vendredi 20 juin 2008

UN SITE DÉDIÉ AUX CRÉATURES ACTUELLES ET DISPARUES, RÉELLES ET IMAGINAIRES

Sans les êtres vivants ( terme consacré mais qui, jusqu'à l'apparition d'une vraie génération de robots intelligents, apparaît pléonastique ), le monde ne serait qu'un désert minéral. La végétation habille le décor et les animaux l'animent. Pourtant, tout particulièrement à notre époque, les êtres humains se désintéressent pour la plupart des autres espèces avec lesquelles ils partagent leur planète, et si une totale inculture en histoire, en littérature générale ou en art passe encore souvent pour quelque peu infamante dans la plupart des milieux, il n'en va pas de même pour le domaine du vivant. Alors que laisser entendre que Napoléon BONAPARTE ou Winston CHURCHILL seraient antérieurs à Jules CESAR entraînerait un ridicule immédiat pour celui qui commettrait une telle anachronie, ne pas savoir si l'Araignée est un Insecte ou même si l'Ecrevisse est un Mollusque, comme il était affirmé dans une ancienne émission animalière par un animateur pourtant par ailleurs passionné et tout à fait estimable, ne suscite pas la moindre critique. Combien d'hommes de la rue pourraient simplement citer les dix plus importants groupes animaux actuels correspondant aux principaux types d'organisation ( sur au moins une trentaine existant ), alors qu'ils sont tous représentés par des espèces connues du grand public ? La connaissance des grandes lignes du vivant est de moins en moins requise dans la culture de "l'honnête homme", et même les animaux les plus connus sont ainsi pour l'opinion publique laissés dans l'indéterminé, dans un flou général dont les seules catégories acceptées sont en général "comestibles" et "nuisibles" - ce qui est d'usage pratique, mais un peu limité, on en conviendra, et ne représente pas une appréhension plus fine que celle qui devait prévaloir chez nos ancêtres cro-magnons.

Il faut dire que certaines des meilleures émissions consacrées à la diversité animale, comme LES INVENTIONS DE LA VIE ( faisant suite aux deux extraordinaires séries de L'AVENTURE DES PLANTES ) de Jean-Pierre CUNY et Jean-Marie PELT, datant de bien avant l'avènement de la télé réalité – celle qui est censée montrer de "vrais gens", alors que tout y est scénarisé, paraît-il ! non seulement ne sont plus diffusées depuis une quinzaine d'années mais ne sont même plus disponibles du tout à l'heure où cette présentation est écrite. Par ailleurs, les musées d'histoire naturelle restreignent actuellement toujours plus l'accès du public aux collections jadis présentées plus largement, pour cause d'une muséographie moderne qui, au nom du pédagogique et du ludique ( non critiquables lorsqu'ils ont leur place sans se substituer complètement au reste ), le prive de pouvoir de lui-même découvrir la variété des espèces - mais il est vrai que nous sommes dans l'ère de l'instantanéité, aussi l'époque commande-t-elle sans doute d'aller à l'essentiel, au lieu d'inciter le visiteur à acquérir les connaissances de manière active, ce qui est pourtant la clé de la parfaite assimilation, de la bonne compréhension et de la mémoire à long terme. Par ailleurs, tandis que les crédits affectés à la recherche fondamentale sont toujours davantage réduits, les milieux scientifiques pratiquent de plus en plus la cooptation, et nombre de publications mises sur internet sont-elles même à présent interdites d'accès au vulgus pecum qui ne dispose pas des précieux sésames, comme si ceux qui ont le privilège d'exercer dans un domaine représentant un intérêt particulier n'étaient guère enclin à faire partager ce qu'on s'imagine pourtant être leur passion - nonobstant, d'aucuns ( voire les mêmes) déplorent pourtant le peu d'intérêt et de culture du grand public pour le domaine scientifique.

La connaissance de l'histoire de la vie devrait cependant conduire à la relativisation et à l'humilité, lorsqu'on réalise le nombre de faunes différentes qui se sont succédées avant l'avènement de l'homme moderne, dernier venu sur la grande scène de la vie, et cette méconnaissance assez générale ( excepté dans une moindre mesure pour les Dinosaures si populaires auprès de la jeunesse ) témoigne d'un anthropocentrisme avéré. Plus grave, cette indifférence quasi-complète se traduit par la disparition non naturelle d'un nombre toujours plus grand d'espèces victimes du "progrès" et d'un matérialisme omniprésent. On peut penser qu'une meilleure connaissance de la diversité animale permettrait un plus grand respect et un désir de protection à l'égard des animaux les plus méconnus, dont certains existaient déjà sur notre planète il y'a plus de 500 millions d'années - grand âge qui devrait susciter plus d'égard !..

Une simple Anémone de mer peut fasciner par sa beauté, comme ce spécimen qui évoque un œil.

Ce manque de curiosité pour le monde vivant, plus étonnamment, se rencontre même souvent chez les auteurs de science-fiction qui imaginent des formes de vie extraterrestres, lesquelles ne peuvent pourtant en théorie que s'appuyer sur le seul exemple que nous connaissions, la vie qui s'est développée sur notre planète. Il faut dire que ceux-ci, en dépit de leurs multiples talents, viennent presque tous de la physique ( John CAMPBELL, Isaac ASIMOV, Arthur CLARKE, Gregory BENFORD, etc... ), ce qui est un atout évident pour décrire les réalités physiques de l'univers mais amène quelquefois des approximations dans le domaine des sciences naturelles. Il me paraît même un peu surprenant qu'on se passionne pour les créatures imaginaires sans éprouver réellement d'intérêt pour les êtres si divers qui existent réellement, de même peut-être qu'à l'inverse, on puisse se passionner pour le monde vivant sans jamais se demander si la vie s'est développée sur d'autres mondes et à quoi, en ce cas, elle pourrait ressembler. Dans les romans de science-fiction, les extraterrestres ne sont souvent qu'à peine évoqués, de manière impressionniste, l'auteur ne prenant pas la peine de les décrire, comme s' il ne s'agissait que d'un atour puéril du genre, sur lequel il ne convenait pas de s'attarder. Il n'est jusqu'aux films de monstres dont les réalisateurs coupaient parfois presque tous les plans dans lesquels figuraient la créature, comme si porter un peu d'attention à une forme de vie étrangère était ressenti comme une médiocre diversion, le recours là encore à un pauvre artifice détournant de la pureté de la mise en scène - il est vrai que c'était avant le déferlement des images de synthèse, qui montrent à présent complaisamment des créations édulcorées dont le rapport à la réalité concrète a été perdu, et qui ne sont plus que des chimères ectoplasmiques et infographiques, ce qui en fait, selon moi, disparaître tout l'attrait ou peu s'en faut.

A l'inverse, certains sites assument par contre parfaitement leur prédilection pour la pornographie ou pour le mauvais goût, ou bien pour d 'autres intérêts divers, que chacun estimera plus ou moins acceptables selon les sensibilités de chacun. Le présent blog affirme quant à lui clairement son intérêt aussi bien pour la diversité de la vie que pour les genres de l'imaginaire qui ont plus ou moins directement rapport avec les créatures issues de l'imagination et dont les êtres réels constituent malgré tout peu ou prou le modèle. Ce site, en dépit de la portée du champ envisagé, n'a à priori qu'une ambition modeste tant il est vrai que les sujets les plus divers sont déjà abordés, souvent tout à fait valablement, sur internet alors que son développement devient de plus en plus incontournable, mais il ne vise qu'à enrichir l'offre, espérant pouvoir peut-être susciter un peu de curiosité de la part de ceux qui ne sont pas insensibles aux thèmes concernés; seule la suite dira si cette initiative était fondée. Des suggestions pertinentes éventuelles sont également susceptibles de faire évoluer le site, en fonction naturellement de l'optique ici retenue. L'auteur ne s'interdit pas d'aborder si nécessaire les sujets avec une certaine liberté de ton, réticent à céder à tous les conformismes dominants, mais jamais sans rigueur - tout en s'efforçant, au nom peut-être d'un "élitisme de bon aloi" de rester accessible au plus grand nombre, se tenant autant à l'écart de la trivialisation actuelle de la langue que, à l'inverse, de l'utilisation de jargons trop abscons compris seulement d'un petit nombre. Les partis pris inévitables ne sont d'ailleurs que la conséquence de l'émerveillement pour le monde vivant sous toutes ses formes et de l'admiration pour les vrais passionnés et les créateurs dont les réalisations sont à la hauteur de leurs rêves. Le philosophe ERASME écrivait qu'à un humaniste, rien de ce qui concernait l'homme n'était étranger ; ici, affirmons qu'aucune créature, qui est, a été ou sera vivante, dans le monde réel comme dans les projections imaginaires, ne nous laisse indifférents...

De tous temps, les hommes ont inventé des créatures imaginaires, comme la Gorgone, ici dans une version "modernisée" ( illustration originale ).


NOTE: à ceux qui estimeraient éventuellement que ce site pratique le mélange des genres, il convient de préciser que, même si son objet n'est pas identique, il souhaite renouer avec l'esprit, entre autres, de l'éclectisme de l'ancienne émission TEMPS X, regrettée et jamais remplacée.

PS: le sous-titre est un hommage à l'astronome et écrivain français Camille FLAMMARION, et à son ouvrage LES MONDES IMAGINAIRES ET LES MONDES REELS.

( les sources iconographiques externes sont utilisées à titre d'exemple et d'illustration dans un but non lucratif selon les dispositions consacrées, généralement avec leur référence; les omissions seront rétablies immédiatement sur simple demande des auteurs. De la même façon, les textes et illustrations originales de ce blog peuvent être reprises à titre de citation, mais ne doivent pas être exploités à des fins commerciales sans l'aval de l'auteur. )

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