DOUBLE ANNIVERSAIRE
Il y'a quatre ans, le 15 juin 2008, disparaissait un des plus fameux créateurs de monstres du cinéma, Stan WINSTON, ce qui m'incitait à mettre en ligne un petit hommage écrit spontanément, et accessoirement à créer ce blog, dont c'est donc également le quatrième anniversaire.
Il y'a quatre ans, le 15 juin 2008, disparaissait un des plus fameux créateurs de monstres du cinéma, Stan WINSTON, ce qui m'incitait à mettre en ligne un petit hommage écrit spontanément, et accessoirement à créer ce blog, dont c'est donc également le quatrième anniversaire.
Malgré
l'importance de sa disparition, la grande époque de son studio était
cependant malheureusement déjà passée, puisque son équipe avait
du se contenter de la conception artistique sur un film comme AVATAR,
tous les éléments fantastiques étant virtuels. Le studio Stan
WINSTON n'avait par ailleurs pas survécu au décès de son
fondateur, celui-ci ayant été fermé pour permettre de régler la
question de l'héritage, les proches collaborateurs du disparu créant
une nouvelle compagnie, Legacy Fx ( littéralement "héritage
effets spéciaux" ), ainsi nommée pour évoquer la filiation
avec le grand créateur.
Un
internaute bulgare incollable sur les créateurs d'effets spéciaux
contemporains d'Hollywood, Dimitar DIMITROV, a d'ailleurs récemment, avec le concours de son ami hongrois Balasz FOLDESI, créé sur le fameux réseau Facebook une page d'hommage contribuant
à faire vivre son souvenir et comportant une revue très complète
de ses états de service, où l'on apprend même que cet artisan
ayant accédé à la plus haute consécration au sein du cinéma
américain, à la fois grâce à son enthousiasme, son inventivité et
aussi aux liens privilégiés qu'il avait su entretenir avec les
personnalités les plus influentes du show-business tels qu'
Arnold SCHWARZENEGGER, James CAMERON et Steven
SPIELBERG, soutenait aussi
beaucoup plus discrètement la cause des enfants maltraités:
Mais
2012 représente par ailleurs le trentième anniversaire d'une des
plus fastueuses années du cinéma fantastique. En 1982 sortaient sur
les écrans nombre de grands films fantastiques de qualité, comme
THE THING, POLTERGEIST, LA FELINE (CAT PEOPLE ), BLADE RUNNER ou
encore le plus fameux d'entre eux, mis en scène par Steven SPIELBERG, E.T. L'EXTRATERRESTRE ( E.T. THE
EXTRATERRESTRIAL ). Le très bon accueil du film ne l'empêcha pas cependant d'être interdit au jeune public dans les pays scandinaves, où une scène difficile, comme la mort apparente de l'extraterrestre, et plus encore la vision quelque peu désenchantée du monde des adultes, avaient semblé ne pas convenir aux enfants.
A
priori, il n'existe guère de rapport entre Stan WINSTON et E.T, même si ce dernier a ressenti aussi les conséquences de la vague hégémonique des images créées par ordinateur, avec une ressortie de l'oeuvre additionnée de quelques plans assez désolants avec un E.T. virtuel, choix que SPIELBERG avouera finalement regretter par l'atteinte qu'il portait au film tel que les spectateurs l'avaient apprécié.
Cependant, les trajectoires du créateur de monstres renommé et de l'extraterrestre de cinéma semblent s'être quelque peu croisées.
A
l'origine, Steven SPIELBERG avait à l'esprit les récits supposés
d'enlèvements extraterrestres ( ce qui lui fournira l'idée d'une
série, DISPARITION (TAKEN) en 2002 ) et voulait faire de son projet une sorte
de version plus sombre et inquiétante de RENCONTRES DU TROISIÈME
TYPE ( CLOSE ENCOUNTERS OF THE THIRD KIND ) qu'il avait réalisé en
1978. Le célèbre maquilleur Rick BAKER avait été engagé pour
concevoir les humanoïdes extraterrestres au faciès peu accueillant.
Puis le projet n'aboutit pas, SPIELBERG s'orientant finalement vers
une histoire amicale entre deux enfants ( dont l'adorable Drew
BARRYMORE encore toute empreinte de naïveté enfantine ) et un
visiteur de l'espace, et Rick BAKER finit par abandonner la partie
suite à une incompréhension avec le réalisateur, à l'instar de
Michael McCRACKEN Sr. sur RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE ( comme évoqué dans l'hommage à ce dernier en août 2011 ) .
Si
le concept du personnage éponyme de E.T. L'EXTATERRESTRE doit
beaucoup à la tortue, avec son long cou et sa peau plissée, ses
grands yeux de batracien le rapproche soudainement aux yeux des
spectateurs des grenouilles objets d'un exercice de vivisection à
l'école, contre lequel s'insurge son ami humain, le jeune Elliott (
Henry THOMAS ), en empathie avec le visiteur venu de l'espace qui
ressent de la compassion pour toutes les formes de vie.
SPIELBERG
renoue avec Carlo RAMBALDI, qui avait conçu la tête mécanique pour
le gros plan de RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE, et lui demande de
concevoir l'extraterrestre. Toujours hésitant au vu de la création
de l'artiste italien, il s'adresse au studio de Stan WINSTON afin
qu'il lui propose sa propre version. Le principal sculpteur attitré
du studio, James KAGEL, réalise un modèle en glaise, dont la
spécificité est sans doute représentée par ce qui s'apparente à
deux longues oreilles, lui conférant un air de parenté avec le Yoda
de L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE. SPIELBERG préférera en définitive la
vision de RAMBALDI, en tenant à avoir une boîte crânienne très
allongée - à l'instar d'ailleurs d'un autre célèbre
extraterrestre également d'allure quelque peu reptilienne, ALIEN, déjà
créé par Carlo RAMBALDI - lointaine similarité qui n'est cependant
pas imputable au créateur d'effets spéciaux commun aux deux films,
l'idée du crâne du monstre du film de Ridley SCOTT venant
directement des peintures du peintre suisse H.R. GIGER, et pour ce qui
concerne E.T., c'est bien SPIELBERG en personne qui a souhaité que soit conférée
à l'arrière de la tête l'allure d'un sac de golf. Quant à Stan
WINSTON lui-même, il déclina l'offre de travailler sur le film pour
ne pas avoir à composer avec un autre spécialiste d'effets spéciaux et conserver la maîtrise de son travail - et peut-être aussi afin d'éviter la relative déconvenue qu'avait éprouvée le maquilleur Rick BAKER lorsqu'il avait eu lui-même affaire avec Carlo RAMBALDI sur le remake de KING KONG.
La version en
glaise d' E.T. aux allures de lutin, proposée par James KAGEL,
révélée par la page Facebook de l'artiste.
L'histoire
ne s'arrête cependant pas là. On fit de nouveau appel en 1999 aux talents du studio de Stan WINSTON pour qu'il réalise une
réplique du personnage animée par servo-moteur et tiges actionnées
par plusieurs marionnettistes, destinée au tournage de plusieurs réclames commerciales utilisant le personnage comme le spot "Together" pour British Telecom, réalisées en
Grande-Bretagne (et qui, pour cette raison, devait être facilement transportable). Rob BURMAN, fils du célèbre maquilleur Rob BURMAN et un des techniciens de THE THING, qui a participé à la recréation de E.T., a précisé qu'il n'avait alors pu disposer que de photos de très petite dimension pour tout matériel de référence. Cette version de l'extraterrestre était constituée de métal et d'aluminium, et
recouverte d'une peau en résine et silicone. Deux bras
supplémentaires furent aussi fabriqués.
La recréation du
célèbre personnage par le studio de Stan WINSTON.
E.T.
a tellement envie de "retourner à la maison" qu'il s'est
mis lui-même dans la valise pour être sûr de partir...
Stan
WINSTON et E.T. L'extraterrestre, deux grandes figures du cinéma de
science-fiction, étaient donc appelées à se rencontrer, même si
cette rencontre est demeurée ponctuelle.