERSONS) en 1988, ED WOOD en 1995, LE PROFESSEUR FOLDINGUE (THE NUTTY PROFESSOR) en 1997, MEN IN BLACK en 1998, LE GRINCH (HOW THE GRINCH STOLE CHRISTMAS) en 2001 et THE WOLFMAN en 2011.
Rick BAKER, qui a contribué à la création des consommateurs extraterrestres du bar de LA GUERRE DES ÉTOILES (STAR WARS), est notamment connu pour avoir conçu des gorilles d'un réalisme absolu pour GORILLES DANS LA BRUME (GORILLA IN THE MIST) et le remake de MR JOE (MIGHTY JOE YOUNG), ayant auparavant interprété lui-même le rôle-titre du remake de KING KONG en 1976, avoir créé le loup-garou sans doute le plus saisissant de toute l'histoire du cinéma pour LE LOUP-GAROU DE LONDRES (AMERICAN WEREWOLF IN LONDON ), et agencé les différents extraterrestres humanoïdes de la trilogie de MEN IN BLACK, dirigée par Barry SONNENFELD, qui était le maître de cérémonie.
Le maquilleur qui fut l'apprenti du spécialiste du vieillissement à Hollywood, Dick SMITH, et qui forma lui-même à son tour Rob BOTTIN, rendit chaleureusement hommage à son mentor en lui exprimant toute sa gratitude. L'étoile de Rick BAKER rejoint ainsi celle de Stan WINSTON, autre maquilleur célèbre du monde des effets spéciaux, renommé pour les monstres mécaniques de films comme ALIENS et JURASSIC PARK, qui avait connu le même honneur en 2000, puis l'animateur Ray HARRYHAUSEN en 2003. Il fait aussi suite au premier maquilleur dont le nom fut gravé sur l'allée des célébrités, connu lui aussi pour des costumes simiesques qu'il avait élaborés en 1968 pour LA PLANÈTE DES SINGES (PLANET OF THE APES ), sur le remake duquel Rick BAKER travailla lui-même en 2001.
Moment de tendre complicité entre Rick BAKER tenant la réplique de l'étoile à son nom incrustée sur le Boulevard des célébrités et son mentor Dick SMITH ( à gauche ); au fond, une tête d'un extraterrestre que le lauréat a créée pour le film MEN IN BLACK 3, inspiré de la tête du célèbre Métalunien des SURVIVANTS DE L'INFINI (THIS ISLAND EARTH) de 1956. Le spécialiste du vieillissement au cinéma devrait se voir accorder lui-même une étoile sur le Boulevard des célébrités prochainement, appelée à rejoindre celle de son élève éminent.
Etant donné que, même si d'autres grands artistes de talents un peu moins célèbres tentent de maintenir leur activité, Rick BAKER est pratiquement le dernier rescapé emblématique toujours actif de la grande époque des effets spéciaux, avant l'invasion virale des images de synthèse, et a lui-même eu à pâtir récemment de cette hégémonie ( voir l'article "N'en dégoûtez pas les autres, monsieur BESSON"* ), espérons, en référence aux Césars du cinéma qui distinguent souvent des acteurs non reconnus par la profession lorsqu'ils arrivent au terme ultime de leur existence, que ces différents honneurs simultanés ne signerons pas pour les concepteurs de créatures concrètes du cinéma l'ultime chant du signe.
* http://creatures-imagination.blogspot.fr/2010/04/nen-degoutez-pas-les-autres-mr-besson.html
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Il y'a 30 ans sortait aux Etats-Unis un film unique, THE DARK CRYSTAL. On renvoie le lecteur à l'hommage consacré en ces pages à son créateur, Jim HENSON en mai 2010 (Le maître des marionnettes ). Une oeuvre cinématographique que se doivent de visionner les enfants pas encore blasés et les adultes qui ont conservé en eux une part d'émerveillement :
http://creatures-imagination.blogspot.fr/2010/05/le-maitre-des-marionnettes.html
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