lundi 23 juin 2008

GALERIE DE CREATURES DE STAN WINSTON


Quelques instantanés de la carrière du maquilleur et créateur d'effets spéciaux pour faire suite à l'hommage consécutif à sa disparition toute récente (voir hommage du 17 juin 2008 intitulé "Un magicien du cinéma s'en est allé" ).

Le premier monstre de Stan WINSTON est sans doute la créature vorace de PARASITE de Charles BAND, film qui a vu pratiquement vu débuter l'actrice Demi MOORE, dans lequel Robert GLAUDINI incarne un scientifique qui s'est enfui après s'être injecté le parasite qu'il a créé, pour le soustraire aux visées d'un état totalitaire. Stan n'était pas très fier de sa participation à ce petit film d'épouvante estimable, bénéficiant d'une atmosphère assez glauque, mais on a vu depuis des créatures nettement moins réussies que celle-ci, qui n'est d'ailleurs pas sans anoncer un des stades du monstre de LEVIATHAN ( à noter que le Parasite est aussi mystérieux que la Joconde, puisqu'il possède un nombre d'yeux assez indéfini, qui paraît varier en fonction de l'éclairage de chaque plan - son sourire ( carnassier ) est par contre sans ambiguïté ).

Parmi les diverses incarnations de la Chose (THE THING de John CARPENTER ) figure ce chien glabre assez informe, que Stan a conçu pour suppléer, à sa demande, Rob BOTTIN victime de surmenage. La main qui l'anime lui confère des mouvements très organiques, et la créature incarne parfaitement le caractère particulier du monstre qui, à cet instant, ressemble à un chien sans en être un, pour reprendre les termes du scénario.

MANIMAL était une série policière dont le héros joué par Simon MacCORKINDALE ( également vu, entre autres, dans LES DENTS DE LA MER 3 ) était capable, par sa concentration mentale ( il est fort... l'animal ! ) de se changer en différentes bêtes pour espionner des malfrats ( dont l'un interprété par le sinistre Richard LYNCH ). Stan WINSTON réalisa de belles transformations en Panthère et Faucon, qui, bien que principalement limitées à la tête pour des raisons financières, étaient fort efficaces ( des années plus tard, il conçoit aussi les saisissants hybrides hommes-bêtes de L’ÎLE DU DR. MOREAU de John FRANKENHEIMER ) - la métamorphose en serpent est quant à elle dûe à Michael McCRAKEN à qui sera consacré un futur article.

On ne présente plus TERMINATOR de James CAMERON. Stan WINSTON s'est chargé notamment du maquillage de l'androïde perdant son apparence humaine, et a œuvré sur les suites, concevant des squelettes métalliques impressionnants pour les scènes se situant dans le futur.
Pour L'INVASION VIENT DE MARS de Tobe Hopper, il conçut, à partir des concepts initiaux de l'illustrateur William STOUT, l'inquiétante Intelligence suprême et ses serviteurs ( volontairement ) grotesques mais nonobstant redoutables, animés de manière ingénieuse comme indiqué dans le premier volet de l'hommage.

L'extraterrestre chasseur d'hommes de PREDATOR, avec sa tête insectoïde, est une autre création célèbre de Stan WINSTON. Son faciès n'apparaît que peu de temps dans le premier film mais il s'agit là encore d'un moment marquant, et il est encore bien plus terrifiant dans le film que sur les photos.
Stan WINSTON a mis en scène une de ses créations dans PUMPINKHEAD, histoire d'un démon vengeur.
S'il n'a pas œuvré sur ALIEN, il a travailé sur sa suite, ALIENS, riche en créatures terrifiantes.

Son studio a également donné vie aux mutations de l'entité transgénique de LEVIATHAN, tâche conséquente bien que le monstre ne soit souvent qu'assez fugitivement entrevu dans le montage final.
La physionomie du monstre de RELIC, qui évoque un mélange de Vertébré et d'Arachnide, présente quelque parenté avec celle de PREDATOR.

Pour la comédie GALAXY QUEST, Stan WINSTON a réalisé des êtres un peu moins terrifians, comme cette espèce bipède qu'on devine aisément goulue en observant sa gueule béante, d'après des concepts du peintre Wayne BARLOWE.

Pour rendre hommage aux petits films de série B, et échapper aux images de synthèse que les grands studios réclamaient de plus en plus, Stan WINSTON avait notamment conçu DAY OF THE WORLD ENDED, avec Natassia KINSKI et Randy QUAID. Sans doute soucieux que l'aspect psychologique de l'histoire soit au premier plan, Stan a finalement fort peu dévoilé son extraterrestre qui, avec sa coiffe tentaculaire évoque - à ceci près qu' il a un oeil unique au lieu de trois - la créature de LA CHOSE D'UN AUTRE MONDE de Christian Niby, fidèlement inspirée de la description de la nouvelle de John CAMPBELL, qu'on aurait dû voir à l'écran, si les producteurs de la RKO, la jugeant trop effrayante, n'avait pas décidé de détruire le costume réalisé au profit de James ARNESS grimé ( le sort de celle qui aurait dû être le premier extraterrestre non humanoïde fut ainsi scellé et celle-ci disparut à jamais).

Même si Stan WINSTON est encore l'auteur de d'autres maquillages célèbres, notamment ceux d'EDWARD AUX MAINS D'ARGENT et d'ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE, difficile de ne pas évoquer ses Dinosaures, gigantesques machineries très loin du grimage plus traditionnel d' acteurs qu'il réalisait à ses débuts à la télévision. Il avait eu quelques devanciers en la matière, l'Anglais Roger DICKEN ou l'Italien Carlo RAMBALDI, mais il avait affiné la technique en obtenant des mouvements souples, même si la sophistication n'empêchait jamais quelques difficultés lors du tournage alors que celles-ci ne s'étaient pas forcèment manifestées lors des répétitions. Les animations informatiques de la trilogie JURASSIC PARK ont dans les médias estompé les Dinosaures que son équipe avait agencés, tels que le Tricératops malade, les Vélociraptors et le Tyrannosaure ( dans nombre de plans ) du premier film, le petit Tyrannosaure geignard de la suite LE MONDE PERDU et l'énorme Spinosaurus de JURASSIC PARK 3.
Ainsi, même si son nom n'était peut-être pas très familier du grand public, Stan WINSTON est une référence dans la profession, et celui qui était à l'origine de nombre des êtres saisissants aperçus dans les salles obscures.

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