On a déjà souligné l’incongruité des fréquents hommages des cinéastes à l’endroit de Ray HARRYHAUSEN, qui tournaient pourtant le dos à tout ce qui pouvait s’apparenter au type de trucages qu’il avait agencés – sans parler de ceux de Dennis MURREN, promoteur principal des trucages générés par ordinateur et contempteur des effets spéciaux concrets, en dépit de la sympathie qu’il continue officiellement d’afficher pour ceux qu’il a sans état d’âme condamnés aux poubelles de l’histoire. En dépit des postures et de quelques séquences pastichées dans les films contemporains aux séquences dopées aux images virtuelles, les vrais héritiers de Ray HARRYHAUSEN ne sont pas les Steven SPIELBERG, George LUCAS et autres Peter JACKSON, mais des auteurs moins célèbres qui continuent à œuvrer pour recréer sur l’écran la magie émanant de celle des films du maître de l’animation.
L'ANIMATION DES MODÈLES MINIATURES RÉALISTES RÉSISTE
Alors
qu’Hollywood qui avait refusé à Ray HARRYHAUSEN de donner vie à
un troisième film mythologique, THE FORCE OF THE TROJANS, ce qui
aurait constitué un juste pendant à la trilogie de ses SINBAD,
s’est au lieu de cela contenté de produire des remakes des deux
réalisés, en substituant des animations infographiques aux prodiges
du Maître de l’animation, certains de ses émules demeurent
fidèles à ses techniques. Ainsi, après THE FIFTH VOYAGE OF SINBAD
conçu comme un prolongement des trois films sur le héros oriental
auxquels Ray HARRYHAUSEN s’était consacré – même si son
initiateur ne s’est pas soucié d’obtenir l’assentiment du
grand animateur qui était toujours vivant à l’époque à laquelle
le projet a été lancé, les animateurs Ron COLE ( auteur notamment
de l’animation des versions miniatures des monstres d’ALIEN
METAMORPHOSIS ) et Peter MONTGOMERY unissent de nouveau leurs talents
pour peupler de monstres animés image par image leur nouveau
projet, DARK PLANET, avec le renfort des Australiens Norman YEEND et
Nick HILLIGOSS, qui avaient chacun redonné vie à l’écran à des
créatures préhistoriques de leur contrée au travers respectivement
des documentaires LIFE IN GONDWANA et PREHISTORIC AUSTRALIA. Dans une
épopée à travers l’espace et le temps digne des aventures de
Titus Crow inventées par Brian LUMLEY, le film DARK EARTH projette
de faire voyager le spectateur de mondes extraterrestres peuplés de
bestioles inquiétantes à la terre du temps des dinosaures. Faute
de susciter l’intérêt de l’industrie d’Hollywood, les auteurs
de films utilisant des séquences animées image par image sont
amenés à faire appel au soutien financier des cinéphiles. Vous
êtes incités à verser une contribution sur la page du projet,
hébergé par le site Indiegogo, en commandant par exemple le DVD pour 10 livres britanniques AVANT LE 20 DÉCEMBRE 2014 :
Très beau plésiosaure de Norman YEEND, qui rappellera sans doute un souvenir aux lecteurs qui ont lu l'article "Comme des poissons dans l'eau" publié en septembre 2011 ( pour voir le plésiosaure en mouvement:
https://images.indiegogo.com/file_attachments/952908/files/20141022223713-plesi_pitch.gif?1414042633 ).
Dessin pour décor en trompe-l’œil pour une créature mobile à l'allure végétale. Deux modèles sont également construits pour être animés dans des plans plus rapprochés.
Un extraterrestre aux allures d'arthropode par Peter MONTGOMERY, dont la texture rappelle celle d'un autre très beau modèle réduit animé image par image, celui du scorpion de CHERI J'AI RETRECI LES GOSSES (HONEY, I SHRUNK THE KIDS).
Le
site Indiegogo (le terme «indie» désignant les indépendants)
permet de monter des projets en prévoyant un montant correspondant à
des petits et moyens budgets. Les sommes versées sont encaissées
inconditionnellement, ce qui incite à soutenir des projets ayant
quelque chance de réussite, comme DARK EARTH. Le site Kickstarter
quand à lui ne concrétise le versement que si le projet aboutit, et
que la somme demandée est réunie au centime prêt à l’échéance,
autrement, le contributeur ne se voit pas débiter la mise.
Un
des plus fameux représentants de l’animation, Phil TIPPETT, s’est
tourné lui-même vers Kickstarter. Considéré à l’époque de
L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE (THE EMPIRE STRIKES BACK) et LE DRAGON DU
LAC DE FEU (DRAGONSLAYER) comme l’héritier de Ray HARRYHAUSEN,
l’animateur avait, suite à la mise à l’écart de son travail au
bénéfice des trucages virtuels d’I.L.M. pour JURASSIC PARK, film
sur lequel il avait été relégué au rôle de consultant, été
contraint de passer lui-même au numérique, scannant et animant par
infographie ses miniatures pour des films comme CŒUR DE DRAGON
(DRAGONHEART) et EVOLUTION. Pour son court métrage expérimental en
deux parties, MAD GOD, dont l’univers rappelle celui de SILENT HILL
qui faisait quant à lui la part belle aux images de synthèse, Phil
TIPPETT a obtenu le financement du projet grâce aux souscriptions
des internautes à travers Kickstarter. Le film n’utilise que des
personnages animés, contant les pérégrinations de créatures
contrefaites dans un futur cauchemardesque.
http://watch.madgodmovie.com/
Une créature vermiforme qui évoque quelque peu le Mutant de DUNE - avec un soupçon de la créature grotesque finale de LA MOUCHE 2 (THE FLY 2), promise à un sort abominable, dans la seconde partie de MAD GOD (MAD GOD part 2 ).
Créature sculptée par l'artiste Victoria ROSE pour le film d'animation de Phil TIPPETT.
C'est un univers assez proche qui est au coeur de JUNK HEAD, conçu par Takahide HORI (également connu sous le pseudonyme de Yamiken), investi par d'étranges créatures et des êtres cybernétiques. Ce Japonais qui a fait appel aux dons s'est tourné lui aussi vers Indiegogo pour obtenir le financement de la suite - le site Kickstarter exigeant une adresse et un compte bancaire aux Etats-Unis. Ayant placé la barre haut, il avait aspiré à recueillir 100.000 dollars, il en a obtenu 16%, ce qui représente néanmoins une somme déjà estimable de pratiquement 16 000 dollars; nul doute que l'artiste nippon va s'ingénier à réaliser le second volet.
site de l'artiste : http://yamiken.com/
site Indiegogo avec lien vers la première partie : https://www.indiegogo.com/projects/junk-head-2--2
site de l'artiste : http://yamiken.com/
site Indiegogo avec lien vers la première partie : https://www.indiegogo.com/projects/junk-head-2--2
Étranges créatures hantant les corridors de JUNK HEAD de Takahide HORI.
D'effrayants vers attaquant le petit robot humanoïde poursuivi par de féroces créatures.
D'effrayants vers attaquant le petit robot humanoïde poursuivi par de féroces créatures.
Ce monstre de JUNK HEAD 2, planté sur ses épines servant d'échasses, ressemble beaucoup au fameux fossile énigmatique du Cambrien découvert en Colombie britannique, connu sous le nom d'Hallucigenia - avec quelque chose de l'Alien imaginé par GIGER en sus.
EFFETS SPÉCIAUX DE MAQUILLAGES ET MONSTRES MÉCANISÉS
EFFETS SPÉCIAUX DE MAQUILLAGES ET MONSTRES MÉCANISÉS
Les lecteurs se souviennent probablement qu’on a déjà évoqué Kickstarter à l’occasion du projet HARBINGER DOWN porté par Alec GILLIS et Tom WOODRUFF (Amalgamated Dynamics), qu’on a soutenu précédemment, et dont le tournage s’achève en ce moment, avec l’ambition de donner corps à un film de monstre n’utilisant que des effets spéciaux mécaniques et de maquillage, suite à la frustration ressentie par les deux célèbres concepteurs de créatures ainsi que par les admirateurs lors de la sortie de la « préquelle » de THE THING, en constatant que les producteurs – peut-être même à l’encontre de la volonté du metteur en scène – avaient soit retouché par infographie les effets spéciaux (comme pour les créatures de PROMETHEUS) soit carrément décidé de remplacer les effets mécaniques par des images créées par ordinateur, comme pour le monstre final (il en fut de même pour l’épilogue de THE MIST). HARBINGER DOWN suit un petit groupe de chercheurs dans l’Arctique contaminé suite à des expériences biologiques effectuées sur des tardigrades, ces animaux microscopiques à l’exceptionnelle résistance (voir l’article sur «la vie sans oxygène», ainsi que les dessins du concours organisé à l’occasion du film). Espérons qu’Alec GILLIS qui a toujours aspiré à la mise en scène saura livrer une œuvre inspirée capable de nous redonner le goût des films de science-fiction et d’épouvante de la grande époque, à tout le moins en tout cas, nous pourrons enfin voir de nouveau à l’écran des créatures tangibles.
Après avoir affronté les célèbres prédateurs extraterrestres d'ALIENS de James CAMERON, suite du fameux film de Ridley SCOTT, l'acteur Lance HENRIKSEN face à une créature métamorphe qui puise quelque filiation avec une redoutable créature d'un autre classique du cinéma, la Chose de John CARPENTER - chef-d'oeuvre auquel on a récemment consacré trois volets en ces pages.
Photo dédicacée par Tom WOODRUFF d'une victime mutante d'HARBINGER DOWN, adressée aux personnes qui ont soutenu financièrement le projet.
STRANGE
NATURE de Jim OJALA n’est pas sans rapport avec le sujet, prenant pour point de
départ les nombreuses altérations observées en certains lieux sur
les grenouilles – celles des « étangs à monstres » étudiées
par le naturaliste français Jean ROSTAND, et qui deviennent
maintenant fréquentes en certains endroits des Etats-Unis. Un
parasite a depuis été incriminé mais les facteurs environnementaux
altérés par la pollution contribuent probablement aussi à générer
ces dysfonctionnements du développement de ces batraciens. Dans le
film, une mère et son fils venus emménager dans la maison du
grand-père, isolée dans un bois, sont confrontés à d’horribles
mutations animales et humaines. Là aussi, les auteurs, bien que
moins célèbres qu’Alec et Tom d’Amalgamated Dynamics, ont pris
la ferme résolution de ne recourir qu’à des effets spéciaux
concrets pour figurer les différents monstres.
https://www.kickstarter.com/projects/1364167956/strange-nature-an-eco-thriller-feature-film
Photo de préparation du tournage de STRANGE NATURE; quand l'homme joue les apprentis sorciers, ça commence par des grenouilles malformées mais qui sait jusqu'où cela peut mener?..
Jerry
LENTZ a pour sa part, à la manière de Stanley KUBRICK pour 2001 L'ODYSSÉE DE L’ESPACE et John CARPENTER dans GHOSTS OF MARS,
décidé de ne pas montrer les extraterrestres de son projet NEBULA,
financé grâce à Indiegogo. Il a cependant lui aussi pour ce film, qui veut renouer avec les plus hautes ambitions de la science-fiction
trop souvent réduite au cinéma à de l’action, choisi de
n’employer que des trucages concrets à base de vraies maquettes, à
la création desquelles il s’attèle lui-même avec la contribution de Robert VANCEL, poursuivant son entreprise en dépit de la modestie des fonds recueillis. La sortie d'INTERSTELLAR de Christopher NOLAN l'amène cependant à remanier le scénario afin d'éviter que des similitudes puissent donner à penser que son projet est inspiré du succès commercial.
https://www.indiegogo.com/projects/nebula--2
Un Tyrannosaure animatronique que Jerry LENTZ a conçu il y'a quelques années en s'inspirant des procédés agencés par le célèbre Stan WINSTON auquel le premier article de ce site rendait hommage.
Si
ce n’est pas la vraisemblance qui est recherchée pour la créature
extraterrestre du film CREEP !, c’est que celui-ci raconte
l’histoire du tournage d’un petit film de série B des années
1960, THE CREEPING TERROR (1964), tournée avec des moyens modestes
et dont la créature aurait été volée, contraignant l’équipe a
en confectionner une nouvelle en urgence avec les moyens du bord.
Conçu à l’origine comme un documentaire, l’absence d’archives
a conduit à tourner des séquences permettant à défaut de
reconstituer le tournage, mettant en évidence la figure assez peu
recommandable du metteur en scène qui disparut avec l’argent,
confortant sa réputation de malhonnêteté. Le film a été financé grâce à la collecte sur Kickstarter, quelques fonds supplémentaires ont été obtenus pour la postproduction au travers d'Indiegogo.
https://www.indiegogo.com/projects/creep-post-production
Une partie fatale de jambes en l'air... Reconstitution en couleur d'une scène de THE CREEPING TERROR dans laquelle une femme est engloutie par une des deux créatures extraterrestres, due à l'équipe de CREEP !
Le
réalisme n’est pas non plus le souci premier de SCIENCE TEAM,
comédie de science-fiction qui relate les aventures d’un jeune
homme confronté à sa mère défunte, un extraterrestre télépathe
et la bureaucratie gouvernementale chargée de traquer les créatures
venues de l’espace; ce film évite lui aussi le recours aux images
conçues par ordinateur. La première projection vient d'avoir lieu le 2 novembre 2014 à Sidney en Australie, peu avant la sortie aux Etats-Unis.
https://www.indiegogo.com/projects/science-team-an-independent-feature-length-motion-picture
L'autopsie d'un petit monstre par la jeune équipe de SCIENCE TEAM.
Evidemment,
tous les projets ne connaissent pas une fin heureuse, le magazine
Fangoria, qui avait déjà produit plusieurs films ( HORS CONTROLE
(SEVERED TIES) sur une main coupée régénérée douée d’une vie
propre ainsi qu’un film de vampires, CHILDREN OF THE NIGHT, et un
film de mutants BRAIN SLASHER (MINDWARP) au tout début des années
1990 ), avait initié sur Kickstarter une collecte pour une
production horrifique, THE FACILITY traitant d’expériences scientifiques, de
poissons féroces et de morts vivants, mais l’enthousiasme n’a
pas été à la hauteur des attentes, le projet n’obtenant qu’un
centième de la somme escomptée, et il n'en subsiste que la bande annonce qui se place dans le contexte des suites de l'Ouragan Katrina qui avait ravagé la côte de la Nouvelle-Orléans en 2005 :
Dans une armoire du laboratoire, un poisson qui n'est probablement pas conservé en vue du déjeuner.
Un projet singulier vient d'être lancé, consistant à redonner un lustre moderne à un des plus grands chefs-d'oeuvre du cinéma muet, le NOSFERATU de Friedrich MURNAU, en utilisant les possibilités offertes par l'informatique comme la même équipe avait déjà procédé avec un autre classique de l'époque, LE CABINET DU DR CALIGARI. Le projet consiste à insérer en place des acteurs d'origine de nouveaux interprètes (en l’occurrence Doug JONES à la place de Max SHREK dans le rôle du vampire des Carpathes) dans les images du film initial, de manière à pouvoir instiller des dialogues parlés et une nouvelle partition musicale dans le classique. Ce film remarquable inspiré officieusement du roman DRACULA de Bram STOKER a déjà fait l'objet d'un remake de Werner HERZOG avec Klaus KINSKI dans le rôle-titre, lequel était parvenu en employant les ressources du cinéma contemporain à conserver la force morbide et hypnotique de l'original. On peut se demander ce que les cinéphiles penseront de ce projet qui vise à appliquer - couleur mise à part - le langage cinématographique actuel à l'oeuvre originelle elle-même, tant le rythme et le muet propres au cinéma expressionniste sont intrinsèquement liés à l'esthétique et au pouvoir de suggestion de l'oeuvre de MURNAU. Le projet suscite en tout cas l'intérêt puisqu'à un peu plus de deux semaines de la clôture, près de la motié des fonds espérés ont déjà été réunis auprès des donateurs :
https://www.kickstarter.com/projects/82215933/nosferatu-the-feature-film-remix?ref=nav_search
Un projet singulier vient d'être lancé, consistant à redonner un lustre moderne à un des plus grands chefs-d'oeuvre du cinéma muet, le NOSFERATU de Friedrich MURNAU, en utilisant les possibilités offertes par l'informatique comme la même équipe avait déjà procédé avec un autre classique de l'époque, LE CABINET DU DR CALIGARI. Le projet consiste à insérer en place des acteurs d'origine de nouveaux interprètes (en l’occurrence Doug JONES à la place de Max SHREK dans le rôle du vampire des Carpathes) dans les images du film initial, de manière à pouvoir instiller des dialogues parlés et une nouvelle partition musicale dans le classique. Ce film remarquable inspiré officieusement du roman DRACULA de Bram STOKER a déjà fait l'objet d'un remake de Werner HERZOG avec Klaus KINSKI dans le rôle-titre, lequel était parvenu en employant les ressources du cinéma contemporain à conserver la force morbide et hypnotique de l'original. On peut se demander ce que les cinéphiles penseront de ce projet qui vise à appliquer - couleur mise à part - le langage cinématographique actuel à l'oeuvre originelle elle-même, tant le rythme et le muet propres au cinéma expressionniste sont intrinsèquement liés à l'esthétique et au pouvoir de suggestion de l'oeuvre de MURNAU. Le projet suscite en tout cas l'intérêt puisqu'à un peu plus de deux semaines de la clôture, près de la motié des fonds espérés ont déjà été réunis auprès des donateurs :
https://www.kickstarter.com/projects/82215933/nosferatu-the-feature-film-remix?ref=nav_search
"Toc, toc, c'est Orlok!" Le maquillage retenu pour le nouveau Nosferatu qui aura pour vocation de se substituer à l'acteur initial pour cette nouvelle mouture littéralement claquée sur l'ancienne.
Un autre projet tout récent, MUST FEED AND WATER, LOVE IS A MONSTER de Michael LANGMAN et Raphe WOLFGANG vient d'être initié sur Kickstarter, et sera clôturé le 1er janvier 2015. Le petit monstre incarne l'état d'un relation amoureuse et sera construit par Mark VILLALOBOS, maquilleur associé à divers films d'épouvante, ayant aussi bien œuvré sur les miniatures animées image par image d'ED WOOD, de la seconde suite d'EVIL DEAD, L’ARMÉE DES TÉNÈBRES (ARMY OF DARKNESS) et sur les dinosaures de la série LAND OF THE LOST pour le compte des frères CHIODO, que sur les maquillages des deux suites de STARSHIP TROOPERS, de la suite des MONSTRES DE LA MER, HUMANOIDS FROM THE DEEP, des trois suites de WISHMASTER ou encore d'ALIEN RAIDERS et de PROGENY.
https://www.kickstarter.com/projects/1781002453/must-feed-and-water-a-love-monsters-story
Un autre projet tout récent, MUST FEED AND WATER, LOVE IS A MONSTER de Michael LANGMAN et Raphe WOLFGANG vient d'être initié sur Kickstarter, et sera clôturé le 1er janvier 2015. Le petit monstre incarne l'état d'un relation amoureuse et sera construit par Mark VILLALOBOS, maquilleur associé à divers films d'épouvante, ayant aussi bien œuvré sur les miniatures animées image par image d'ED WOOD, de la seconde suite d'EVIL DEAD, L’ARMÉE DES TÉNÈBRES (ARMY OF DARKNESS) et sur les dinosaures de la série LAND OF THE LOST pour le compte des frères CHIODO, que sur les maquillages des deux suites de STARSHIP TROOPERS, de la suite des MONSTRES DE LA MER, HUMANOIDS FROM THE DEEP, des trois suites de WISHMASTER ou encore d'ALIEN RAIDERS et de PROGENY.
https://www.kickstarter.com/projects/1781002453/must-feed-and-water-a-love-monsters-story
La
pratique d’appel aux donateurs se généralise; ainsi, après une
première tentative infructueuse sur Kickstarter, Alba GARCIA-RIVAS
est parvenue au travers d’Indiegogo à mener à bien son film
d’animation TIME SPACE REFLECTIONS utilisant de véritables
figurines dans des décors miniatures (https://www.indiegogo.com/projects/time-space-reflections); la revue Stop motion magazine
consacrée à l’animation image par image a rendu compte de cette
œuvre et a aussi consacré des entretiens à des artistes
impliqués dans la création des effets spéciaux de DARK EARTH comme
Ron COLE et Nick HILLIGOSS – l’entreprise vient de s’arrêter
pour permettre à son créateur John IKUMA de travailler sur des
projets personnels mais il est cependant toujours possible de télécharger librement les numéros réalisés à cette adresse: http://stopmotionmagazine.com/.
Sandy l'aventurière, une petite souris créée précédemment par Alba GARCIA-RIVAS, une des créations dont l'artiste s'est résolue à se séparer, afin de pouvoir s'acheter une nouvelle maison, suite au sinistre qui a ravagé son domicile.
A noter que dans un domaine totalement différent, des expéditions scientifiques sous-marines font elles aussi appel aux souscripteurs, pour pallier au manque fond comme Aquatilis, soutenu par des chercheurs du monde entier comme Stephen HADDOCK du renommé aquarium de Monterey.
https://www.indiegogo.com/projects/aquatilis-expedition
UN GRAND MAQUILLEUR REVIENT MAIS UN AUTRE MET LA CLÉ SOUS LA PORTE
Au fur et à mesure que le peu d’audace d’Hollywood l’amène à ne sélectionner que des films de plus en plus standardisés, avec des effets spéciaux essentiellement numériques, les derniers vrais créateurs de monstres se tournent vers ces sites contributifs pour faire vivre leur art. Ces projets financés grâce à la souscription publique seront-ils le seul moyen de porter encore à l’écran des créatures faîtes si ce n’est de chair et de sang, du moins de mousse de latex, de silicone ou encore de polyuréthane, pourvues d’une armature et d’un revêtement imitant un épiderme et réagissant naturellement avec la lumière comme tout objet sensible ? On pourrait le penser, ce qui serait un moindre mal. D’ailleurs, George LUCAS lui-même avait commencé à mettre en œuvre LA GUERRE DES ÉTOILES (STAR WARS) à l’écart des grands maisons de production qui n’étaient pas initialement intéressées.
Au fur et à mesure que le peu d’audace d’Hollywood l’amène à ne sélectionner que des films de plus en plus standardisés, avec des effets spéciaux essentiellement numériques, les derniers vrais créateurs de monstres se tournent vers ces sites contributifs pour faire vivre leur art. Ces projets financés grâce à la souscription publique seront-ils le seul moyen de porter encore à l’écran des créatures faîtes si ce n’est de chair et de sang, du moins de mousse de latex, de silicone ou encore de polyuréthane, pourvues d’une armature et d’un revêtement imitant un épiderme et réagissant naturellement avec la lumière comme tout objet sensible ? On pourrait le penser, ce qui serait un moindre mal. D’ailleurs, George LUCAS lui-même avait commencé à mettre en œuvre LA GUERRE DES ÉTOILES (STAR WARS) à l’écart des grands maisons de production qui n’étaient pas initialement intéressées.
Cependant,
un timide retour en grâce pour les effets spéciaux traditionnels se
fait sentir, d’autant que les studios d’effets spéciaux qui
s’étaient tournés vers la création numérique pour suivre la
mode découvrent à leur dépend que l’infographie est un secteur
hautement concurrentiel, menacé par le dumping des pays orientaux –
certains des techniciens du LIVRE DE PI oscarisé n’ont ainsi pas
pu être payés suite à la faillite de leur employeur !.. La série
de LA GUERRE DES ETOILES, justement, dont George LUCAS a vendu assez
récemment la franchise à la Compagnie Disney, devrait comporter
davantage de trucages concrets; une monture grandeur nature a ainsi
été conçue – à la différence de « l’édition spéciale »
du premier film, LA GUERRE DES ETOILES (STAR WARS : A NEW HOPE), pour
laquelle des animaux semblant inspirés de mammifères préhistoriques
avaient été ajoutés par la palette graphique des informaticiens. Il faut cependant demeurer circonspect étant donné que le réalisateur Jeffrey J. ABRAMS (créateur des séries LOST et FRINGE) n'a pas fait montre d'un amour immodéré pour les formes artistiques traditionnelles d'effets spéciaux dans ses films récents, SUPER-8 et les deux dernières moutures de STAR TREK sur grand écran.
De la même manière, Creature shop, la compagnie de Jim HENSON évoquée dans l’hommage au célèbre créateur du MUPPET SHOW, dont on avait souligné l’évolution vers une préférence toujours plus grande pour les créations informatiques, semble renouer avec les glorieux débuts ayant mené à THE DARK CRYSTAL, au travers des compétitions de Jim Henson Creature Shop’s challenge diffusées sur la chaîne du câble SyFy (anciennement Sci-fi), pour lesquelles des créateurs conçoivent des êtres fantaisistes animés en temps réels devant les caméras. Dans tous les cas, au moins, ces projets indépendants auront entretenu la flamme, rappelant que l’imaginaire peut être élaboré de manière tangible et pas seulement comme une simulation virtuelle, et qu’«un autre cinéma fantastique est possible», celui qui nous enchante depuis toujours.
Construction d'un porc géant pour LA GUERRE DES ETOILES (STAR WARS) version Disney.
De la même manière, Creature shop, la compagnie de Jim HENSON évoquée dans l’hommage au célèbre créateur du MUPPET SHOW, dont on avait souligné l’évolution vers une préférence toujours plus grande pour les créations informatiques, semble renouer avec les glorieux débuts ayant mené à THE DARK CRYSTAL, au travers des compétitions de Jim Henson Creature Shop’s challenge diffusées sur la chaîne du câble SyFy (anciennement Sci-fi), pour lesquelles des créateurs conçoivent des êtres fantaisistes animés en temps réels devant les caméras. Dans tous les cas, au moins, ces projets indépendants auront entretenu la flamme, rappelant que l’imaginaire peut être élaboré de manière tangible et pas seulement comme une simulation virtuelle, et qu’«un autre cinéma fantastique est possible», celui qui nous enchante depuis toujours.
Créatures marines conçues pour le concours Henson Creature shop's challenge; de la part de la chaîne SyFy qui a produit tant de téléfilms remplies de monstres créés par ordinateur dans le style de SHARKNADO, c'est presque hérétique !
Enfin, le maquilleur et créateur d'effets spéciaux Steve JOHNSON (GHOSTBUSTERS, THE ABYSS, LA MUTANTE (SPECIES) et sa suite), dont on avait évoqué la fin anticipée de la carrière en même temps que celle de Patrick TATOUPOLOS pour causer de suprématie des images de synthèse (article "Les derniers grands créateurs déclarent forfait"), vient d'annoncer qu'il a été engagé pour créer les créatures mutantes d'une adaptation d'une nouvelle de Philip K. DICK, THE CRAWLERS, à partir de concepts de l'artiste australienne Patricia PICCINI, bien connue pour les sculptures d'êtres transgéniques hyper-réalistes en silicone (exécutées par des créateurs d'effets spéciaux comme Paul KATTE et Nick NICOLAOU de Make-up Effects group). Avec HARBINGER DOWN et DARK PLANET, si ces films tiennent leurs promesses en proposant des œuvres à la hauteur de leurs effets spéciaux et que la part de trucages numériques demeure cantonnée à la portion congrue (composition d'images par simple intégration dans le même plan d'éléments filmés séparément), et rencontrent un certain succès public, on pourrait enfin envisager une renaissance des effets spéciaux concrets, laissant augurer d'autres créatures fascinantes sculptées patiemment dans les ateliers et auxquelles les techniques traditionnelles modernisées donneraient à nouveau la vie à l'écran après une si longue période d’interruption. Il serait grand temps, au moment où même le célèbre maquilleur Rick BAKER, qui pensait qu'à la différence des effets spéciaux mécaniques de Stan WINSTON le maquillage spécial survivrait aux images de synthèse, vient de fermer son atelier et détruit sa collection de moules dont sont sorties tant de créatures mémorables, victime de la concurrence du virtuel. En attendant ces lendemains meilleurs, une page de l'histoire du cinéma se tourne bien tristement.
Enfin, le maquilleur et créateur d'effets spéciaux Steve JOHNSON (GHOSTBUSTERS, THE ABYSS, LA MUTANTE (SPECIES) et sa suite), dont on avait évoqué la fin anticipée de la carrière en même temps que celle de Patrick TATOUPOLOS pour causer de suprématie des images de synthèse (article "Les derniers grands créateurs déclarent forfait"), vient d'annoncer qu'il a été engagé pour créer les créatures mutantes d'une adaptation d'une nouvelle de Philip K. DICK, THE CRAWLERS, à partir de concepts de l'artiste australienne Patricia PICCINI, bien connue pour les sculptures d'êtres transgéniques hyper-réalistes en silicone (exécutées par des créateurs d'effets spéciaux comme Paul KATTE et Nick NICOLAOU de Make-up Effects group). Avec HARBINGER DOWN et DARK PLANET, si ces films tiennent leurs promesses en proposant des œuvres à la hauteur de leurs effets spéciaux et que la part de trucages numériques demeure cantonnée à la portion congrue (composition d'images par simple intégration dans le même plan d'éléments filmés séparément), et rencontrent un certain succès public, on pourrait enfin envisager une renaissance des effets spéciaux concrets, laissant augurer d'autres créatures fascinantes sculptées patiemment dans les ateliers et auxquelles les techniques traditionnelles modernisées donneraient à nouveau la vie à l'écran après une si longue période d’interruption. Il serait grand temps, au moment où même le célèbre maquilleur Rick BAKER, qui pensait qu'à la différence des effets spéciaux mécaniques de Stan WINSTON le maquillage spécial survivrait aux images de synthèse, vient de fermer son atelier et détruit sa collection de moules dont sont sorties tant de créatures mémorables, victime de la concurrence du virtuel. En attendant ces lendemains meilleurs, une page de l'histoire du cinéma se tourne bien tristement.
Une pile de moules dont sont issues les créatures façonnées par Rick BAKER, nouvelle preuve de l'impossible coexistence des images de synthèse et des vrais effets spéciaux, n'en déplaise aux discours consensuels.
______________
Disparition du producteur Glenn LARSON.
Décédé le 14 novembre 2014 des suites d'un cancer à l'âge de 77 ans, Glenn LARSON avait débuté dans la variété comme chanteur avant de fonder une famille et de se tourner vers le monde de la télévision, comme producteur et scénariste. On lui doit des séries aussi notables que LE FUGITIF (THE FUGITIVE), MAGNUM et L'HOMME QUI TOMBE A PIC (THE FALL GUY). Dans le genre fantastique et science-fiction, il faut porter à son crédit MANIMAL, K2000, BUCK ROGERS AU XXVéme SIECLE (BUCK ROGERS IN THE XXVth CENTURY) et GALACTICA, qui fut considéré comme un pastiche de LA GUERRE DES ETOILES par la Twenty Century Fox, déboutée de sa plainte pour plagiat. GALACTICA raconte la fuite des humains ayant colonisé l'espace devant l'avancé des envahisseurs cylons, et leur quête pour retrouver la Terre devenue mythique. Glenn LARSON y avait injecté un certain nombre d'idées issues de sa foi mormone. Certains épisodes furent remontés sous la forme d'un long métrage diffusé en salles. Initialement, les Cylons avaient été imaginés comme des humanoïdes reptiliens puis le synopsis a évolué pour imaginer des êtres robotisés gouvernés par une entité se faisant implanter plusieurs cerveaux additionnels. Une scène marquante voient les humains poursuivis par les Cylons chercher un refuge temporaire dans uns station intergalactique tenue par les Oviones, avant de réaliser avec horreur que ces créatures insectoïdes prévoient de livrer leur corps en pâture à leurs larves en gestation dans leurs alvéoles. En 2003, une nouvelle série inspiré de GALACTICA avait été produite par la chaîne SciFi (rebaptisée SyFy depuis) le temps de quatre saisons avec des Cylons robotisés et humanisés.
Autre disparition, celle de Mike NICHOLS le 19 novembre 2014, un cinéaste réputé et éclectique, s'étant partagé entre le théâtre et le cinéma. En 1973, il avait réalisé LE JOUR DU DAUPHIN (THE DAY OF THE DOLPHIN) avec George C. SCOTT, lequel, même si la forme se rapprochait davantage d'un téléfilm que d'un film hollywoodien, mettait efficacement l'accent sur l'intelligence du dauphin instrumentalisée sans scrupules par la Marine américaine, s'inspirant de faits réels, annonçant sur la même thématique l'émouvant PROJET X avec Mathew BRODERICK jouant le rôle d'un jeune scientifique confronté au sacrifice de la vie de chimpanzés entraînés par l'armée. Autre créature confrontée à l'homme, mais abordée par le biais du mythe, le loup et son pendant le loup-garou en lequel Mike NICHOLS avait changé l'acteur Jack NICHOLSON dans WOLF en 1994 grâce aux talents de Rick BAKER et d'Amalgamated dynamics. La créature mythique devenait l'essence de l'homme refoulée par l'hypocrisie des relations sociales et de leurs conventions malmenant la nature authentique de l'être.
Mike NICHOLS, George SCOTT et un dauphin surdoué promis à un triste destin, et Jack NICHOLSON laissant parler le loup qui sommeille en lui.
A propos de dauphins, un marsouin nain est en voie d'extinction imminente. Signez la pétition pour protéger cette espèce et diffusez s'il vous plaît, un cétacé a déjà disparu en ce début de millénaire, le dauphin d'eau douce chinois à long museau :
https://secure.greenpeace.org.uk/page/speakout/save-the-vaquita?js=false
A propos de dauphins, un marsouin nain est en voie d'extinction imminente. Signez la pétition pour protéger cette espèce et diffusez s'il vous plaît, un cétacé a déjà disparu en ce début de millénaire, le dauphin d'eau douce chinois à long museau :
https://secure.greenpeace.org.uk/page/speakout/save-the-vaquita?js=false