vendredi 12 février 2016

VOUS FINIREZ PAR LES REGRETTER...!



Oh, ce ne sont pas les charmantes abeilles butineuses de notre jeunesse...!          

    Alors que la Commission sur le climat s’est dans un contexte particulièrement tragique réunie à Paris fin novembre 2015 pour tenter de limiter l’augmentation de la température liée mécaniquement au dégagement de gaz à effet de serre engendrés par l’activité humaine, une partie de l’opinion envisage le sujet avec scepticisme, versant dans le complotisme. Les critiques se contredisent cependant.
Certains accusent les pays occidentaux de vouloir entraver par égoïsme le développement des nouveaux pays industriels en cherchant à leur imposer des normes sévères alors qu’eux-mêmes sont les premiers responsables des modifications en cours de la biosphère, comme si, au nom de cette injustice alléguée, le dérèglement climatique et les catastrophes qu’il porte n’était pas un sujet prioritaire alors que ces nations seront toutes autant concernées par les conséquences néfastes des bouleversements, voire même davantage compte tenu de leur fort accroissement démographique qui restreint d’autant la marge d’adaptation aux aléas météorologiques.
Au contraire, d’autres estiment que le G.I.E.C., l’instance émettant l’avis de la communauté mondiale des experts en climatologie, serait au service des nouvelles nations émergentes, que les prescriptions des scientifiques viseraient ainsi de manière déloyale à freiner les activités des pays les plus industrialisés de manière à limiter leur avantage acquis face aux nouveaux impétrants – alors même que ces derniers sont souvent encore moins exigeants en terme de respect de l’environnement et de dumping social,  et que les nouvelles dispositions devraient donc tout autant contraindre leurs propres activités que celles des pays occidentaux.
Enfin, ceux qui qualifient de catastrophistes les personnalités qui alertent sur l’impact de l’homme sur l’environnement et le climat pèchent eux-mêmes par catastrophisme économique, en mésestimant le dynamisme qui résulte de la recherche de nouvelles technologie, en l’occurrence plus propres, comme l’ont démontré des économistes comme KONDRATIEV.
            Les critiques les plus pertinentes portent quant à elles sur la lecture de certaines données mais ne remettent pas en cause les constatations dans leur ensemble ; d'ailleurs les détracteurs hésitent entre nier l'évidence du phénomène ou disculper à priori l'espèce humaine de toute responsabilité sans proposer d'alternative pour expliquer la supposée absence de conséquence du dégagement de gaz carbonique par ses activités (on a déjà évoqué ici comment les créationnistes dont ils sont souvent proches contestent alternativement l'âge de notre planète, ou se limitent à dénier l'évolution des espèces elle-même). 

         Pendant qu’une partie du public, généralement peu au fait de la réalité des données, verse dans une surinterprétation quelque peu déconnectée du fond du problème, la réalité du réchauffement climatique due notamment aux modifications de la composition atmosphérique fait peu de doute, la fonte des icebergs et des glaciers de part le monde, du Groenland au Kilimandjaro – comme la Mer de glace, un monument du patrimoine français qui fait piteuse figure de nos jours – de même que l’augmentation du niveau de la mer rendant inhabitables certaines îles, paraissent incontestables en dépit d’un épiphénomène en Antarctique ressassé continuellement  (on renvoie d’ailleurs le lecteur à l’article précédemment consacré en ces pages à la polémique, « Allegro fortissimo »).


            La Mer de glace du Mont-Blanc, en France, telle qu'elle se présentait il y'a un peu plus d'un siècle et son état actuel en dessous, représentative de la fonte spectaculaire des glaciers dans le monde entier ; ceux qui persistent à voir dans le réchauffement climatique le mensonge d'une conspiration ont plus d'imagination que les auteurs de science-fiction...

    Quand bien même ces transformations radicales du paysage ne seraient pas suffisantes pour convaincre les sceptiques, un regard sur le monde vivant confirmerait l’avis alarmiste du G.I.E.C., un relevé des changements dans la répartition des espèces corroborant les constatations établies de leur côté par les climatologues quant à l’augmentation des températures. On a déjà évoqué ici comment, outre les actions classiques de destruction des espèces et les écosystèmes (« Dernière séance pour la biodiversité »), et notamment la pêche intensive dans les océans, les équilibres sont bouleversés, et le réchauffement climatique avantage la prolifération d’espèces plus primitives (« la revanche des plus humbles ») – on sait d’ailleurs qu’au Crétacé, les petits Mammifères moins spécialisés avaient survécu aux Dinosaures porteurs d’adaptations sophistiquées. Mais même entre espèces voisines, le réchauffement climatique joue un rôle essentiel, même si la circulation et la concurrence entre espèces n’est pas nouvelle : la rat noir vecteur de la peste a remplacé au Moyen-âge le rat gris européen, la blatte américaine plus résistante aux insecticides supplante le cafard européen, l’écureuil gris est en train de prendre la place de l’écureuil roux en Grande-Bretagne (d’où un projet d’éradication), le ragondin d’Amérique échappé d’élevages évince le campagnol aquatique d’Europe, les tortues américaines relâchées par des particuliers sont en train de faire disparaître les tortues aquatiques indigènes moins agressives, sans oublier qu’Hitler a indirectement favorisé la colonisation des rivages français par un gastéropode prédateur, la Crépidule, passager clandestin des barges du Débarquement en 1945, que les ostréiculteurs proposent à présent à la consommation en échange de leur élevage que le nouveau venu a dévasté… Dans de nombreuses îles de l'hémisphère sud ont été introduits pour leur chair des escargots géants, les Achatines, puis, afin de contrôler leur nombre, un escargot prédateur, l'Euglandina à six tentacules a été introduit à son tour, devenant une espèce invasive. Des espèces marines d’algues et d’animaux de toute nature empiètent sur de nouveaux rivages au détriment d’équivalents endémiques. 


L'écureuil gris américain introduit en Grande-Bretagne par les éleveurs remplace le roux victime d'un virus, comme l'indique la carte au dessous ; un des nombreux exemples de l'action de l'homme dans la substitution d'espèces.

Chez les crépidules, on ne fait pas de manière, tout le monde à la queue leu-leu, et les rapports entre les sexes sont très évolutifs...

quelques espèces invasives pour les anglophones :
https://www.cbd.int/invasive/doc/marine-menace-iucn-en.pdf
liste des 100 espèces les plus invasives par noms scientifiques :
http://www.issg.org/database/species/search.asp?st=100ss
       
     Mais le réchauffement climatique renforce ces modifications, que les espèces importées, volontairement ou non, de régions plus chaudes trouvent un climat propice à leur développement là où il était précédemment entravé par la différence de température, ou bien qu’elles étendent tout naturellement leur aire de répartition en trouvant des conditions favorables dans un périmètre plus étendu.

         Certains, comme il y’a quelques années le président russe, avaient ironisé sur le réchauffement climatique en arguant que les régions les plus froides trouveraient un avantage à la nouvelle situation, le climat devenant plus doux et les sols se prêtant davantage à des cultures. Pour ce qui des espèces vivantes, il y’a fort peu à gagner en la matière. Car si, notamment dans les milieux urbains, beaucoup sont prompts à exécrer la moindre bestiole, écrasée sans ménagement sans se soucier de sa dangerosité, les animaux des régions tempérés sont d’une nature généralement plutôt amène, et on ne pourra que les regretter si de nouveaux venus de latitudes plus méridionales sont amenées à se substituer à eux à la faveur de l’accroissement des températures.

            La plupart des gens détestent effectivement tant « les petites bêtes » qu’ils ont tendance à les éradiquer sans ménagement, et bien peu d’entre elles en sont prémunies. Je me souviens d’un professeur de musique, charmant par ailleurs, qui tenta un jour en vain, d’écraser une chrysope, ce parent du fourmilion d’un beau vert tendre et aux yeux dorés parce que son vol détournait l’attention des élèves, démentant ainsi ses propos sur la musique qui détournerait de la violence… Même les rares insectes qui bénéficient d’une certaine popularité ne sont pas nécessairement avantagés, on détruit les chenilles comme nuisibles et on s’étonne ensuite de ne plus guère avoir le plaisir d’apercevoir des papillons, et une femme qui se désolait que les coccinelles avaient disparu des environs finit par apprendre que ces insectes allongés et noirs qu’elle exterminait systématiquement n’étaient autre que les larves de la « bête à Bon Dieu »..


Une larve de coccinelle, qui ne bénéficie souvent pas de la même bienveillance que l'adulte...
            Et effectivement, même s’ils ne sont pas bienvenus chez les cultivateurs, on devrait convenir que les insectes des régions tempérées, à moins de vouloir un jardin aux plantes totalement intactes et donc une nature complètement artificialisée et appauvrie par usage massif de produits chimiques, ne représentent en général pas une menace pour l’habitant.


  En dépit de son nom vernaculaire de « perce-oreille », le forficule, à l'inverse des boucles-d'oreille, n’a jamais percé les oreilles d’aucune femme.
  
Les insectes de l’ordre des Orthoptères, par exemple, du timide grillon du foyer se signalant par ses charmantes stridulations, à la gracieuse sauterelle d’un attrayant vert, sont bien loin d’inspirer l’inquiétude suscitée par la horde frénétique de criquets migrateurs qui, en Afrique, ravagent tout sur leur passage, comme évoqué dans le film L'EXORCISTE 2 (EXORCIST 2 : THE HERETIC).




Les criquets migrateurs, envoyés du démon telle une des 7 plaies d'Egypte de la Bible dans le film L'EXORCISTE 2.


Leur parente européenne, la sauterelle verte, est une gracieuse créature aux grands yeux, qui broute paisiblement quelques feuilles.
De même, les régions tropicales abritent de redoutables colonies de fourmis, rouges ou noires, qui avancent en colonne meurtrière, capable de dévorer complètement un bœuf en quelques instants, menace constituant le sujet du film QUAND LA MARABUNTA GRONDE (THE NAKED JUNGLE) réalisé en 1954 par Byron HASKIN, avec Charlton HESTON. Les irruptions périodiques de fourmis communes en Europe, au moment où les reines ailées partent en quête de nouveaux territoires où s’établir, suscitent de vraies paniques domestiques, mais seules les victuailles mal isolées peuvent faire les frais de leur avancée et la sensation de chatouillis durant le sommeil est la seule conséquence à redouter pour les personnes se trouvant sur leur chemin. La prochaine fois que vous irez pique-niquer, oubliez vos appréhensions et abandonnez un infime morceau de votre repas à l’un de ces hôtes discrets des prairies et sous-bois, vous pourrez suivre ses pérégrinations alors que l’ouvrière emmène précautionneusement la miette que vous avez consenti à céder jusqu’au garde-manger de sa colonie.


Les mandibules de la fourmi rouge ne font pas de sentiments ; en dessous, scène du film QUAND LA MARABUNTA GRONDE.

"Et moi qui me plaignais à la vue d'une inoffensive fourmi européenne ! On sait ce qu'on perd..." Espérons que la réalité ne rattrape pas d'autres visions catastrophistes...(photo de QUAND LA MARABUNTA GRONDE).

Les autres Hyménoptères ne causent pas un niveau de destruction comparables à ces fourmis exotiques. Néanmoins, certaines espèces ailées des régions chaudes ne lésinent pas à percer de leur dard l’infortuné qui croise leur route. Alors qu’on peut sans trop de risque passer à quelques mètres d’une ruche abritant des abeilles domestiques, des apiculteurs désireux d’améliorer la productivité de leurs essaims ont dans les années 1970 croisé des abeilles d’Amérique du sud avec des abeilles africaines; plus actives, ces hybrides se sont aussi révélées beaucoup plus agressives, attaquant l’homme et s’acharnant sur leur victime. A la faveur de la hausse des températures, elles se sont installées dans une aire assez étendue du sud des Etats-Unis, éradiquant au passage les abeilles communes bien plus dociles.
Une abeille domestique européenne au premier plan, devant une abeille africaine, reconnaissable à sa couleur plus foncée.




Le film THE SWARM (en haut) retranscrit la peur qu'inspire les attaques d'abeilles africanisées dont l'essaim peut s'acharner sans prévenir sur une victime innocente (en bas).

Si au sein de ce groupe, les frelons sont craints, celui venu récemment d’Asie, au corps plus sombre, à l’abdomen noir, qui construit ses nids en hauteur, s’avère aussi plutôt plus menaçant que l’espèce indigène, ayant déjà causé douze morts en France. Il attaque sans ménagement ceux qui passe à portée de son nid volumineux. Importé accidentellement de Chine dans des poteries parvenues dans le Lot-et-Garonne, près de Bordeaux, il est monté en région parisienne en 2015 et investit à présent la Picardie, et est dorénavant aussi présent au Portugal, en Espagne, en Belgique et en Allemagne.



Comment reconnaître l'envahisseur du frelon indigène, montage effectué par le département d'Ille et Vilaine.

Dans les régions tempérées, la seule punaise à redouter est la punaise de lit, le genre Cimex, hôte indésirable des maisons qui se conduit en parasite hématophage, prélevant nuitamment le sang du dormeur. Les multiples piqûres de cet Hémiptère, proliférant et très difficile à éradiquer, affaiblissent leur victime et mettent en danger sa santé. Cependant, les espèces de punaises qu’on rencontre dans la nature, comme les Pentatomes ou punaises des bois, et les Pyrrhocores, n’attaquent en, principe pas l’homme, se contentant de chasser des proies comme les pucerons, de même que toutes les espèces aquatique comme le scorpion d’eau ou Nèpe, la ranatre, le notonecte et le gerris qui fait des ronds à la surface de l’eau. Il en va tout autrement pour les régions tropicales, avec la famille des Réduvidés. Les Réduves sont des punaises qui attaquent l’homme; leur morsure peut être le vecteur d’hantavirus, formes de virus pratiquement impossibles à juguler et capables de provoquer des paralysies permanentes.


Quelques exemples de belles punaises des bois colorées (en haut, des pentatomes, en bas, un pyrrochore), sans danger pour l'homme, qu'on trouve dans la nature française.

La réduve tropicale, reconnaissable à sa tête allongée, est par contre à éviter, elle est hématophage et porteuse de virus.
Le moustique commun (genres Anopheles et Culex) propageait quand à lui l’agent du paludisme, le Protozoaire nommé Plasmodium falciparae, mais cette terrible épidémie a fini par être endiguée en Europe au cours du XXème siècle, notamment par les défrichages réalisés dans l’Italie fasciste et les avancées de la médecine. Cependant, un troisième genre de moustique, le moustique tigré, est en train de remonter vers le Nord depuis les régions les plus méridionales d’Europe, étant déjà arrivé en Provence et en Allemagne, lequel est vecteur du virus chikungunya, infection qu’on rencontrait essentiellement dans les territoires d’Outre mer, et à présent du zika. L’animal est douteux plus redoutable que sa petite taille le rend plus indétectable.


Petit mais redoutable, le moustique-tigre du genre Aedes.
Ce ne sont pas nécessairement les moustiques les plus grands qui sont le plus à  redouter comme ceux du film SKEETER issus de la préhistoire; le plus grand moustique des régions tempérées, la Tipule, désignée populairement sous le terme de cousin, se nourrit strictement du suc des végétaux, il ne faut donc pas particulièrement s’alarme de sa présence en automne lorsque ces insectes cherchent à prolonger quelque pu leur existence en cherchant à se mettre à l’abri du froid dans les habitations.



Le moustique préhistorique de bonne taille qui inspire la terreur dans le film SKEETER ; dans la réalité, la tipule qu'on rencontre souvent à l'automne et qui peut atteindre cinq centimètres est tout à fait inoffensive, n'aspirant que le suc des plantes.

Dans les pays chauds, certains minuscules moustiques capables d’être facilement disséminés, les phlébotomes, sont de minuscules vampires; ils incisent la peau avec une dextérité chirurgicale et aspirent la lymphe. En dépit de leur taille infime, ils véhiculent dans leur organisme un microscopique Nématode, la Filaire, qui cause sous le nom d’éléphantiasis l’enflure des parties génitales et des membres d’une manière horriblement grotesque. Il ne faut pas les confondre avec d'autres petits diptères, les moucherons de nos régions tempérées qui sont bien anodins, c’est à peine si on les remarque lorsqu’ils tournoient en cercle au dessus des corbeilles de fruits. Ils sont par ailleurs fort utiles pour la recherche, la facilité avec laquelle on peut les élever et la rapidité d’alternance des générations rendant possible l’étude de mutations en un bref délai, ont permis de faire progresser la connaissance de la génétique, tout particulièrement en ce qui concerne les chironomes dont les chromosomes géants se prêtent aisément à l’observation. 





Ne pas confondre le petit moustique tropical redoutable appelé Phlébotome (photo du haut) et les inoffensifs moucherons comme la mouche-papillon des canalisations Psychoda (au milieu) et le moucheron des fruits (en bas).

Les mouches quant à elles sont souvent malvenues, se posant sans retenue sur la vaisselle et la nourriture en y déposant leurs germes. Néanmoins, seuls les taons qui piquent représentent une réelle nuisance en région tempérée. Il y’a pire plus au sud : la lucilie bouchère profite de la plus infime plaie pour pondre ses œufs, lesquels donnent à brève échéance naissance à des asticots qui rongent les chairs à vifs. Des crapauds peuvent ainsi se retrouver avec le crâne apparent et le bétail aussi bien que l’être humain ne sont pas épargnés. L’espèce est de surcroît prompte à se répandre, tant est si bien qu’au moment où le Colonel Kadhafi représentait au milieu des années 1980 la principale menace à l’encontre des Occidentaux par son soutien du terrorisme, les Etats-Unis l’ont malgré tout aidé indirectement en relâchant des millions de femelles de lucilie bouchère stérilisée, de sorte que la plupart des accouplements avec les mâles soient improductifs.


La Lucilie bouchère, une espèce de mouche loin d'être anodine.

Le monde des papillons est moins sinistre, mais dans le sud de la France, la chenille processionnaire qui prolifère avec la chaleur représente une certaine menace écologique, et s’introduisant dans les maisons, provoque des irritations avec ses poils urticants ; à la faveur du réchauffement climatique, elle progresse inexorablement. A la fin des années 1970, les chenilles processionnaires sont arrivées aux portes de Rennes et d'Orléans, et depuis 2011, ont les a recensées à Paris, près de Strasbourg, et dans le département de l'Aisne. Il en va de même pour le bombyx cul doré et le bombyx cul brun, les chenilles urticantes géantes de cette dernière espèce ayant engendré quelques désagrément dans le Nord de la France, à Mers-les bains, en mai 2014.


Invasion de chenilles urticantes dans le Nord de la France au printemps 2014 : qui s'y frotte s'y pique.

Parfois assimilées à tort aux insectes, les araignées n’ont pas une côte de popularité très élevée. Ces prédateurs n’hésitent parfois pas à sucer le sang de l’infortuné qui croisent leur chemin, à la manière de certains de leurs lointains cousins les Acariens. Cependant, nombre d’araignées de nos contrées n’attaquent pas l’homme, comme les Pholques aux très longues pattes filiformes qu’on confond parfois avec des Faucheux (également inoffensifs et qui ne sont pas des araignées), les Saltiques ou araignées sauteuses à l’abdomen allongé, capable de petits bonds, ou encore les Thomises ou araignées crabes, petites araignées à l’aspect cubique et aux pattes écartées qui guettent les insectes dans les fleurs dont elles ont adopté la coloration. 





Une Pholque, délicate et inoffensive araignée de nos maisons, capable de manger des araignées bien plus grosses qu'elle (en dessous).

Faucheux de nos régions tempérées; pas des araignées, mais des membres d'un autre ordre d'Arachnides, celui des Opilions, surnommés plaisamment par les Anglo-saxons "papas longues jambes" : des créatures fragiles et inoffensives qui éliminent les déchets. On les reconnaît notamment par le fait que la tête est totalement indistincte du corps à la manière du poulpe.

Dans les régions méridionales de l’Europe, on trouve quelques espèces auxquelles il vaut mieux éviter de se frotter, comme les lycoses ou araignées-loups. La morsure de l’araignée violon (Loxosceles rufuscens) qui mesure environ un centimètre sans les pattes a déjà provoqué de graves lésions, œdème volumineux et nécrose des tissus, particulièrement chez les personnes âgées. Présente sur le pourtour méditerranéen et dans le sud de la France, elle remonte vers le Nord à la faveur de l’élévation des températures. Sa parente la Recluse brune (Loxosceles reclusa) qui provoque de semblables désagréments est une espèce d’Amérique du Nord qui est présente depuis les années 2000 en Languedoc-Roussillon. On trouve aussi dans le sud de l’Europe la célèbre Veuve noire, dont le venin est capable de tuer des personnes affaiblies; cependant, son parent des régions plus chaude, la Veuve noire américaine, est pourvue d’un venin plus toxique; ces espèces sont d’autant plus redoutables qu’avec leur abdomen dont la taille ne dépasse pas celle d’un petit pois, elles peuvent aisément se dissimuler.


Une araignée violon.

La veuve noire très reconnaissable.

Certaines araignées, les Mygales, peuvent causer des désagréments à distance en propulsant des poils urticants. Il existe une vingtaine d'espèces de mygales en Provence, mais elles ne sont pas les plus dangereuses, la seule espèce mortelle pour l'homme vit en Australie, où on trouve les espèces les plus dangereuses du monde.

Photo du film ARACHNOPHOBIA de Frank MARSHALL avec son héros aux prises avec une invasion d'araignées tropicales ramenées par un naturaliste imprécautionneux ; une phobie bien naturelle pour qui vit en Australie, avec notamment la veuve noire au venin le plus puissant et la seule espèce mortelle de mygale.

En octobre 2014, une araignée sud-américaine de 20 centimètres, Phoneutria, à la morsure mortelle a été apportée chez une famille anglaise au sein d'un régime de bananes par le livreur d'un supermarché, sans heureusement faire de victimes, le père de famille ayant pu la capturer avant d'identifier sur internet le péril auquel il avait réchappé. La créature est capable de s'amputer d'une patte blessée pour la régénérer.
Une Phoneutria sur la main; comme on dit à la télévision, "ne faîtes pas ça chez vous !.."

Lointains parents des araignées, les scorpions ne suscitent guère plus de sympathie, en dépit de leur lointaine ressemblance avec des crustacés. Leur dard venimeux leur vaut une mauvaise réputation très justifiée, et ils sont d’autant plus dangereux que la queue et le dard sont développés. Les scorpions sont propres aux régions chaudes notamment arides. Les régions du Nord sont à ce jour épargnées. Quand aux petits scorpions qu’on trouve en Provence, ils sont pour la plupart parmi les moins dangereux, porteur d'une faible quantité de venin, à l'exception du plus grand d'entre eux, le scorpion jaune languedocien de l'espèce Buthus occitanus, vivant dans les lieux peu fréquentés, dont l'étude du venin, qui a plongé plusieurs enfants dans le coma, a récemment révélé qu'il était plus dangereux que prévu, se rapprochant de celui d'sepèces algériennes. Leurs cousins africains, australiens ou américains sont néanmoins plus redoutables, comme celui présent dans le désert de la Vallée de la mort qui provoque un décès presque instantané de l’infortuné imprudent qui se l’est fait inoculer.
Une belle photo du seul scorpion provençal dangereux, le scorpion jaune languedocien, une espèce protégée qu'il vaut mieux ne pas déranger..
Le terme vernaculaire de mille-pattes regroupent différents animaux, dont on trouve des versions géantes sous les tropiques. Ceux qui possèdent le plus grand nombre de pattes, les Diplopodes, sont des végétariens inoffensifs et il n’y pas grand chose à craindre d’une iule géante. Prédateurs, les Chilopodes au corps aplati sont dotés de venin dans leurs mandibules acérées. Les espèces de nos régions tempérées ont un venin moins puissant, et il y’a peu d’occasion dans la vie quotidienne d’être en butte à une scolopendre, quant à la scutigère aux longues pattes fragiles qu'on trouve occasionnellement dans les maisons, la discrète créature nocturne ne cherche pas particulièrement le contact avec notre espèce. Les scolopendres géantes des pays chauds en revanche peuvent injecter un venin fortement toxique et il convient donc d’éviter toute manipulation de ces animaux. Comme pour les Arachnides évoqués plus haut, le risque principal dans les pays tempérés est l’importation accidentelle ou volontaire par des collectionneurs de ces animaux qui trouvent à présent sous nos latitudes une température davantage propice à leur perpétuation.

Des animaux plus petits comme les amibes peuvent aussi se révéler redoutable d’un endroit à un autre. S’il est toujours déconseillé de boire de l’eau croupie, les amibes de nos régions qui seraient ingérées accidentellement peuvent engendrer des perturbations intestinales, mais ce sont celles des pays chauds qui causent de graves dysenteries, dont les séquelles peuvent être endurées par les survivants la vie entière. D’autres espèces, et parfois même des mutations d’espèces à priori inoffensives, sont capables de rentrer par les yeux et de se frayer un chemin jusqu’au cerveau qu’elles détruisent. Certains lacs ont Etats-Unis disposent ainsi d’avertissement déconseillant fortement la baignade, ou enjoignant aux récalcitrants qui tenteraient l’aventure de tenir absolument hors de l’eau les yeux et le nez tout particulièrement. De manière générale, il convient d’éviter la fréquentation de piscines qui ne seraient pas suffisamment stérilisée, et de n’utiliser que de l’eau distillée pour nettoyer les lentilles oculaires, afin d’éviter que ce geste quotidien ne permette pas un point de passage pour ces redoutables protozoaires.




Une affiche enjoignant le baigneur de ne pas plonger, sauter ou éclabousser, en gardant toujours la tête hors de l'eau, sous peine de faire pénétrer des amibes dangereuses dans le nez ou la bouche, susceptibles de causer une méningite mortelle ; en dessous, le stade flagellé de Naegleria, un genre mortel d'amibe (les amibes pourvues de pseudopodes et les Flagellés sont maintenant réunis dans le groupe des Rhizoflagellés, en raison de l'existence de certaines espèces présentant des cycles comportant à la fois des phases à flagelles et d'autres avec des pseudopodes).

Autre parasite situé plus haut dans l’échelle évolutive, l’Ankylostome duodénal est, comme la Filaire évoquée plus haut, un Nématode en principe propre aux régions tropicales, dont la minuscule larve est capable en quelques secondes de déchirer avec sa mâchoire le peau fine du dessous du pied du baigneur qui s’est aventuré dans une étendue d’eau stagnante, puis de remonter dans le système circulatoire de la jambe jusqu’aux intestins où elle se change en adulte et compromet gravement la santé du porteur. On a parfois signalé assez récemment de manière localisée au Nord de la France et au sud de la Belgique  cette espèce autrefois davantage répandue en Europe; on pourrait se demander s’il ne s’agit pas d’une infestation accidentelle répandue au moment où le Congo était une colonie belge.



Distribution de l'ankylostome montrant l'isolat à l'extrême nord de la France ; en dessous, photo d'un adulte avec sa tête (en bas) portant des dents acérées.

Parasites externes ceux-là, les sangsues sont des vers annelés sans poils qui possèdent au moins une ventouse - la plupart en ont deux - leur permettant de se fixer à leur hôte, dont la buccale abrite des dents acérées. Elles sont considérées comme des animaux répugnants, d’où le sens figuré péjoratif du mot. Dans les régions tempérées cependant, les sangsues sont presque toutes des prédateurs ne s’attaquant pas à l’homme, mais se servant des ventouses pour se fixer aux rochers afin de résister au courant; si certaines aspirent le sang des têtards ou dans le cas de la piscicole au corps allongé celui des poissons, beaucoup se nourrissent simplement de petits invertébrés. En Europe, seule la sangsue médicinale suce le sang des êtres humains; elle était auparavant employée en médecine pour les saignées et connaît depuis quelques années un regain d’intérêt, étant utilisée pour absorber les excès de sang et cautériser les plaies. En revanche, les sangsues des pays de mousson sont une engeance fort peu appréciable. Particulièrement voraces, elles n’hésitent pas à s’installer dans les arbres pour se laisser tomber sur le gros mammifère qui passe à leur portée.



Cet émissaire de l'Union soviétique trouve dans les sangsues du sud-est asiatique de précieux alliés pour ses interrogatoires dans RAMBO 2 : LA MISSION (RAMBO 2: FIRST BLOOD PART 2) de George Pan Cosmatos.

Une baignade dans la mer peut aussi se révéler bien plus périlleuse en fonction des latitudes. Ainsi, les méduses des mers tempérées peuvent occasionner des irritations par le contact avec leurs cellules armées de filaments urticants, les cnidoblastes, mais les aurélies, pélagies et autres rhizostomes méditerranéens ne provoquent guère de drames. Il en va naturellement autrement pour les poissons dont elles sont les prédateurs : un arrivage massif de Pelagia noctiluca a quand même détruit des élevages entiers de saumons en Ecosse il y’a quelques années. La Cyanée ou « crinière de lion » qu’on trouve dans les mers tropicales est par contre pourvue d’un venin si puissant qu’il peut s’avérer mortel pour l’homme et que l’écrivain Conan DOYLE s’en est inspiré pour une de ses aventures de SHERLOCK HOLMES.

Les Cuboméduses sont quant à elles de petites méduses cubiques, au venin terrifiant, qui leur vaut le surnom de « guêpes de mer », qu’ont trouve dans l’Océan pacifique au large de l’Asie et de l’Océanie. Les baigneurs qui entrent en contact avec ces animaux en gardent dans le meilleur des cas de terribles séquelles, certains en meurent. Une espèce de Cuboméduse est si petite qu’elle passe au travers des mailles des filets de protection mis par les Australiens au large des plages et que ces animaux transparents minuscules sont pratiquement invisibles pour l’œil humain.

Chironex, la méduse cubique : carrée, petite, mais ne manquant pas de piquant...

La physalie ou « vaisseau de guerre portugais » est la plus connue des espèces de Siphonophores, des colonies flottantes d’animaux marins appartenant au même embranchement que les méduses. Assez urticantes pour qu’on déconseille fortement le contact avec l’homme, ces organismes évoluent généralement dans les mers chaudes. Avec les modifications climatiques et les perturbations des courants, les physalies sont arrivées depuis quelques années sur les côtes atlantiques française. 


Physalie échouée.

Pour un Français, Belge ou Canadien, un mollusque est perçu comme un aliment savoureux, et il ne leur viendrait pas à l’esprit de les craindre, à l’exception des tarets, lamellibranches perforants qui rongent les pontons de bois. Dans les îles lointaines aux plages enchanteresse, on y trouve pourtant un coquillage pourvu du venin peut-être le plus fulgurant au monde. Un grand gastéropode à l’élégante coquille, le cône pourpré, emploie un venin contenant plus de cent toxines différentes qui cause la mort presque instantanément. Le touriste trop curieux qui s’aventure à convoiter la coquille d’un individu vivant pour la ramener comme souvenir n’a aucune possibilité de récidiver.


Avec une telle espèce de cône, il vaut mieux passer son chemin sans regret...
Le cône n’est pas l’unique mollusque mortel. La littérature, de la légende relative au Kraken scandinave jusqu’aux œuvres comme LES TRAVAILLEURS DE LA MER de Victor HUGO et VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS de Jules Verne a fait des céphalopodes des animaux terrifiants. Pourtant, la pieuvre témoigne plutôt d’une curiosité bienveillante confinant parfois à l’affection envers le plongeur, alors que l’homme en consomme énormément, parfois même vivants comme en Asie du sud est, et même la pieuvre géante du Pacifique ne se montre nullement agressive à l’égard du plongeur. Ce n’est pas le cas de la pieuvre australienne dont la morsure injecte un venin extrêmement dangereux, et qui peut se montrer menaçante. On la reconnaît au moins de loin grâce à sa pigmentation unique jaune et bleu de cyan.


"Non, petite pieuvre, ne compte pas sur moi pour te caresser..!" 
                      
Dans les eaux chaudes du Pacifique, on rencontre aussi une espèce d'oursin mortel, l'oursin-fleur (Toxopneustes pileolus) dissimulé sous les débris. Ce ne sont pas les piquants, mais les pinces de ses pédicellaires, ses organes préhensiles, qui contiennent le venin létal au simple toucher, la seule chance de celui qui entre en contact avec lui étant que ses petites pointes ne parviennent pas à percer l'épiderme. Une nouvelle démonstration que les espèces indigènes des régions tempérées sont préférables à leurs homologues des régions tropicales.


Oursin-fleur dont on voit les ambulacres locomoteurs filiformes et les pédicellaires en forme de fleurs; sous ces pédicellaires, les trois pointes des pinces vous contemplent et vous attendent de pied ferme.. - désolé, pas encore de film sur "l'attaque des oursins tueurs" pour illustrer ce paragraphe.

Chez les Sélaciens, il en va de même. Les requins européens sont souvent inoffensifs pour l’homme alors que certaines des espèces des mers chaudes peuvent l’attaquer, comme le requin-marteau, le mako ou requin bleu, le requin tigre ou encore le fameux requin blanc popularisé par Steven SPIELBERG dans LES DENTS DE LA MER (JAWS) et ses suites. Les pastenagues ou raies à aiguillon sont venimeuses, susceptibles de causer des paralysies, et les espèces tropicales sont plus redoutables comme celle qui n’a laissé aucun chance au documentariste animalier australien Steve IRWIN.


Le baigneur des côtes françaises atlantiques a plus de chance de tomber sur un inoffensif chien de mer parent de la roussette qui finit sur les étals des pêcheurs (bas) que d'un prédateur occasionnellement anthropophage comme le Grand blanc de la saga des DENTS DE LA MER (photo issue du quatrième volet, JAWS 4).

En eau douce, le pêcheur européen n’a guère d’appréhension à s’approcher de l’eau pour taquiner le goujon ou la truite. En Amérique du sud, il risque d’être électrocuté par le Gymnote, surnommé anguille électrique par les décharges qu’il est capable d’administrer, ou dévoré sans ménagement par un banc de piranhas, ces petits poissons impitoyables popularisés notamment par le film de John DANTE, qui écologiquement sont l’équivalent aquatique des fourmis rouges, une horde incoercible auquel aucun animal aussi féroce soit-il ne résiste. Plus insidieux est le candiru d’Asie qui remonte insidieusement par les orifices naturels du baigneur.




La dentition peu amène d'un piranha (haut) ; si jamais votre maison se retrouve au fond de l'eau et qu'il y a des piranhas au dehors, vous avez doublement intérêt à ne pas ouvrir la fenêtre... (photo du film PIRANHA de Joe DANTE).


A la plage, il est plus que déconseillé de poser le pied sur sur les piquants d'une vive, un poisson des côtes européennes de l'Atlantique et de méditerranée, qui vit souvent enfoui sous le sable, et est susceptible de causer un vif désagrément au baigneur avec ses épines dorsales et les deux qui se trouvent sur la tête, injectant du venin chez le promeneur malchanceux ; mais cette fort déplaisante rencontre demeure toutefois préférable à un contact avec un poisson-pierre, une sorte de rascasse au venin très puissant, qui vit dissimulé au milieu des rochers dans les mers chaudes.


Il vaut mieux éviter vivement un contact avec la vive (haut), même si on a davantage de chance d'en réchapper qu'avec les pieux miniatures hérissant le dos du poisson-pierre (bas).

Même chez les Batraciens, animaux généralement inoffensifs, en dépit de la réputation que leurs bubons font aux crapauds, on trouve en Amazonie des variétés mortelles, les Dendrobates. Ces petits animaux à l’apparence de rainettes très colorées secrètent le curare, poison très puissant utilisé par les Indiens dans leurs flèches empoisonnées.


Des couleurs aussi vives que la mort que cet animal d'allure inoffensive occasionne.
       Chez les sauriens aussi, seuls les Hélodermes d’Amérique, comme le monstre de Gila, sont pourvus de venin, même si certains l’ont aussi évoqué pour le varan de Komodo bien que ce soient surtout les bactéries pathogènes propagées par leur morsure qui soient considérées comme les plus redoutables, causant en quelques heures la mort de leur proie. Les lézards des murailles ou encore les sauriens sans pattes comme l’orvet, pris à tort pour un serpent, et qui est en voie de disparition, sont totalement inoffensifs.

       Les véritables serpents font peur. En France, seules les vipères sont mortelles. Ces animaux mordent pour se défendre, on peut donc assez aisément s’en prémunir dans les régions septentrionales où elles sont présentes, en regardant où on pose le pied, en propageant des vibrations à l’aide d’un bâton et en se munissant d’une dose de vaccin, celui-ci mettant près d’une heure à faire succomber la victime. Les serpents tropicaux sont beaucoup agressifs et leur venin beaucoup plus délétère. Alors que les espèces de couleuvre européennes sont dépourvues de venin, celui de leur parent le cobra est redoutable. Quant aux serpents de mer comme le serpent corail, qu’on trouve notamment en Australie - décidément un des pays les plus dangereux du monde de par sa faune, ils se caractérisent généralement par des couleurs rayées, les espèces inoffensives ressemblant par mimétisme à celles qu’il convient d’éviter ; sans une bonne connaissance du code couleur, le plongeur est fortement invité à garder ses distances.
                  La vipère, seul serpent français qu'il faut éviter.

        Enfin, au sein des Mammifères, le deuxième groupe le plus important après celui des Rongeurs est l’ordre des Chiroptères, ou chauve-souris. Ces animaux sont vus dans notre culture comme particulièrement sinistres, associés à la figure du Comte Dracula. Pourtant, si on exclut les animaux atteints par la rage, qui peut tout autant atteindre d’autres espèces de mammifères, les chauve-souris de nos régions sont d’élégantes petites créatures qui se nourrissent exclusivement d’insectes (quelques espèces asiatiques sont par contre frugivores) ; seul le vampire d’Amérique du sud plante ses crocs dans la chair des mammifères pour s’abreuver de leur sang.   


Le vampire, seule espèce de Chiroptère qui s'attaque aux mammifères dans l'Amérique du sud.                                                            
                       
    Certaines espèces de mammifères sont par contre des vecteurs de maladies graves à leur insu, comme un petit rongeur endémique de zones désertiques d’Amérique du nord qui transmets au travers des poussières émanant de ses déjections une forme de leptospirose mortelle. Diverses maladies tropicales sont susceptibles de se répandre dans les zones tempérées par l'intermédiaire de leurs porteurs, comme le paludisme et l'encéphalite virale, comme le chukungunya déjà évoqué en Europe, ou encore la dengue et certaines infections transmises par les tiques aux Etats-Unis.
     Les espèces venues des zones plus chaudes sont généralement plus agressives, souvent plus toxiques. Lorsque vous croiserez le regard d’un insecte bien de chez nous, regardez le avec bienveillance, car les animaux des contrées tempérées sont de petites bêtes charmantes, avec les altérations occasionnées par l’humanité, il n’en sera hélas pas toujours de même.

  Avec les dérèglements causés par l'homme, nous pouvons redouter d'autres modifications peu souhaitables dans la distribution des espèces (Michael CAINE porte un regard inquiet dans THE SWARM en songeant aux abeilles tueuses).