vendredi 29 juillet 2011

UN EXTRATERRESTRE NON VIRTUEL CHEZ SPIELBERG !

Depuis le début de l'été, une nouvelle série de science-fiction produite par Steven SPIELBERG, FALLING SKIES, a débuté aux Etats-Unis sur la chaîne TNT ( et est diffusée en France aux abonnés de la chaîne Orange ). L'histoire se déroule alors que l'invasion extraterrestre par des êtres nommés "Skitters" est déjà advenue, approche moins courante du sujet au cœur de quelques romans comme LE GRAND SILENCE de Robert SILVERBERG ( THE ALIEN YEARS ), L'INTERPRÈTE ( THE INTERPRETER ) de Brian ADLISS, ou encore LES SEIGNEURS DES SPHERES ( LORDS OF THE PSYCHON ) de Daniel F. GALOUYE, et programmes télévisés comme les séries LES TRIPODES ( THE TRIPODS ), tirée du roman homonyme de John CHRISTOPHER, d'INVASION PLANÈTE TERRE ( EARTH : FINAL CONFLICT ), initialement conçue par le créateur de STAR TREK Gene RODDENBERRY, de la nouvelle série V, ainsi que de quelques épisodes d'AU-DELÀ DU RÉEL-L'AVENTURE CONTINUE ( THE NEW OUTER LIMITS ) tels LES DÉPROGRAMMEURS ( THE DEPROGRAMMERS ), LE CAMP ( THE CAMP ) et SANS PITIÉ ( QUALITY OF MERCY ).

Fallait pas leur montrer le chemin...

La série se focalise principalement sur la manière dont les humains réagissent à l'invasion, et sur leur division, mettant notamment l'accent sur la nécessité de se réorganiser, ce qui prend la forme de petites communautés rurales ( sur un sujet différent, Frederic BROWN, avec sa nouvelle THE WAVERIES, avait déjà mis l'accent sur le retour à une vie plus simple et aux valeurs de solidarité naturelle, suite à l'irruption d'ondes extraterrestres ayant rendu l'électricité inutilisable, ce qui rappelle les vues du sociologue Ferdinand TÖNNIES sur un âge idéal que représenteraient les communautés organiques rurales d'autrefois, d'avant les bouleversements induits par la mécanisation et l'industrialisation ).

Les avis sur la série sont contrastés; celle-là semble susciter un certain enthousiasme aux Etats-Unis et au contraire décevoir les Français qui ont pu la voir, ces derniers trouvant qu'elle se focalise trop sur une chronique ordinaire de la vie des personnages, comme lorsqu'un garçonnet apprend à faire du skateboard. De quoi inciter à scander cette allitération : Un Skitter plutôt qu'un skater !..

Les colons venus d'ailleurs sont, comme d'ordinaire, parfois représentés à l'écran par des images conçues par ordinateur, mais un modèle grandeur nature d'extraterrestre a été construit par la société créée par Todd MASTERS ( ayant à son crédit les effets d'HORRIBILIS ( SLITHER ) et certains trucages de NECRONOMICON ). L'extraterrestre, ayant une partie supérieure de type plutôt humanoïde, avec six pattes articulées rappelant celles des Insectes et des Araignées, évoque un peu par sa morphologie quelques créatures baroques précédemment entrevues à l'écran, notamment le Gremlin mutant mélangé à une Araignée dans GREMLINS 2, l'être maléfique du téléfilm IL EST REVENU ( IT ) tiré du roman ÇA ( IT ) de Stephen KING, ou encore la mutation de la sorcière dans SPOOKIES - les séries télévisées comportent aussi quelques formes voisines, comme Racnoss dans DR WHO ou son homologue de BEASTMASTER, LE DERNIER DES SURVIVANTS (BEASTMASTER). Curieusement, les extraterrestres ont construit pour les servir des robots bipèdes, qui correspondent ainsi davantage à notre morphologie.

Plusieurs vidéos montrent la construction et l'animation du Skitter, que l'on visionnera avec plaisir, après avoir dû subir le déferlement de tant d'extraterrestres purement virtuels dans les films de SPIELBERG, et ce jusqu'au pourtant mythique E.T. l'Extraterrestre ( E.T. THE EXTRATERRESTRIAL ) retouché numériquement dans plusieurs plans, ce qui, c'est peu dire, n'apportait rien à sa légende. L'animation en temps réel de la créature aux nombreuses pattes articulées est réellement impressionnante ( même si les deux jambes de l'acteur seront effacées numériquement* ) et nous rappelle ce qu'aurait dû demeurer le cinéma de l’imaginaire, un émerveillement du spectateur, par la grâce, non d'une triviale manipulation de l'image, mais au travers de procédés plus élaborés permettant de faire momentanément croire à l'impossible.


(* il semble qu'il soit par ailleurs prévu que l'informatique contribue aussi à modifier les expressions de la tête animatronique du Skitter - à la manière des Créatures de MAX ET LES MAXIMONSTRES ( WHERE THE WILD THINGS ARE ) réalisées par le studio Henson**; les extraits présentés dans les vidéos ne semblent apparemment pas comporter ce type de manipulation; en attendant d'en voir davantage, profitons de ces aperçus sur les coulisses de la création d'une créature extraterrestre ).

(**auquel a été consacré un article en ces pages : http://creatures-imagination.blogspot.com/2010/05/le-maitre-des-marionnettes.html )

POST-SCRIPTUM : Un internaute anglo-saxon exprime lui aussi quelque déception au sujet de la série, notamment pour ses effets spéciaux : "Les effets spéciaux et les extraterrestres paraissent issus d'un téléfilm de 1995". 1995, soit la toute fin des effets spéciaux traditionnels, parvenus à leur apogée - rappelons d'ailleurs que les trucages de la production télévisée LE MONSTRE ÉVADÉ DE L'ESPACE ( SOMETHING IS OUT THERE ) de 1988 avaient été agencés par Rick BAKER, un des plus illustres maquilleurs qui soient ! De quoi, décidément, conforter plus que jamais l'une des vocations de ce site, la promotion et la défense des véritables créateurs de monstres du cinéma !

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AVIS AUX EDITEURS : si vous faîtes partie des milliers de personnes qui apprécient les articles qui sont proposés ici, n'hésitez pas à adresser un message à l'adresse de ce site, creatures-imagination@neuf.fr; des textes inédits susceptibles de vous intéresser sont tenus à votre disposition ( pas sérieux s'abstenir ).

vendredi 15 juillet 2011

LA "CHOSE" RETROUVE L'ECRAN

On a à plusieurs reprises évoqué en ces pages le processus de création des monstres de la "préquelle" du film de science-fiction THE THING réalisé par John CARPENTER ( voir liens ci-dessous ). Le tournage de cette production s'attachant à relater les évènements antérieurs à l'histoire dépeinte dans le film initial est dorénavant achevé et une bande-annonce du film dont la sortie aux Etats-Unis est prévue pour octobre 2011 est visible sur le site officiel : http://www.thethingmovie.net/

Le monstre se révèle dans une nouvelle scène de dissection.

On va enfin savoir ce que se disaient les Norvégiens, même si la tournure des évènements ne semble pas difficile à entrevoir lorsqu'on a préalablement vu le film de CARPENTER. On croit déceler un rapide plan virtuel à l'occasion d'un morphing, qu'on espère isolé. La créature elle-même semble assez fortement insectoïde, comme l'avaient suggéré certains des concepts montrés précédemment, rappelant la dissection de STARSHIP TROOPERS et, parmi les métamorphes, ceux de téléfilms comme LE MONSTRE ÉVADÉ DE L'ESPACE ( SOMETHING IS OUT THERE ) - avec ses pattes affûtées, il n'est d'ailleurs pas sans ressemblance avec le "genre de gros cafard"(*) envisagé avant l'arrivée du créateur d'effets speciaux Rob BOTTIN sur le film de CARPENTER - mais au moins la rumeur émanant des concepteurs d'une forme humanoïde trouvée dans le bloc de glace parait-elle démentie. L'esthétique du film semble proche de celle de l'original, avec des décors rappelant ceux conçus par le défunt John LLOYD et une photographie se rapprochant de celle de Dean CUNDEY, même si on ne cessera de regretter que les producteurs n'aient pas, à la manière de Ridley SCOTT ayant à nouveau recruté H.R. GIGER pour la préquelle d'ALIEN, fait appel à John CARPENTER intéressé par le projet et au créateur des effets spéciaux Rob BOTTIN, lesquels, plutôt que de suivre le modèle original, se seraient incontestablement efforcés de renouveler le concept en lui faisant prendre des directions sans doute inattendues sous la forme d'une suite ( laquelle devait même selon le souhait du cinéaste permettre de retrouver Kurt RUSSELL et Keith DAVID, interprètes des deux personnages survivants à l'issue du film original ).

(* selon l'expression employée par Rob BOTTIN )
liens vers les anciens articles :

vendredi 17 juin 2011

LE PLUS GRAND DESSINATEUR FRANÇAIS ?

Paul GILLON dans le jardin de sa propriété

à Ignaucourt, dans le département de la Somme.

Le dessinateur français Paul GILLON est décédé à l'hôpital d'Amiens à l'âge de 85 ans, le samedi 21 mai 2011. Né à Paris en 1926 dans une famille monoparentale d'origine modeste, en banlieue communiste, il souffrit de tuberculose de la hanche qui l'empêcha de marcher jusqu'à l'âge de onze ans. Paul GILLON décida très jeune de s'orienter dans le domaine du dessin. Inscrit par sa mère dans divers établissements enseignant le dessin industriel, l'adolescent s'en fit exclure par son indiscipline.

Du chanteur Charles TRÉNET aux mutants à tête de tapir...

Egalement amateur de chanson française, il rencontra Charles TRÉNET à l'âge de 14 ans et fut engagé pour illustrer les partitions de nombre de chanteurs; il réalisa aussi des caricatures d'artistes, la plupart du temps de mémoire, pour divers journaux. Après la Libération, il trouva un nouveau débouché dans la bande dessinée. Il oeuvra pour la revue d'obédience communiste "Vaillant" - laquelle deviendra ensuite "Pif Gadget" - en réalisant diverses séries d'aventures, comme LYNX BLANC et CORMORAN, et conçut un album à la gloire des révolutionnaires maoïstes. Il travaillera aussi pour son rival, "Le journal de Mickey", réalisera sans enthousiasme une série sentimentale ( "soap-opera") pour le journal "France soir", 13 RUE DE L'ESPOIR - adaptée au cinéma sous le titre LA GAMBERGE, puis oeuvrera pour les périodiques de bandes dessinées "L'Echo des savanes" et "Métal hurlant".

S'il a réalisé des bandes dessinées historiques qui connaîtront le succès ( dont une histoire du socialisme français et une adaptation à l'esprit libertin et à la morale nitzschéenne de la vie de Jeanne d'Arc pour le moins fort éloignée de l'imagerie traditionnelle ), ce sont ses albums de science-fiction qui lui auront probablement apporté la plus grande notoriété. Basé sur un sujet minimaliste proposé par le rédacteur en chef de "L'Echo des savanes", GILLON conçoit pour la revue la série LA SURVIVANTE, qui représente quatre albums, saga érotico-pornographique contant les pérégrinations d'une femme tentant d'assouvir ses pulsions charnelles avec tout ce qu'elle peut trouver sur une terre dévastée, presque exclusivement peuplée de robots équipés de manière à pouvoir la satisfaire et de créatures marines tentaculées en manque d'affection, et qui s'achève subitement par un épilogue surréaliste et poétique. Son caractère licencieux, non habituel il est vrai en matière de bande dessinée de science-fiction pour adultes, ne l'empêche pas de se voir décerner le Grand Prix RTL 1986. Il fera aussi paraître dans la revue de bande dessinée américaine "Eerie" les aventures d'une brigade spatiale, SPACEWRECKED, laquelle est notamment confrontée à des spores ressemblant à des météorites qui se nourrissent du sang de toutes les créatures vivantes.

Foule hétéroclite ; la créature du milieu n'est d'allure approximativement humanoïde qu'au-dessus de la taille, reposant sur une base composée de tentacules tandis qu'à l'inverse, les deux humanoïdes qui l'encadrent n'ont en guise de tête qu'une excroissance allongée qui rappelle la trompe de certains vers marins du groupe des Échiuriens.

Dans l'album PROCESSUS DE SURVIE, les créatures mutantes les plus diverses s'accouplent frénétiquement, comme ce petit être insectoïde un peu intimidé ( ci-dessus ) qu'encourage une créature femelle globulaire évoquant lointainement les extraterrestres pensifs de la nouvelle LES MANGEURS DE LOTUS de Stanley WEINBAUM. Un couple ayant conservé sa pureté génétique pourra néanmoins refonder une nouvelle humanité. ( Nota : l'image a été rognée pour adaptation du format au cadre )

Un animal de compagnie qui va s'avérer très familier dans la tétralogie LA SURVIVANTE.

La grande saga de science-fiction emblématique de Paul GILLON est LES NAUFRAGÉS DU TEMPS, qui s'étale sur dix albums. Commencée avec le scénariste Jean-Claude FORREST (BARBARELLA) - après le rejet initial par le dessinateur d'un sujet jugé trop littéraire du spécialiste de l'histoire des utopies, Pierre VERSINS, il la poursuit seul à partir du cinquième album, le scénariste ayant alors exigé de recevoir une rémunération supérieure à celle du dessinateur, contrairement au contrat validé par l'éditeur. Comme dans BUCK ROGERS, la série met en scène les aventures d'un homme du XXème siècle propulsé dans le futur après une période d'hibernation, en proie à des groupes hostiles, lequel tente de retrouver une jeune femme de son siècle également réanimée. Des envahisseurs extraterrestres ressemblant à des rats humanoïdes y côtoient des êtres synthétiques laissant entrevoir partiellement leur part robotique, ainsi que des mutants, pitoyables comme la femme dont une main se mue progressivement en serres de reptile, ou bien inquiétants et à demi animaux, comme le personnage du Tapir, qui évoquent les créatures transgéniques mises en scène par Cordwainer SMITH dans des récits tels que sa fameuse nouvelle LA PLANÈTE SHAYOL. Le caractère baroque DES NAUFRAGÉS DU TEMPS évoque quelque peu les mondes de FLASH GORDON, en plus dérangeant. GILLON paraît avoir conservé de sa courte période d'étude du dessin industriel une perfection des traits, un réalisme caractéristique qui pourrait même paraître un peu froid si le graphisme "académique" n'y voisinait de temps à autre avec les courbes plus exubérantes d'engins ou de créatures à la rotondité un peu molle qu'on croirait surgies de l'univers de son collègue MOEBIUS.

Créatures extraterrestres de la saga des NAUFRAGÉS DU TEMPS : Des Vers géants, L'lombri (L'UNIVERS CANNIBALE ), forme de vie intersidérale qui avale un vaisseau comme son homologue du film L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE, des créatures voraces de TERRA aux allures de Nématodes, et une créature éponyme des MAÎTRES DU RÊVE.

Si Paul GILLON a pu laisser accroire, durant quelques années, qu'il dessinait surtout pour les revenus que son art lui assurait, au point d'être banni durant deux ans des éditions Vaillant qui l'avaient quelque temps rémunéré sans obtenir en contrepartie le travail commandé, la passion pour le dessin ne l'a jamais réellement quitté. En dépit des douleurs, héritées de ses ennuis de santé de jeunesse, ayant assombri ses dernières années, il s'efforça de dessiner jusqu'au bout de ses forces et était encore dernièrement à l'oeuvre sur sa saga L'ORDRE DE CICÉRON. Distingué par le Festival de la bande dessinée d'Angoulême, qui le sacre meilleur dessinateur français en 1978, puis lui décerne en 1982 le Grand Prix international, son perfectionnisme fera encore longtemps de lui une référence dans la bande dessinée française.

Une danseuse en apesanteur artificielle arborant un masque de hibou dans l'album LABYRINTHE de la saga des NAUFRAGÉS DU TEMPS, et, en-dessous, image d'une publicité toute récente pour une marque automobile laquelle, coïncidence, renvoie à la même esthétique psychédélique.

Paul Gillon interviewé à domicile : https://www.ina.fr/video/I13269623/paul-gillon-a-propos-de-son-oeuvre-video.html

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Parmi les acteurs récemment disparus, on mentionnera ici le Canadien Michael SARRAZIN, au regard assez particulier et pénétrant, disparu le 17 avril 2011 à l'âge de 70 ans. Apparu dans diverses oeuvres de science-fiction, il avait notamment été la pathétique Créature de Frankenstein dans le téléfilm FRANKENSTEIN THE TRUE STORY réalisé en 1973 par Jack SMIGHT, la plus fidèle adaptation du roman de Mary SHELLEY comme l'indique le titre, jusqu'à ce que Kenneth BRANAGH revienne à son tour ultérieurement vers le roman original. Plus récemment, en 1996, il avait été l'énigmatique personnage éponyme de l'épisode L'HOMME AUX YEUX VIOLETS de la série AU-DELÀ DU RÉEL : L'AVENTURE CONTINUE ( THE NEW OUTER LIMITS ), épisode très réussi mais qui a pris un relief plus dramatique de par la ressemblance de l'histoire (la promesse d'échapper à la maladie en étant transféré sur un monde extraterrestre) avec les fondements du suicide collectif ayant frappé l'année suivante la secte de la Porte du Paradis (The Heaven's gate) des gourous Marshall APPLEWHITE et Bonnie NETTLES.

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On le savait gravement atteint par la maladie d'Alzheimer; un peu plus d'un an après la disparition de Serge SAUVION, qui prêtait sa voix pour la version française à son personnage de COLUMBO, l'interprète du célèbre inspecteur, Peter FALK, s'est éteint à son tour le 23 juin 2011. Frappé par la maladie dès son plus jeune âge, une tumeur à l'âge de trois ans l'ayant rendu borgne, son handicap ne l'empêcha pas d'entamer une carrière au cinéma dans des films d'auteurs, notamment sous la direction de John CASSAVETES, avant de devenir la vedette de la célèbre série policière mêlant à la manière de DERRICK peinture psychologique servie par des seconds rôles forts et déduction, au travers de son personnage, perspicace derrière son apparente naïveté un peu brouillonne. Incarnant un révolutionnaire paranoïaque inspiré de Fidel CASTRO dans un épisode de LA QUATRIÈME DIMENSION ( THE TWILIGHT ZONE ) intitulé LE MIROIR ( THE MIRROR ), il est aussi apparu marginalement dans deux films comportant des créatures, PRINCESS BRIDE de Rob REINER (1987) dans lequel lui était dévolu le rôle de narrateur, et qui comptait au nombre des péripéties relatées l'irruption d'un rat géant, et une adaptation télévisée du MONDE PERDU ( THE LOST WORLD ) de Conan DOYLE par Stuart ORME ( réalisateur des MAÎTRES DU MONDE ) en 2001, qui comportait des Dinosaures virtuels, à l'exception de quelques têtes mécaniques fort réussies créées par la compagnie Crawley Creatures ( couramment associée aux productions de la BBC ), et des hommes-singes plutôt réalistes, et dans lequel l'acteur interprétait un révérend fanatique percevant le sanctuaire préhistorique comme diabolique, refusant d'y pénétrer et prêt à sacrifier sa propre fille au nom de ses convictions.

Peter FALK incarnant la solitude du dictateur qui, après avoir éliminé tous ses concurrents, se retrouve en face à face avec lui-même. 

Peter FALK, un religieux déstabilisé dans LE MONDE PERDU, rôle créé spécifiquement pour l'adaptation de Stuart ORME du célèbre roman, entouré par Elaine CASSIDY, qui joue sa fille, et Bob HOSKINS auquel est dévolu le rôle du professeur Challenger - ces deux derniers avaient tourné ensemble deux ans plus tôt au travers d'un inquiétant face à face dans le film d'Atom EGOYAN, LE VOYAGE DE FELICIA (FELICIA's JOURNEY). La fin du téléfilm permet de retrouver le vieux prêcheur qui, en dépit de son comportement irascible et criminel, parvient à émouvoir lors de ses tous derniers instants.

Le personnage de l’inspecteur Columbo était apparu en ces pages à l'occasion d'une petite parodie que les lecteurs peuvent retrouver en suivant ce lien :

http://creatures-imagination.blogspot.com/2010/02/circulez-il-ny-rien-voir-ou-si-peu.html.

mardi 7 juin 2011

KEVIN MCCARTHY ENCORE UN PEU PARMI NOUS

On rendait hommage à l'automne 2010 à l'acteur Kevin McCARTHY qui venait de disparaître, vedette du classique de science-fiction L'INVASION DES PROFANATEURS DE SÉPULTURES (INVASION OF THE BODY SNATCHERS) de 1956 dans lequel son personnage de Miles Bennell tenait tête à des envahisseurs extraterrestres de nature végétale. L'acteur avait aussi interprété de nombreux seconds rôles, y compris dans des films à caractère fantastique parfois peu connus comme THE SLEEPING CAR réalisé par Douglas CURTIS en 1989 dans lequel il exorcise une voiture hantée, ou plus récemment, en 2002, dans THE LEGEND OF THE RAZORBACK réalisé par Michael GREENSPAN.

Kevin McCARTHY avec une des fameuses cosses extraterrestres de L'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES; après une apparition sous forme d'hommage dans le remake de Philip KAUFMAN de 1978, il convoque à nouveau, en 2003, le célèbre mythe, cette fois sous forme parodique, dans LES LOONEY TOONS PASSENT A L'ACTION ( LOONEY TOONS : BACK IN ACTION ) de Joe DANTE.

On déplorait dans l'hommage la disparition du site officiel de l'acteur, en s'efforçant alors de réparer cette perte avec le sujet assez long - quoique forcèment non exhaustif - proposé par "Créatures et imagination", afin de ne pas oublier ceux qui ont pu nous faire rêver ( lien vers l'article : http://creatures-imagination.blogspot.com/2010/10/disparition-du-dernier-etre-humain-de.html ).

C'est avec plaisir que l'on annonce aux lecteurs le retour du site officiel de l'acteur, http://www.body-snatchers.com.

Outre la petite biographie et la filmographie attendues, le site propose trois pages de photos de l'acteur, dont celles présentées ici.

L'acteur, barbu, interprétant le prophète Bokonon dans le téléfilm américain de 1972, BETWEEN TIME AND TIMBUKTU : A SPACE FANTASY, adaptation d'une oeuvre de science-fiction, de Kurt VONNEGUT, auteur d'ABATTOIR 5 ( SLAUGHTERHOUSE FIVE ).

Rappelons qu'un autre excellent second rôle coutumier du fantastique, dont on attend toujours avec impatience les apparitions qui volent souvent la vedette aux premiers rôles, David WARNER, est toujours en activité, et on ne peut qu'inciter les lecteurs à le visiter : http://www.davidwarnerfilm.co.uk/

lundi 2 mai 2011

PHOTO-MYSTERE N° 2


Quel est notre étrange invité du jour? Une sculpture surréaliste, un animal bizarre, un monstre de série B, ou bien un fonctionnaire un peu ramolli, selon les tenants de l'ultra-libéralisme?


Faîtes-nos connaître vos propositions.

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Inutile de faire durer plus longtemps le suspens. Notre ami Thieu a été prompt à réagir et a trouvé justement l'identité de notre héros du jour. Il s'agit d'un Poisson abyssal du genre Psychrolutes, effectivement surnommé "blobfish" par les Anglo-saxons, en raison de sa forme arrondie d'allure molle ( et naturellement non pas parce qu'il aurait figuré sur le menu proposé par le célèbre restaurant du film de science-fiction THE BLOB de 1958 ! ).

Les tissus gélatineux du Psychrolutes composés d'une substance moins dense que l'eau lui permettent de flotter sans recourir à l'emploi d'une vessie natatoire.

Comme nombre d'espèces des profondeurs, cet animal étrange est malmené par la pêche aux filets dérivants qui rafflent les fonds-marins en arasant tout sur leur passage.

La Myxine est quant à elle une créature assez inquiétante, qu'on sera sûrement amené à évoquer à l'occasion de futurs articles et qui, comme le Candiru, investit la partie la plus privée de l'individu pour le dévorer, même si elle ne s'attaque principalement qu'aux Poissons malades et mourants. Elle n'est par contre pas à proprement parler un "Poisson" au sens strict du terme, mais représente la forme animale vivante la plus proche des Vertébrés.


jeudi 31 mars 2011

UN POINT DE VUE SUR LES CRÉATURES VIRTUELLES DÉSORMAIS PARTAGÉ

Version mécanique des créatures coureuses de TREMORS 2: AFTERSHOCKS; un bel exemple de modèle soigné laissant admirer toute sa matérialité, retranscription la plus réaliste possible d'une forme de vie étrangère.

Après avoir rendu hommage, dans l'article initial, au grand créateur de monstres de cinéma Stan WINSTON, ce site ne pouvait faire moins que de poursuivre sur sa lancée, en honorant ceux qui se sont ingéniés à concevoir des êtres imaginaires tangibles, alors que le rouleau compresseur de l'imagerie numérique s'acharne à ringardiser les effets spéciaux traditionnels.

L'actualité cinématographique a donné plusieurs occasions récentes de revenir sur le clivage entre effets spéciaux physiques et trucages numériques. Il faut dire qu'un film aussi médiatique qu'AVATAR est emblématique, par ce qu'il révèle de l'évolution de James CAMERON, qui s'était fait connaître par des films de science-fiction s'ancrant dans une réalité très physique, un univers à la technique d'une matérialité pesante et hyperréaliste, à l'opposé de l'animation virtuelle dont il est à présent le promoteur extatique. On ne peut d'ailleurs que se féliciter que le scénario d'AVATAR ait incité son metteur en scène à appuyer les combats pour la préservation de l'environnement - contre la destruction de la forêt amazonienne, mais il aurait peut-être été d'autant plus suivi par son public s'il avait orchestré la création de végétaux et animaux extraterrestres plus vrais que nature faisant toucher aux spectateurs la sensibilité du monde vivant sous toutes ses formes, plutôt que de le plonger dans une simulation purement immatérielle, se rapportant davantage à celle des jeux vidéos, qui amènent le joueur à se complaire dans une déréalisation où même la violence devient en quelque sorte abstraite. La vogue du tout-virtuel a dématérialisé le cinéma, tournant le dos à un certain réalisme fantastique. Les effets spéciaux traditionnels sont comparables aux tours de magie: lorsqu'ils sont bien réalisés, le spectateur se laisse tromper par ses sens, bien qu'il sache que ce qu'il voit n'est pas réel. Les réalisateurs actuels ne sont pas aussi exigeants que les illusionnistes, ne se souciant guère que les trucages, des abstractions numériques, paraissent intrinsèquement artificiels.

Il arrive cependant que certains arguments à l'encontre du virtuel soient un peu discutables. Ainsi, quelques esprits critiques, dans la lignée du glorieux animateur Ray HARRYHAUSEN, fondent leur nostalgie pour la méthode d'animation image par image traditionnelle sur l'idée que celle-ci s'inscrirait dans un style plus poétique, davantage approprié au caractère onirique du fantastique, que l'animation "lisse" du virtuel qui l'a supplanté, censée être plus "réaliste". On se permettra une divergence d'opinion avec le Maître de l'animation en considérant ici, au contraire - comme on l'a notamment évoqué dans l'article "Un hommage purement virtuel" de novembre 2009 - que l'animation très fluide et très rapide de créatures, comme dans certaines scènes d'ANACONDA et de ses succédanés, ne retranscrit guère les mouvements d'êtres réalistes mais s'apparente au contraire à celle ayant cours dans les dessins animés.

Un autre argument parfois entendu déplore que les acteurs ne soient pas en présence des créatures lors du tournage, ce qui nuirait à la conviction de leur jeu. Le propos ne manque pas de fondement, mais se doit, pour être exact, d'être quelque peu nuancé. Faire tourner, comme pour AVATAR, des acteurs dans un entrepôt vide dépourvu de décors est effectivement particulièrement désolant; il vaut bien mieux que l'interprète soit immergé dans le plan et que la photographie saisisse l'ensemble de la scène sous un même éclairage, conférant de l'harmonie à la séquence, plutôt que de se contenter de combiner des éléments hétérogènes au travers du mixage informatique, postérieurement au tournage. Néanmoins, la complexité de l'animation traditionnelle des créatures, pour ce qui les concerne, a pour conséquence que les acteurs ne sont pas toujours sur le plateau lorsque celles-ci sont filmées. Dans les œuvres cinématographiques de Ray HARRYHAUSEN évoquées ci-dessus, il n'y a la plupart du temps sur le tournage que l'animateur pour guider les interprètes, dans l'attente de l'insertion des plans avec la figurine animée, seule une fraction de la créature étant conçue grandeur nature pour les plans rapprochés. Même dans le cas bien différent d'un film comme THE THING de John CARPENTER comportant des monstres animés en temps réel et à la même échelle que les acteurs, le temps nécessaire à la mise en œuvre des effets spéciaux implique que beaucoup de plans soient réalisés postérieurement au tournage principal, parfois en présence de doublures des acteurs - plans de dos, notamment, par le directeur de l'équipe technique ( appelé réalisateur de la seconde équipe, dont la charge est justement de faire en sorte que leur style se combine parfaitement avec les séquences déjà tournées ); il en va ainsi des différentes manifestations de la Chose entrevues dans ce film durant la scène se déroulant dans le chenil. Aussi, particulièrement dans les films comportant des trucages, il n'est pas toujours possible de tout filmer en direct; l'art du cinéma, par l'habileté de ses auteurs et la latitude qu'offre le montage, consiste justement à donner une impression de continuité entre des plans différents, passant par exemple de décors grandeur nature à des maquettes filmées de manière à suggérer une échelle identique. Ce qui fait, en la matière, la différence essentielle entre tous les films de monstres classiques - y compris les films conçus par Ray HARRYHAUSEN - et les productions truffées de trucages numériques, est que, indépendamment de la technique utilisée pour donner vie aux créatures qui apparaissent dans les premiers, celles-ci sont des modèles concrets, revêtus d'une texture véritable mise en valeur par l'éclairage, et non de simples programmes informatiques - ce qui rend plus naturel le passage de la portion de monstre en grandeur réelle à la figurine de Ray HARRYHAUSEN que lorsqu'à cette dernière se substitue une simple animation graphique immatérielle; à l'inverse, on éprouve une certaine gêne à la vision des séries de Tim HAINES telles que SUR LA TERRE DES DINOSAURES ( WALKING WITH DINOSAURS ) en raison du contraste entre des gros plans sur des marionnettes très réalistes et des animations informatiques pour les plans larges.

Les miniatures de Ray HARRYHAUSEN ( en l'occurence, LE CHOC DES TITANS ); un monde à échelle réduite, mais non moins tangible.

Le spectateur est évidemment abusé par la diversité de l'image numérique. Dans un certain nombre de cas, notamment dans les téléfilms, les informaticiens créent de toute pièce un modèle qui ressemble bien à ce qu'il est : un genre de personnage dessiné, ce qui finalement n'est pas si novateur par rapport à un film comme PETER ET ELLIOTT LE DRAGON, combinant un garçonnet réel avec un personnage dessiné par les graphistes du studio Disney - rappelons qu'il existe aussi quelques plans avec ce procédé dans le classique de 1956 PLANÈTE INTERDITE (FORBIDDEN PLANET), lorsque l'entité invisible se laisse partiellement entrevoir. Dans nombre de films, le procédé est plus fallacieux; une figurine est réellement sculptée avec le plus grand soin, puis celle-la est scannée et animée par infographie, comme avec les créations numériques de Phil TIPPETT sur des films tels que COEUR DE DRAGON (DRAGONHEART) et STARSHIP TROOPERS, et il arrive même, dans le cas par exemple de LA FIN DES TEMPS, (END OF DAYS) qu'une scène avec des effets spéciaux mécaniques soit réellement filmée avant d'être retouchée informatiquement. Ce que le spectateur peu exigeant tient pour réaliste réside en fait dans ce qu'il subsiste de la maquette d'origine, scannée puis animée infographiquement.

Comme en bon nombre d'autres domaines, le cinéma virtuel donne lieu à un unanimisme exaspérant, et il semble bien souvent que tout esprit critique ait été banni, tandis que l'on moque tous les effets spéciaux réalisés par des procédés traditionnels. Comme souvent avec les phénomènes de mode, ce discours a quelque chose d'aussi factice que les images qu'il encense. En effet, les amateurs d'effets spéciaux traditionnels conçoivent une vraie admiration pour leurs créateurs, connaissant au moins les noms des plus connus comme Ray HARRYHAUSEN ou les maquilleurs Rick BAKER, Stan WINSTON et Rob BOTTIN. Bien peu de zélateurs du virtuel pourraient sans doute en revanche citer les noms des principaux créateurs d'effets numériques du cinéma hollywoodien au sein de studios comme ILM. Cette prétendue admiration ne va pas jusqu'à la reconnaissance des individualités, preuve peut-être que les spectateurs ne les perçoivent pas autant comme des artistes que leurs remarquables devanciers.

Par ailleurs, y-a-t-il beaucoup de spectateurs pouvant affirmer sincèrement avoir été émus ou terrifiés par une créature virtuelle de l'écran, comme les monstres physiques pouvaient effrayer ( la créature d'ALIEN, les métamorphoses de THE THING, les loups-garous de HURLEMENT ) ou attendrir ( E.T. L'EXTATERRESTRE ). Qui, passé l'effet de surprise, a sincèrement été terrifié par un monstre virtuel ? Quel être numérique peut saisir comme la Reine pondeuse d'ALIENS tournant sa tête à la recherche d'une proie ?

Certains commentateurs expriment parfois leur regret devant l'éviction des vrais effets spéciaux, comme on a pu parfois le lire sur le site du Club des monstres, mais "Créatures et imagination" a été parmi les premiers à prendre systématiquement leur parti.

On se doutait bien qu'en raison de l'importance que revêt l'imaginaire et la science-fiction chez nos amis anglo-saxons, il devait bien exister un courant de puristes attachés à l'utilisation d'effets spéciaux physiques.

Un blog, dénommé explicitement Death to CGI, c'est à dire "mort aux images de synthèse", (http://deathtocgi.blogspot.com) affirme son opposition frontale à ces effets spéciaux insubstanciels, avec un ton décidé et parfois caustique. L'auteur reproche notamment à la version numérisée des Muppets de procéder de la volonté de l'industrie du divertissement d' accoutumer insidieusement les plus jeunes à l'imagerie virtuelle - voir : http://deathtocgi.blogspot.com/2010/04/cgi-acceptance-indoctrination-of-young.html. On ne saurait trop conseiller aux lecteurs anglophones de se rendre sur les pages de cet estimable homologue.

Un Cylon de GALACTICA faisant la manche pour un emploi ( sa pancarte explique qu'il a été remplacé par l'imagerie virtuelle ); une plaisante illustration mise en valeur par le site "Death to CGI".

Les lecteurs de "Créatures et imagination, les êtres réels et les êtres imaginaires" se rendront aussi avec profit sur le site P.E.G. Practical Effects (www.facebook.com/group.php?gid=165380038268). Celui-ci présente un très grand nombre de photos, constamment alimentées par les internautes, relatives aux trucages traditionnels ( incluant les deux photos rares de THE THING mises en ligne par "Créatures et imagination", dont celle commentée par James CUMMINS - voir hommage qu'on a consacré à ce dernier ), qui furent repérées dans l'article "les derniers grands créateurs déclarent forfait", ou dans sa reprise par le Club des monstres de Mario. On retrouvera des vues similaires à celles exposées en ces pages sur le forum (http://www.facebook.com/topic.php?uid=165380038268&topic=14327). Un article rend aussi compte des désillusions du maquilleur Rick BAKER, dont on s'était ici fait l'écho dans un article ironique en avril 2010 ("N'en dégoûtez pas les autres, Monsieur BESSON") - à lire à la page : http://www.facebook.com/topic.php?uid=165380038268&topic=16182.

En France aussi, la nostalgie pour les trucages concrets se répand. L'auteur du site http://cinesfx.blogspot.com/ est détenteur d'une impressionnante collection d'ouvrages sur les effets spéciaux traditionnels, pour lesquels il affiche sa préférence exclusive; des photos intéressantes sont données en exemple. Voila qui est fort réjouissant, bien qu'un peu frustrant, nombre d'ouvrages étant à présent épuisés. A noter un petit article critique sur AVATAR à l'instar de celui lu en ces pages : http://cinesfx.blogspot.com/2009/12/avatartificiel-avatartificial.html.

Un ouvrage sur Carlo RAMBALDI, possession de l'auteur du blog Cinesfx.blogspot.com; l'heureux homme !

Voici par ailleurs quelques commentaires supplémentaires ( à la suite de ceux déjà reproduits dans l'article "Un hommage purement virtuel" de novembre 2009 ) émanant d'internautes anglo-saxons :
Le meilleur exemple est JURASSIC PARK. Le film tout entier aurait eu l'air ridicule avec des Dinosaures numériques dans les scènes rapprochées, comme celle incluant le Tricératops. Voir Laura DERN se lever et tomber aurait été lamentable, moins intime, avec l'utilisation d' images informatiques à la place de la version animatronique à la respiration spasmodique."


"Hollywood court maladivement après l'argent, de sorte que les responsables ressentent la nécessité d'en user pour le spectacle. Les trucages numériques ne sont pas nécessairement un mal absolu mais ils sont utilisés abusivement dans 90% des films. Si ceux-ci rapportent des bénéfices, les producteurs en créditent la quantité d'effets virtuels réalisés. C'est qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils pourraient faire plus d'argent en en usant parcimonieusement. Considérez ainsi CONSTANTINE. L'enfer aurait paru réussi s'ils n'avaient pas utilisé excessivement cet effet de vent. Et le responsable des effets spéciaux se décerne un auto-satisfecit dans le supplément du DVD pour avoir si bien réussi ce trucage. Pas si bien que ça, en fait.

"Je viens juste de le revoir ( THE THING de John CARPENTER ) il y'a quelques nuits. CELA EST TOUJOURS UN SUMMUM, les gars! Je veux proclamer à tous à quel point les effets spéciaux sont TOUJOURS incroyables. La totalité de la scène de transformation de Vance (Norris) est une des meilleurs séquences d'effets spéciaux d'Hollywood. C'est intense et reste terrifiant jusqu'à ce que la tête soit détruite au lance-flamme. L'expression du visage tandis que la Chose est à l'extérieur de son corps, la manière dont la tête se traîne sous le bureau pour se dissimuler... Et il ne s'agit là que d'une scène. Comment pourraient-ils recréer quelque chose de comparable dans la préquelle* ? PAS d'IMAGES DE SYNTHESE!!!!Utilisez ce qu'a employé CARPENTER et restez classiques. Conservez l'aspect rugueux et brut. Naturellement, servez vous des techniques modernes, mais je veux savoir s'il y'aura du virtuel ou non. Rendez-nous Rick BAKER pour remplacer Stan WINSTON. CELA SUFFIRAIT LARGEMENT A M'ENTHOUSIASMER."

NB: Rappelons que si Stan WINSTON, disparu depuis ( voir l'article initial de ce blog ), a contribué aux trucages de THE THING, c'est toutefois Rob BOTTIN, à la tête d'une équipe de plusieurs dizaines de techniciens, qui a agencé la large majorité des métamorphoses du film ( voir article principal sur Rob BOTTIN, "Les derniers grands créateurs déclarent forfait" ) - ainsi que Roy ARBOGAST dans une certaine proportion . Une coopération entre Rick BAKER et Rob BOTTIN serait effectivement un choix pertinent pour la préquelle, mais leur participation conjointe à un projet est de toute manière d'autant plus hypothétique que les deux hommes se seraient brouillés depuis longtemps ( le second fut initialement l'apprenti du second ).

* Pour ceux qui en douteraient, voir le succédané de FACULTY avec la décapitation du personnage interprété par Famke JENSEN - on a par ailleurs déjà évoqué la préquelle de THE THING ("Retour annoncé de deux grands monstres", septembre 2009, ainsi que "La Chose se concrétise", septembre 2010).