vendredi 29 juillet 2011

UN EXTRATERRESTRE NON VIRTUEL CHEZ SPIELBERG !

Depuis le début de l'été, une nouvelle série de science-fiction produite par Steven SPIELBERG, FALLING SKIES, a débuté aux Etats-Unis sur la chaîne TNT ( et est diffusée en France aux abonnés de la chaîne Orange ). L'histoire se déroule alors que l'invasion extraterrestre par des êtres nommés "Skitters" est déjà advenue, approche moins courante du sujet au cœur de quelques romans comme LE GRAND SILENCE de Robert SILVERBERG ( THE ALIEN YEARS ), L'INTERPRÈTE ( THE INTERPRETER ) de Brian ADLISS, ou encore LES SEIGNEURS DES SPHERES ( LORDS OF THE PSYCHON ) de Daniel F. GALOUYE, et programmes télévisés comme les séries LES TRIPODES ( THE TRIPODS ), tirée du roman homonyme de John CHRISTOPHER, d'INVASION PLANÈTE TERRE ( EARTH : FINAL CONFLICT ), initialement conçue par le créateur de STAR TREK Gene RODDENBERRY, de la nouvelle série V, ainsi que de quelques épisodes d'AU-DELÀ DU RÉEL-L'AVENTURE CONTINUE ( THE NEW OUTER LIMITS ) tels LES DÉPROGRAMMEURS ( THE DEPROGRAMMERS ), LE CAMP ( THE CAMP ) et SANS PITIÉ ( QUALITY OF MERCY ).

Fallait pas leur montrer le chemin...

La série se focalise principalement sur la manière dont les humains réagissent à l'invasion, et sur leur division, mettant notamment l'accent sur la nécessité de se réorganiser, ce qui prend la forme de petites communautés rurales ( sur un sujet différent, Frederic BROWN, avec sa nouvelle THE WAVERIES, avait déjà mis l'accent sur le retour à une vie plus simple et aux valeurs de solidarité naturelle, suite à l'irruption d'ondes extraterrestres ayant rendu l'électricité inutilisable, ce qui rappelle les vues du sociologue Ferdinand TÖNNIES sur un âge idéal que représenteraient les communautés organiques rurales d'autrefois, d'avant les bouleversements induits par la mécanisation et l'industrialisation ).

Les avis sur la série sont contrastés; celle-là semble susciter un certain enthousiasme aux Etats-Unis et au contraire décevoir les Français qui ont pu la voir, ces derniers trouvant qu'elle se focalise trop sur une chronique ordinaire de la vie des personnages, comme lorsqu'un garçonnet apprend à faire du skateboard. De quoi inciter à scander cette allitération : Un Skitter plutôt qu'un skater !..

Les colons venus d'ailleurs sont, comme d'ordinaire, parfois représentés à l'écran par des images conçues par ordinateur, mais un modèle grandeur nature d'extraterrestre a été construit par la société créée par Todd MASTERS ( ayant à son crédit les effets d'HORRIBILIS ( SLITHER ) et certains trucages de NECRONOMICON ). L'extraterrestre, ayant une partie supérieure de type plutôt humanoïde, avec six pattes articulées rappelant celles des Insectes et des Araignées, évoque un peu par sa morphologie quelques créatures baroques précédemment entrevues à l'écran, notamment le Gremlin mutant mélangé à une Araignée dans GREMLINS 2, l'être maléfique du téléfilm IL EST REVENU ( IT ) tiré du roman ÇA ( IT ) de Stephen KING, ou encore la mutation de la sorcière dans SPOOKIES - les séries télévisées comportent aussi quelques formes voisines, comme Racnoss dans DR WHO ou son homologue de BEASTMASTER, LE DERNIER DES SURVIVANTS (BEASTMASTER). Curieusement, les extraterrestres ont construit pour les servir des robots bipèdes, qui correspondent ainsi davantage à notre morphologie.

Plusieurs vidéos montrent la construction et l'animation du Skitter, que l'on visionnera avec plaisir, après avoir dû subir le déferlement de tant d'extraterrestres purement virtuels dans les films de SPIELBERG, et ce jusqu'au pourtant mythique E.T. l'Extraterrestre ( E.T. THE EXTRATERRESTRIAL ) retouché numériquement dans plusieurs plans, ce qui, c'est peu dire, n'apportait rien à sa légende. L'animation en temps réel de la créature aux nombreuses pattes articulées est réellement impressionnante ( même si les deux jambes de l'acteur seront effacées numériquement* ) et nous rappelle ce qu'aurait dû demeurer le cinéma de l’imaginaire, un émerveillement du spectateur, par la grâce, non d'une triviale manipulation de l'image, mais au travers de procédés plus élaborés permettant de faire momentanément croire à l'impossible.


(* il semble qu'il soit par ailleurs prévu que l'informatique contribue aussi à modifier les expressions de la tête animatronique du Skitter - à la manière des Créatures de MAX ET LES MAXIMONSTRES ( WHERE THE WILD THINGS ARE ) réalisées par le studio Henson**; les extraits présentés dans les vidéos ne semblent apparemment pas comporter ce type de manipulation; en attendant d'en voir davantage, profitons de ces aperçus sur les coulisses de la création d'une créature extraterrestre ).

(**auquel a été consacré un article en ces pages : http://creatures-imagination.blogspot.com/2010/05/le-maitre-des-marionnettes.html )

POST-SCRIPTUM : Un internaute anglo-saxon exprime lui aussi quelque déception au sujet de la série, notamment pour ses effets spéciaux : "Les effets spéciaux et les extraterrestres paraissent issus d'un téléfilm de 1995". 1995, soit la toute fin des effets spéciaux traditionnels, parvenus à leur apogée - rappelons d'ailleurs que les trucages de la production télévisée LE MONSTRE ÉVADÉ DE L'ESPACE ( SOMETHING IS OUT THERE ) de 1988 avaient été agencés par Rick BAKER, un des plus illustres maquilleurs qui soient ! De quoi, décidément, conforter plus que jamais l'une des vocations de ce site, la promotion et la défense des véritables créateurs de monstres du cinéma !

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2 commentaires:

747b a dit…

J'aurai quand même préféré voir ce type de création dans SUPER 8 que ce qu'il nous est proposé.Quitte à faire un film facçon années 80 autant y aller à fond !

Dr. Alien a dit…

Absolument d'accord! Malheureusement, même dans FALLEN SKIES, si on en juge par la bande-annonce mise en ligne par le Club des monstres, la créature mécanique apparaît moins à l'écran que la version virtuelle. Il subsiste encore quelques films récents proposant des créatures très organiques réalisées par des moyens traditionnels, mais il ne s'agit plus que de petites productions en marge de la distribution et il va falloir, je le crains, nous en contenter. Les films des années 198O représentent vraiment l'apogée d'un genre, les effets spéciaux s'intégrant, au même titre que les autres composantes, dans des oeuvres cohérentes et abouties capables de transporter durablement le spectateur. Que les cinéastes cessent en effet de clamer leur admiration pour l'époque, en lui tournant pourtant résolument le dos !